Wormridden - Festering Grave
Chronique
Wormridden Festering Grave (Compil.)
Pour les quelques têtes en l’air qui ne suivent rien à rien, Wormridden est l’un des nombreux projets du Danois David Mikkelsen (Undergang, Phrenelith, Ulcerot, Extremely Rotten Productions...). Comme d’habitude, celui-ci n’est pas seul dans cette aventure puisque l’on retrouve ici le Japonais Takashi Tanaka d’Anatomia et Transgressor. Un duo qui sévit depuis déjà dix ans mais dont l’éloignement géographique et les planning relativement chargés de chacun ont probablement limité le nombre d’interactions et donc de sorties. À vrai dire, le groupe ne compte à son actif qu’une seule démo parue en 2012 et intitulée Infesting The Grave ainsi qu’un EP sorti trois ans plus tard, baptisé quant à lui Festering Glorification.
Il y a un peu moins de deux ans, Wormridden sortait également une compilation intitulée Festering Grave sur laquelle étaient justement réunis ces deux précédents enregistrements. Disponible tout d’abord au format cassette via Extremely Rotten Productions, celle-ci s’est vu offrir un pressage vinyle en octobre dernier par le biais du label anglais Me Saco Un Ojo. Si deux versions de ce pressage existent, on retiendra surtout l’édition limitée proposée avec un vinyle phosphorescent, un badge à l’image de l’artwork ainsi que quelques asticots (en plastique, n’ayez crainte) jaune et blanc histoire d’assurer quelques "like" supplémentaires sur vos photos Instagram.
Face A ou face B, le style pratiqué par Wormridden ne change pas d’un iota. La seule différence va se situer ici au niveau de la production et du rendu puisque les titres du EP Festering Glorification sont servis par un son nettement plus abrasif et cradingue (pour ne pas dire approximatif, notamment à cause de ce chant plus lointain et sale) que ceux de la démo. Un parti pris qui pourrait faire penser que les quatre morceaux de cette compilation nous sont proposés de manière antéchronologique alors que finalement il n’en est rien.
Pour ce qui est de la musique dispensée tout au long de ces vingt-trois minutes, la formule demeure sensiblement la même. Wormridden pratique en effet et cela sans grande surprise un mélange de Death Metal putride et baveux et de Doom maladif et lancinant. Une recette qui emprunte forcément un peu à Undergang (principalement lorsque le rythme s’accélère) mais surtout à Anatomia et même Coffin avec qui les deux hommes partagent évidemment bien plus que de simples et subtiles affinités.
Sans forcément être construites à l’identique, on retrouve pourtant les mêmes patterns sur chacune de ces quatre compositions. Une alternance de séquences plombées menées essentiellement à coup de riffs processionnaires (la longue et funeste introduction de "Putrid Remains" suivie de cette séquence entamée à 3:07, les premières mesures de "Infested By Worms", "Reduced To Slime" à 0:50 ou 2:22, la première minute de "Rotting Beyond Belief" ainsi qu’à partir de 3;23) et de passages bourre-pifs plus courts mais où les riffs baveux et primitifs côtoient alors de franches accélérations à base de blasts ou de tchouka-tchouka diablement entrainants (la dernière minute de "Putrid Remains", "Infested By Worms" à 1:30 et 2:46, "Reduced To Slime" à 0:11 ou 4:08, "Rotting Beyond Belief" à 1:37). Bref, une formule vieille comme le monde qui n’a clairement rien de très original mais que Wormridden va arranger à sa sauce selon chaque morceau histoire de varier un minimum les plaisirs. Enfin, comme si cette production volontairement dégueulasse ne suffisait pas, Takashi Tanaka va venir poser son growl abrasif, profond et sale sur chacune des quatre compositions. On aurait pu légitimement penser que le sympathique et prolifique Torturdød serait lui aussi présent derrière le micro, ne serait-ce que pour quelques déglutitions et autre râle d’agonie bien sentis, mais ce n’est pourtant pas le cas. Quoi qu’il en soit, le chant du Japonais convient parfaitement à l’affaire, transpirant la mort et la décomposition à chaque parole incompréhensible qui émane de ce gosier fumant et nauséabond (encore plus vrai sur les titres du EP Festering Glorification).
Idéale pour les gens qui comme moi préfèrent le vinyle au format cassette, cette compilation ravira à n’en point douter tous les amateurs de ces deux groupes dont sont issus David Mikkelsen et Takashi Tanaka. On retrouve en effet dans le Death/Doom de Wormridden un peu d’Undergang (ces accélérations soutenues, quelques nuances de ce groove putride, cet aspect dégoulinant et bien crado) mais aussi beaucoup d’Anatomia (ces séquences plombées majoritairement représentées ici, le growl cradingue de Takashi, cette alternance rythmique, cette ambiance de mort particulièrement épaisse...) pour un résultat finalement assez bien synthétisé. Un poil trop sage sur les titres de la démo Infesting The Grave, on remarque rapidement que la formule s’est quelque peu épaissie sur les titres du EP Festering Glorification. Reste désormais à savoir si le groupe donnera une suite à ces quatre morceaux et s’il choisira de maintenir le cap. En attendant, ces vingt-trois minutes passent comme une lettre à la poste.
| AxGxB 13 Avril 2020 - 436 lectures |
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