Soul Devourment - Eternal Perdition
Chronique
Soul Devourment Eternal Perdition (EP)
Après un petit tour par l’Angleterre le temps de deux écrits qui, je l’espère, aurons-su aiguiser votre curiosité, on va cette fois-ci faire un petit arrêt en Californie et plus particulièrement dans la ville de Los Angeles pour aborder ensemble le cas d’un jeune groupe dont la pige végète dans ma liste de chroniques en attente depuis beaucoup trop longtemps...
Formé en 2019, Soul Devourment compte en son sein des membres de Malignant, Mechanist, Beyond Death ou Mutated. À l’exception du premier groupe de cette liste qui a sorti un excellent EP sur les labels Sewer Rot et Maggot Stomp au début de leurs activités en 2018, on ne peut pas dire que ce line-up brille par son expérience ni par ses références. Rien de dramatique là encore puisque, vous le verrez, les Californiens s’en sortent ici avec les honneurs.
Eternal Perdition est leur toute première sortie. Un EP paru en avril 2020 et pressé depuis cette date dans presque tous les formats que ce soit par Black Hole Productions (CD), Sewer Rot Records (cassette), Burning Coffin Records (cassette) ou bien encore Hostile Records (cassette). Si la couleur du logo et du titre varient en fonction du label, l’artwrok chargé signé Gutslaughter Rahma Putri Murliawanti (Blood Ouroboros, Maul, Phantasmagore...) reste quant à lui en tout point identique. Une oeuvre qui, là encore, ne devrait pas manquer d’orienter les bonnes personnes vers ce EP de vingt deux minutes.
Dès les premières secondes de "Purifying The Kadingir Sanctum (Hellwalkers Revengeance)", on est rapidement saisi par cette production rugueuse et abrasive qui nous ramène plusieurs années en arrière et notamment à ce qui se faisait du côté des Sunlight Studios il y a maintenant une trentaine d’années (seule la batterie, un peu maigrelette et synthétique vient pêcher). De fait, Soul Devourment va effectivement rendre ici hommage à la scène suédoise de la fin des années 80 et du début des années 90 avec principalement en ligne de mire des groupes tels que Carnage, Entombed et Dismember. Car au-delà de cette production tranchante au grain si particulier toujours aussi réjouissant, on va également retrouver quelques accélérations héritées de la scène Punk et menées bien évidemment à grands coups de tchouka-tchouka d’une efficacité toujours aussi redoutable ("Purifying The Kadingir Sanctum (Hellwalkers Revengeance)", "Genocidal Warlord Of The Waste") et autres D-Beat que les Californiens ne vont pas hésiter à dépoussiérer et revisiter ("Intergalactic Tyrant Of Death").
Sauf que la Suède n’est clairement pas la seule influence dominante à l’écoute de ce Eternal Perdition. En effet, il suffit là encore de poser ses oreilles sur "Purifying The Kadingir Sanctum (Hellwalkers Revengeance)" pour se rendre compte qu’au-delà de cette production calquée sur les travaux passés de Tomas Skogsberg, les Californiens sont également allés piocher du côté de l’Angleterre et plus précisément de Coventry. On va ainsi retrouver avec un plaisir non dissimulé cette lourdeur et ce groove guerrier typiques de ce grand groupe qu’est Bolt Thrower. Que ce soit grâce à ce riffing conquérant et belliqueux ("Purifying The Kadingir Sanctum (Hellwalkers Revengeance)", "Spine Rip Fatality", la dernière partie de "Intergalactic Tyrant Of Death") ou bien grâce à ces mid-tempos écrasants déroulés par une section rythmique en mode "force tranquille" ("Purifying The Kadingir Sanctum (Hellwalkers Revengeance)", "Spine Rip Fatality"), l’hommage apparaît tout aussi flagrant que celui fait à la Suède tout au long de cette vingtaine de minutes.
Les Californiens vont néanmoins amener sur ce EP quelques petites touches plus personnelles. Tout d’abord en n’hésitant pas à brutaliser quelque peu leur propos le temps de courtes séquences menées tête dans le guidon. Des brèves accélérations redoutables exécutées cette fois-ci à coups de blasts soutenus histoire de dynamiser l’ensemble et de contraster avec ces mid-tempos belliqueux et ces accélérations de Punk à chien plus "tranquilles". C’est le cas sur "Intergalactic Tyrant Of Death" à 2:02 et "Genocidal Warlord Of The Waste" à 0:39. On note également la présence d’un solo plutôt bien fichu à partir de 2:52 sur "Purifying The Kadingir Sanctum (Hellwalkers Revengeance)". Seule tentative de ce EP, on regrettera que Soul Devourment n’ait pas souhaité réitérer l’exercice ailleurs. Enfin, ceux qui ont saigné la première version de Doom seront sûrement ravi de voir une reprise "metallisée" du titre "Sign Of Evil" qui accompagne le niveau E1M8 du célèbre jeu de 1993. Un clin d’oeil singulier et sympathique dont l’atmosphère a su conserver l’aspect glauque et déprimant de la version originale.
Si ce EP n’est pas exempt de défauts à commencer par ce manque de personnalité plutôt évident, et cette batterie au son un peu trop maigrelet et synthétique, il n’en reste pas moins que celui-ci s’écoute avec beaucoup de plaisir et l’envie d’y revenir. Aussi pour un premier jet, Eternal Perdition s’avère plutôt convaincant même si on a un petit peu le sentiment que le groupe se cherche, entre influences suédoises et anglaises prédominantes. La suite (un split en compagnie de Blood Spore, Coagulate et Gutvoid dont je vous parlerai très bientôt) va montrer que les Californiens vont réussir à mieux les digérer pour accoucher d’un titre à la fois plus brutal et aux références moins marquées. Mais on y reviendra. En attendant, si Bolt Thrower, Carnage, Dismember et Entombed sont le genre de groupes à vous faire frissonner, jeter une oreille à ce EP ne serait pas un trop mauvaise idée.
| AxGxB 13 Septembre 2021 - 605 lectures |
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