chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
81 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Sólstafir - Til Valhallar

Chronique

Sólstafir Til Valhallar (EP)
Le tableau est simple: Sólstafír, l’Islande, le milieu des années mille neuf cent quatre vingt dix. Nous sommes à cette époque bien loin de l’aura qu’auront aussi bien ce groupe, grâce notamment à un enchaînement d’excellents albums, que cette scène qui aura été l’une des hypes de la décennie qui vient de s’écouler en matière de black metal. Si les Islandais ont eu une meilleure reconnaissance et visibilité, surtout avec la sortie de l’album Köld, il ne faut pas pour autant nier ce qu’ils avaient fait auparavant, car leur personnalité n’est pas venue de nulle part et s’est forgée petit à petit pendant une petite décennie. Formé en mille neuf cent quatre vingt quinze et après avoir rapidement enregistré une première démo, Í Norðri, en juin de la même année, le trio, à l’époque, a rapidement enregistré cet EP Til Valhallar, qui vaut le détour, et pas seulement pour son côté historique.

À cette époque, Sólstafír proposait un black metal assez direct et dans une obédience assez païenne, les paroles étant pas mal centrées sur les Eddas et la pochette est suffisamment évocatrice pour se dire de quoi il en retourne. La musique fait donc la part belle à un riffing bien ciselé et acéré et des compositions globalement bien rentre dedans, mais qui sait faire la part belle entre parties bien rapides avec des blasts bien exécutés par Guðmundur Óli Pálmason, qui s’en donne bien à cœur joie sur l’ensemble de ces titres, et d’autres plutôt dans une registre mid-tempo, avec quelques breaks également. L’on pourrait parfois penser aux premiers Kampfar, mais sans les aspérités mélodiques des Norvégiens et un peu à Enslaved, notamment avec Blodhemn, les titres n’excédant pas ici les six minutes. L’on y ressent bien cette fougue, imputable sans doute à la jeunesse du groupe, mais c’est comme si tout le côté incandescent d’un volcan près à exploser était omniprésent sur cette réalisation. Et c’est ce qui donne vraiment ce côté païen pour ne pas dire viking à l’ensemble, à une époque où les termes n’étaient pas encore galvaudés par les aficionados de cosplay, et de toute manière l’intro à capella en vieux norrois met directement dans l’ambiance. Le fait que le tout est chanté en islandais, avec des paroles ou bien en provenance des Eddas ou de poèmes du crus renforcent bien cet aspect et apportent bien évidemment ce cachet d’authenticité. Et pour ainsi dire dans cette sauvagerie, l’on y retrouve presque une urgence punk, et c’est là que l’on va rentrer dans les singularités du groupe, car si l’ensemble peut paraître très classique, l’on sent déjà poindre tout ce qui va faire l’originalité de Sólstafír.



J’évoquais l’urgence punk, l’on constate déjà que le chant de Aðalbjörn Tryggvason est un peu à la croisée des chemins entre chant écorché dans une droite lignée, pour ne pas dire tradition, du black metal, mais avec un petit côté hurlé qui nous rapproche du punk/hardcore, même si ce n’est pas encore fait de la même manière que sur l’album Í Blóði og Anda, et sera bien moins rebutant ici que sur cet album. Si sur le papier cela ne donne pas envie, force est de constater que ça fonctionne vraiment bien et renforce bien ce côté non policé. Il s’essaie aussi au chant clair sur Hovudlausn, dans des tonalités plus graves que ce que l’on lui connait maintenant, et si l’on devait faire une comparaison avec quelqu’un dans ce registre, je le rapprocherai de Grutle Kjellson. Mais il n’y a pas que dans le chant que l’on sent poindre la personnalité des Islandais. Il y a déjà ce côté terre de feu et de glace de leur île et qui se décline par divers éléments. Je pense notamment à ces accalmies au milieu des bourrasques, comme ce petit passage moins dense avec un clavier discret sur Ásareiðin, dont les sonorités sonnent déjà très post-punk et ne sont pas sans rappeler Joy Division. Des influences que l’on entrevoie aussi sur Hovudlausn. Je pense aussi à ces arpèges et passages aux sons clairs sur Ásareiðin, Til Valhallar et Dauðraríkið qui tempèrent les choses avant que le groupe ne se lance dans ces cavalcades qui seront sa marque de fabrique et où le chant s’efface pour laisser place à la musique et à la répétition assez importante des mêmes motifs, comme sur l’excellent Til Valhallar, quitte à la faire en son clair puis en son saturé. C’est peut être le titre Dauðraríkið qui pourrait résumer le mieux tout ceci, avec notamment ce passage central sans saturation où le groupe fait monter l’intensité avant de retourner dans des blasts furieux, et qui met en avant ce mélange bouillonnant d’influences qui rend l’ensemble tout sauf ennuyeux. D’ailleurs, la réédition de deux mille trois, comprend deux titres supplémentaires dont l’instrumental Í Helli Pólýfemosar qui montre, déjà, une ouverture vers des sonorités en provenance du rock indépendant, l’on n’est pas encore dans quelque chose d’ouvertement post-rock, mais l’on sentait déjà que le trio ne se fixerait point trop de barrières.

Til Valhallar n’est pas qu’une incongruité perdue dans une discographie qui commence à s’étoffer: il a, avant toute chose, tous les charmes d’une première réalisation où certes tout n’est pas parfait, mais où toute la fougue de la jeunesse s'y ressent et en devient jubilatoire. En prime il y a surtout ces incongruités qui font toute la singularité de Sólstafír dès cette époque, nous sommes tout de même au milieu des années quatre vingt dix, et qui sonne déjà tellement islandais, un peu comme ses compatriotes de Potentiam. Le trio y démontre déjà ce côté tellement éruptif de leur musique où l’on se laisse facilement aller dans ces cavalcades païennes dédiées aux Ases et aux Vanes et soufflent tout autant le blizzard que le feu. Dès ce premier enregistrement, Sólstafír avait déjà quelque chose de différent et qui n’allait cesser de se confirmer années après années.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Sólstafir
Viking Black Metal original
1996 - View Beyond Records / Oskorei Music
notes
Chroniqueur : 3.5/5
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Sólstafir
Sólstafir
Post metal / post rock / pop - Islande
  

vidéos
Til Valhallar
Til Valhallar
Sólstafir

Extrait de "Til Valhallar"
  
Ásareiðin
Ásareiðin
Sólstafir

Extrait de "Til Valhallar"
  
Dauðraríkið
Dauðraríkið
Sólstafir

Extrait de "Til Valhallar"
  

tracklist
01.   Ásareiðin  (05:36)
02.   Til Valhallar  (05:40)
03.   Dauðraríkið  (05:33)
04.   Hovudlausn  (03:28)

Tracklist réédition Oskorei Music 2003:

01.   Ásareiðin  (05:36)
02.   Til Valhallar  (05:40)
03.   Dauðraríkið  (05:33)
04.   Huldulandið  (04:02)
05.   Í helli Pólýfemosar  (04:51)
06.   Hovudlausn  (03:28)

Durée : 20:40 (29:10)

parution
8 Septembre 1996

voir aussi
Sólstafir
Sólstafir
Endless Twilight of Codependent Love

2020 - Season Of Mist
  
Sólstafir
Sólstafir
Svartir Sandar

2011 - Season Of Mist
  
Sólstafir
Sólstafir
I Blóði Og Anda

2002 - Ars Metalli
  
Sólstafir
Sólstafir
Köld

2009 - Spikefarm Records
  

Malevolent Creation
Retribution
Lire la chronique
Le DSBM, c'est RASOIR ou tu as ça dans les VEINES ?
Lire le podcast
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan