Sorti il y a bientôt deux ans (toutes mes confuses pour ce retard inacceptable),
Slave Morality est le premier album des Canadiens de Profane Order. Nous avions laissé le groupe ici même juste après la sortie en 2018 chez Krucyator Productions de leur premier EP intitulé
Tightened Noose Of Sanctimony. Un disque particulièrement intense et sauvage qui n’avait pas manqué d’attirer l’attention de tous les amateurs de Black / Death bestial façon Conqueror, Revenge, Caveman Cult, Ullulatum Tollent, Proclamation, Antichrist Siege Machine et toute cette horde de déglingués qui comme Garth, aiment taper...
Paru chez Sentient Ruins Laboratories (vinyle), Les Fleurs Du Mal Productions (cassette) et Krucyator Productions (CD), ce premier album est illustré une fois de plus par Amanda Blodoks. Le moins que l’on puisse dire c’est que la dame ne s’est pas vraiment foulée dans la mesure où il n’y a que les personnages qui changent (et pas en mieux, malheureusement) puisque le reste s’avère en tout point identique à l’artwork du précédent EP (à quelques petits détails près), que ce soit dans sa construction ou bien dans sa mise en scène. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que je sois encore un petit peu moins emballé par son travail qui déjà ne constituait pas vraiment le point fort de
Tightened Noose Of Sanctimony. Heureusement pour Profane Order, là ne réside pas l’essentiel.
Non, ce qu’il faut retenir de ce premier album c’est bien évidemment cette sauvagerie et cette violence avec laquelle les Canadiens nous agressent ici constamment. Alors naturellement la formule est connue (pour ne pas dire vue et revue) puisque quiconque ayant déjà usé ses Rangers au son des quelques groupes cités dans mon introduction ne sera pas dépaysé le moins du monde par ce premier album de Profane Order. Pour autant, difficile de cacher son enthousiasme face à un tel disque. Pour commencer, la production signée une fois encore Patrick McDowall (guitariste de Spectral Wound) s’avère impeccable pour le genre. Offrant puissance et lisibilité, elle rend chaque déflagration immédiate et permet à l’auditeur de ne pas avoir à tendre l’oreille pour aller comprendre de quoi il retourne exactement. Alors oui, ce type de production relativement soignée va forcément mettre un peu plus en lumière les quelques "faiblesses" de ce genre de Black / Death à commencer par la simplicité des riffs et le caractère quelque peu répétitif des structures même si c’est justement cet aspect primitif et animal qui fait la force des albums de ce genre et de celui de Profane Order en particulier.
Car si
Slave Morality n’a rien de bien nouveau à proposer, le résultat à l’issu de ces trente-trois minutes n’en reste pas moins foutrement jouissif. Véritable exutoire, ce premier longue durée enchaîne les punitions avec une force et une conviction qui imposent le respect. Menées pour l’essentiel le couteau entre les dents, ces neuf nouvelles compositions ne font preuve d’aucune pitié. Alors bien entendu, on va trouver ici et là quelques séquences moins soutenues et virulentes comme sur "Righteous Spawn (Of The Plague Child)" à 0:16 ou 1:50, l’entame mesurée de "War (Upon The Modern World)" ou un peu plus loin à 1:56, "Ancient Blood" à 2:19 ou "Antichrist Abomination" à 2:23 mais même dans ces moments là c’est encore et toujours la guerre. Le reste du temps, Profane Order y va à coups de riffs à trois notes balancés à toute berzingue à la face de l’auditeur, de blasts quasi-ininterrompus, de remontées de manche et autres solos chaotiques à la sauce Revenge. Le tout bien évidemment bercé d’éructations sauvages et implacables positionnées légèrement en retrait par rapport aux autres instruments responsables de tout ce joyeux bordel procurant systématiquement l’irrépressible envie de tout détruire autour de soi.
Pour conclure cette chronique disons donc que ceux qui savent, savent et n’ont donc a priori pas attendu cette chronique tardive pour se pencher sur le cas de ces Canadiens qui décidément font honneur à leur pays à travers ce Black / Death de haute volée. Les autres, sachez que si vous éprouvez un minimum d’intérêt pour ces quelques groupes évoqués lors de mon premier paragraphe, la formule proposée par Profane Order devrait en toute logique vous séduire. Torché en un tout petit peu plus d’une demi-heure,
Slave Morality ne brille ni par son originalité ni par ses prises de risques mais s’apparente plutôt à une véritable décharge d’énergie. Une punition en bonne et due forme qui compte bien n’épargner personne, en tout cas certainement pas ceux qui auront la bonne idée d’y jeter une oreille.
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