Apraxic - Edge Of Human
Chronique
Apraxic Edge Of Human
Si vous êtes là à lire ces quelques lignes c’est probablement que vous êtes tombés sous le charme de cet artwork signé Matt Stikker (Nekro Drunkz, Outer Heaven, Power Trip, Stälker, Witch Vomit...). Une illustration qui tient davantage de la bande-dessiné et qui d’ailleurs, à travers cet univers Cyber Punk assez peu engageant et gorgé de petits détails, me rappelle beaucoup le travail de Darick Robertson et Warren Ellis sur Transmetropolitan, excellente série tout à fait indispensable que je vous recommande chaudement. Mais s’il n’est pas question de Spider Jerusalem ici, Apraxic semble néanmoins aborder à travers ses compositions des thèmes assez proches de ceux évoqués dans ce fabuleux comics ("The Edge Of Human", "Clandestine-Neuro-Implant", "Master Blaster", "Baron Of Ectasy").
Originaire de Portland, Apraxic se forme en 2017 sous l’impulsion de quatre garçons dont certains évoluent au sein de Pleasure Cross, Witch Vomit et Sempiternal Dusk. Un line-up qui ne devrait pas manquer d’attiser la curiosité des fins connaisseurs qui parcourent ces pages. Ensemble, le groupe a sorti une démo intitulée Gun Eye Implant Demo, un split en compagnie des sympathiques Hacksaw ainsi que ce premier album paru fin décembre sur Headsplit Records (Ascended Dead, Autophagy, Cadaveric Incubator, Fetid, Undergang...).
Baptisé Edge Of Human, celui-ci est un petit condensé de Death Metal et de Grindcore. Un brûlot de tout juste vingt-deux minutes qui naturellement n’a pas grand chose de neuf à proposer mais qui par contre s’avère particulièrement coriace dans son genre. Pourtant, Apraxic n’est pas le groupe le plus véhément ni le plus cradingue que l’on ait pu croiser dernièrement. Moins dru et intense qu’un Caustic Wound, moins cradingue et expéditif qu’un Septage et moins dense et clinique qu’un Pharmacist ou qu’un Miasmatic Necrosis (pour rester dans les sorties récentes qui m’auront marqué), les Américains jouent la carte d’un Death/Grind relativement soigné grâce en premier lieu à une production impeccable capable d’allier puissance et lisibilité sans pour autant sacrifier à l’atmosphère. Une ambiance futuriste entretenue à la seule force de ces compositions (et bien évidemment de ces paroles) puisqu’aucun samples ne vient s’immiscer à quelque moment que ce soit.
Autre trait de caractère qui permet à Apraxic de se distinguer de la concurrence, ce growl arraché et parfaitement compréhensible qui en s’éloignant quelque peu des standards habituellement entendus dans le genre va conférer un côté Punk/Hardcore plus franc à ces quelques compositions plus agressives et plus variées qu’il n’y paraît. Un constat d’autant plus marqué qu’August Alston semble avoir plus d’une corde (vocale) à son arc, lui permettant ainsi de varier les plaisirs et parfois donner l’impression qu’il n’est pas tout seul derrière le micro comme le suggère ces espèces de joutes verbales que l’on peut entendre ici ou là.
Pour le reste, la formule d’Apraxic répond à un cahier des charges tout ce qu’il y a de plus classique même si à dire vrai ses compositions s’avèrent tout de même un peu plus longues que la moyenne du fait de constructions penchant parfois davantage d’un côté plutôt que de l’autre. Une dualité que les Américains vont entretenir d’entrée de jeu avec "The Edge Of Human" et "Gap Sickness". Du haut de ses trois minutes, le premier laisse entendre le versant plus Death Metal d’Apraxic (qui au passage me rappelle pas mal Vastum dans ces moments là) alors que le second présente à la face de l’auditeur le pendant nettement plus Grindcore de la formation de Portland. L’un et l’autre vont se retrouver et se compléter dans chacun de ces huit titres à des degrés plus ou moins variés selon le moment, expliquant ainsi ces durées situées au-dessus de la moyenne. Aussi, à ces passages plus lourds au groove subtil mais bien senti vont se succéder des accélérations exécutées à coups de riffs Punk simples mais ultra efficaces, de tchouka-tchouka enflammés et autres séquences de blasts à se déboîter les cervicales. Le tout sur fond de hurlements tantôt arrachés tantôt plus gutturaux. Bref, tout ce que l’on est en droit d’attendre de la part d’un album étiquette Death/Grind.
Parfait mélange entre ces deux genres, Edge Of Human est un premier album particulièrement bien fichu dans la mesure où sans révolutionner quoi que ce soit, il parvient néanmoins à ne pas sonner comme le voisin d’en face. Il y a donc pas mal de personnalité qui se dégage de ce disque ainsi qu’une bonne grosse dose d’efficacité et cela sans pour autant transgresser aux fondements sur lesquels repose la formule d’Apraxic. Si vous cherchez donc un album de Death/Grind qui sorte un petit peu des sentiers battus (compositions un poil plus longues, ambivalence à géométrie variable, thèmes Cyber Punk, chant un poil plus varié...) mais qui n’en oublie pas pour autant de vous malmener du début à la fin, vous pencher sur ce premier album des Américains semble donc une très bonne idée. Certes, vingt-deux minutes c'est tout de même un poil court mais ça reste quand même un très bon début !
| AxGxB 7 Janvier 2021 - 833 lectures |
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