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Wolf Throne Support Festival - 2ème Jour

Live report

Wolf Throne Support Festival - 2ème Jour Acherontas + Cult of Fire + Grave Miasma + Lvcifyre + Maveth + Necros Christos + Skelethal
Le 20 Mars 2015 à Paris, France (Glazart)
Après une nuit de sommeil bien mérité et une matinée passée à glander tranquillement en écoutant les albums de Nox et Demilich, me voilà de nouveau au garde à vous pour cette dernière journée du Wolf Throne Support Festival. Moins chargée que la préncédente, celle-ci ne compte que sept groupes avec SKELETHAL, MAVETH, GRAVE MIASMA, LVCIFYRE, CULT OF FIRE, ACHERONTAS et NECROS CHRISTOS. Un programme quelque peu allégé car la soirée doit se terminer sur les coups de 22h00, le Glazart enchaînant un peu avant minuit avec une soirée probablement électro ou quelque chose du même genre.
Je reprends donc le chemin du Glazart pour arriver, une fois de plus, un peu avant 14h00. Il n’y pas foule en ce début d’après-midi si ce n’est quelques metalheads déjà rencontrés la veille ainsi qu’un punk à chien sans chien en train de pioncer sur un des bancs situés dans la grande cour. Les portes du Glazart s’ouvrent un peu avant 14h15, le temps de checker les éventuelles nouveautés en matière de merch avant l’arrivée de SKELETHAL.
(AxGxB)

Retour dans ce charmant quartier de la Porte de la Villette et cette non moins magnifique salle du Glazart pour une deuxième journée alléchante après un jour d'ouverture tout à fait satisfaisant, marqué notamment par le sacre de SADISTIC INTENT et DEMILICH. L'affiche de ce vendredi n'avait toutefois pas à rougir avec comme point d'orgue l'enchaînement LVCIFYRE et CULT OF FIRE, deux groupes tout feu tout flamme dont j'attendais beaucoup vu les tueries que constituent leurs derniers albums. LVCIFYRE, en particulier, me devait une revanche après son concert à Bruxelles l'année dernière gâché par un son ignoble. Le reste du line-up promettait aussi en première partie, que ce soit les jeunes Français rageurs de SKELETHAL, les Finlandais de MAVETH ainsi que les Anglais de GRAVE MIASMA, même si ces deux-là m'ont plutôt déçu sur la suite de leur carrière par rapport à des débuts davantage à ma convenance. Seul le final sur ACHERONTAS et NECROS CHRISTOS ne m'intéressait pas des masses, surtout pour ce dernier que j'avais déjà croisé deux fois dans le plus grand des ennuis.
(K)


SKELETHAL (14h15 - 14h45)

J’attendais avec impatience de voir les Lillois de SKELETHAL sur scène. Duo sur disque, Gui Haunting et Jon Whiplash sont rejoints sur les planches par deux guitaristes, Hélène et Lucas. Le groupe est jeune, ça se voit, mais cela ne va pas les empêcher de mettre le feu aux poudres en excitant le public frais et dispo du Wolf Throne. Fort de deux EPs et d’une démo récemment compilés sur un seul et même CD (que j’irai acheter après le concert), SKELETHAL va livrer lui aussi une bonne partie de sa discographie en ce début d’après-midi. Seul regret à mon humble niveau, l’absence de leur fameuse reprise de Sacrilege que j’aurai vraiment aimé voir jouer en live. Pour le reste, le groupe n’a pas déçu. Gui Haunting assure le spectacle alors que derrière la six cordes, Lucas impressionne par son touché notamment sur les quelques soli et autres leads toujours très bien sentis. SKELETHAL met du cœur à l’ouvrage et le public ne s’y trompe pas, commençant doucement mais sûrement à s’activer comme il se doit. Il faut dire que le Death Metal old school du groupe a tout ce qu’il faut pour séduire à commencer par des riffs simples mais ultra efficaces, une section rythmique enflammée qui impose une sacrée cadence et un chanteur au growl ultra efficace. Un chant qui sera d’ailleurs partagé à quelques reprises avec Jon Whiplash que l’on a bien du mal à apercevoir derrière les fûts tant il y a de fumée sur scène. Bref, une mise en jambe ultra convaincante et la confirmation que SKELETHAL est un groupe à suivre de près pour tous les amateurs de vieilleries assumées.
(A)

On a vu pire comme groupe d'ouverture, qui débute aujourd'hui presque à l'heure exacte! J'ai d'ailleurs plus apprécié la prestation parisienne des Lillois que celle de l'année précédente à l'Eviscer Assault II à Nantes. Plus convaincants dans le rendu, plus sûrs dans l'exécution. Je trouve toujours qu'il manque quelque chose aux compos pour sortir SKELETHAL de l'anonymat mais le combo semble sur la bonne voie. Pendant une grosse demi-heure, le groupe va ainsi nous balancer à la gueule un death metal old-school thrashy des plus virulents qui fait la part belle aux rythmiques rapides. Avec la dégaine à l'ancienne du quatuor, nous voilà de retour à la fin des années 1980! L'influence principale est suédoise, on pense à Nihilist, Grotesque ou plus récemment Repugnant. On reste toutefois loin des clones d'Entombed de base, SKELETHAL incorporant d'autres sonorités. C'est punky, à l'arrache, agressif et joué avec envie, d'où une performance réussie des Français qui ouvrent ce deuxième jour du Wolf The Support de manière accomplie. À noter à la guitare la présence de la seule femme du festival si je ne dis pas de bêtise, comme quoi le metal a encore des progrès à faire en matière de parité! Heureusement côté public, c'est un peu plus fourni en demoiselles!
(K)


MAVETH (15h05 - 15h50)

Après SKELETHAL en guise d’introduction, place désormais à un morceau beaucoup plus gros avec les Finlandais de MAVETH. Entre le guitariste Mikko Karvinen dont la corpulence semble faire de son instrument un jouet et Christbutcher au regard assassin, autant vous dire qu’on n’a pas vraiment envie de rigoler en voyant débarquer le groupe sur scène. Je n’avais pas vu MAVETH en live depuis l’été 2012. J’étais donc curieux de voir comment pouvaient rendre les morceaux de Coils Of The Black Earth et du split avec Embrace Of Thorns, deux sorties que j’apprécie beaucoup. Malheureusement, les premières secondes suffisent pour comprendre que la fête sera quelque peu gâchée par un son de guitare beaucoup trop brouillon et en retrait. De fait, il sera bien compliqué tout au long de la prestation de discerner les riffs evil et blasphématoire de la formation finlandaise. C’est vraiment dommage car la puissante machine qu’est MAVETH semble à cet instant totalement inébranlable avec un Christbutcher impérial et conquérant dont le growl profond fait vibrer le sol du Glazart. Malgré ces problèmes de son vraiment pénibles, le public parisien n’en sera pas moins soufflé par la toute puissance et la lourdeur qui émane de MAVETH. Entre le chant massif de Christbutcher et les assauts interminables de Ville Markkanen, le groupe va donner du fil à retordre à une assistance encore un peu plus expansive que sur SKELETHAL. MAVETH enchaîne de son côté les titres sans tergiverser plus de 10 ou 15 secondes, proposant justement quelques morceaux issus de Coils Of The Black Earth et A Plague Through The Heavens. Vous l’aurez compris, la prestation de MAVETH aurait pu constituer l’un des points culminants de ces deux jours, malheureusement ce ne sera pas le cas à cause d’un son particulièrement moyen sur les guitares ne rendant pas justice à la puissance et à l’efficacité de MAVETH sur scène. Dommage même si c’était cool.
(A)

Même si MAVETH m'a déçu sur son album Coils Of The Black Earth trop long et mollasson en comparaison de son EP Of Serpent And Shadow et de sa démo Impious Servant réunis sur l'excellente compilation bien brutale Breath Of An Abomination, j'étais content que les Finlandais débarquent chez nous. Je les avais déjà vus chez eux au Black Mass Ritual Fest en 2010 et ils m'avaient alors fait forte impression malgré un son très approximatif. La même mésaventure aura malheureusement lieu aujourd'hui. Que de la grosse caisse, de la basse vrombissante et du chant. Il me semblait pourtant que le metal, c'était avant tout les guitares! Difficile dans ces conditions d'apprécier le set de la bande de Christbutcher. C'est brutal, massif et on ressent le côté rouleau compresseur inhérent à ce type de death metal dark et blasphématoire mais sans pouvoir discerner les riffs qui vont avec, ça sonne plutôt pétard mouillé qu'autre chose. Bien dommage...
(K)


GRAVE MIASMA (16h10 - 16h55)

J’avais donc naturellement quelques inquiétudes pour la suite à commencer par GRAVE MIASMA chargé de prendre le relai. Les Anglais arrivent sur scène une vingtaine de minutes plus tard ensanglantés de la tête aux pieds. Les premières notes résonnent et là, surprise, on entend chaque guitare distinctement. Très vite le Death Metal obscur et incantatoire de GRAVE MIASMA va s’imposer comme une évidence, faisant ainsi de leur prestation la première grosse mandale de la journée (la prestation de SKELETHAL était vraiment bonne mais les Anglais sont tout de même à un niveau au-dessus). Tout y est, à commencer par une atmosphère pesante et particulièrement sinistre. Une atmosphère de messe noire qui va embrasser de son voile perfide et vicieux un public transcendé. On pourra reprocher ce que l’on veut à Odori Sepulcrorum, toujours est-il que les quelques titres issus de ce premier album passent parfaitement l’exercice du live grâce à d’excellents passages soutenus où les riffs véhéments croisent le fer avec une batterie lourde et énergique mais aussi et surtout des séquences plus méditatives, quasi religieuses, qui vont donner toute la profondeur à cette prestation tout à fait réussie des Anglais de GRAVE MIASMA. Evidemment, c’est également toujours un plaisir de retrouver les titres du EP Exalted Emanation ("Arisen Through The Grave Miasma" et "Amorphous Noumenon") d’autant que l’évolution de GRAVE MIASMA paraît totalement imperceptible en live. Et malgré une communication des plus limitée avec le public, les Anglais donnent le sentiment d’être contents d’être là. Un sentiment partagé par un public vraisemblablement ravi de la prestation impressionnante d’un GRAVE MIASMA en très grande forme. Vivement la prochaine fois!
(A)

Par chance, les Anglais ont bénéficié d'une bien meilleure sonorisation. Eux aussi m'ont déçu sur leur full-length Odori Sepulcrorum. Trop long, trop lent et une moindre inspiration dans les riffs alors que l'EP Exalted Emanation avait su me faire frissonner dans un style pourtant quasi identique. Qu'à cela ne tienne, le gig de GRAVE MIASMA m'a rappelé au bon souvenir de leur performance au Black Mass Ritual Fest en 2010 (oui encore!), sans toutefois atteindre le niveau de transcendance auquel ils m'avaient alors élevé. Le son s'est en plus montré plus à son avantage que pendant MAVETH. Il faut dire que le style plus "posé" de GRAVE MIASMA est plus facile à sonoriser. Maquillés de sang (enfin je crois, difficile à confirmer avec le peu d'éclairage et la fumée) avec un décor de catacombes, les Britanniques vont plonger les spectateurs dans une ambiance des plus mortuaires pendant quarante des minutes les plus sombres de l'Histoire de l'humanité. Toujours ce côté mollasson et répétitif qui m'embête un peu mais cela ne m'a pas empêché d'être absorbé par la musique de GRAVE MIASMA qui enchaîne avec brio les riffs majoritairement mid/down tempos aux tremolos sinistres, me confirmant à nouveau que son death metal d'inspiration finlandaise se vit davantage en live. Dommage tout de même que le combo n'accélère pas plus souvent mais cela enlèverait certainement de ce côté hypnotique indispensable à cette plongée dans les abysses.
(K)


LVCIFYRE (17h15 - 18h05)

Malheureusement, je vais bien vite déchanter. J’aurais du m’en douter en voyant les gars de LVCIFYRE encore sur scène à tenter d’obtenir des techniciens les effets désirés dans les retours après plus de vingt minutes de pause. Mais j’avais encore bon espoir, surtout après le set de GRAVE MIASMA. Finalement, après être partis en coulisses le temps de se changer, les Anglais de LVCIFYRE finissent par prendre possession des planches en compagnie d’un grand gaillard vêtu d’une longue toge monastique à capuche. Il s’agit de Mark Of The Devil, chanteur a priori assez taciturne et peu aimable des excellents Cultes Des Ghoules. Une excellente initiative de la part des organisateurs du Wolf Throne que de faire participer celui qui a posé sa voix (et quelle voix!) à plusieurs reprises sur l’album Svn Eater. C’est là que les choses fâcheuses commencent. Alors que LVCIFYRE s’applique à distiller avec parcimonie les premières notes de"Night Sea Sorcery", Mark Of The Devil doit faire face à un micro récalcitrant dont rien ne sort. Heureusement, je suis assez proche de la scène pour pouvoir l’entendre. Il faudra attendre l’intervention de Dictator, guitariste à temps plein et ingénieur du son à la rescousse qui offrira au Polonais son propre micro, pour qu’enfin nous puissions profiter de la voix hallucinée et schizophrène de Mark Of The Devil. Cependant, c’est loin d’être le seul souci... Les guitares de Dictator et de T. Kaos sont malheureusement inaudibles. Enfin disons plutôt qu’il est encore une fois bien difficile de discerner la qualité des riffs du quatuor anglais. Une frustration d’autant plus grande qu’il émane malgré tout de leur prestation une extrême puissance (quelle voix!), que ce soit dans l’exécution, l’attitude conquérante des musiciens et même dans la musique qui laisse finalement bien peu de place à la contemplation. LVCIFYRE va ainsi enchainer, dans l’ordre, les titres de son dernier album devant un public a priori conquis à en croire l’agitation qui règne devant la scène. Pour ma part, c’est un sentiment mitigé qui m’envahit, un peu comme lors du set de MAVETH. La qualité bien médiocre du son m’a vraiment gâché mon plaisir même si j’ai su apprécier ce qui m’était offert, notamment grâce à cette sensation de force et de puissance qu’arrive à faire ressortir LVCIFYRE de ses compositions. On regrettera également que Mark Of The Devil, puisque présent, ne soit pas venu poser sa voix sur les autres titres auxquels il a pourtant contribué sur disque. Bref, nombreux sont ceux à quitter la salle quelque peu déçus, non pas par la prestation, mais par la qualité du son qui d’ailleurs ne va pas s’améliorer...
(A)

Encore des Anglais. Beaucoup plus brutaux eux par contre et donc plus dans mes goûts. Ceux ayant déjà posé leurs oreilles sur le furieux Sun Eater de l'année dernière savent de quoi je parle. Le groupe devait d'ailleurs jouer son dernier album en intégralité avec Mark Of The Devil de Cultes des Ghoules en guest comme sur galette. Une prestation ultra alléchante à laquelle j'avais déjà eu l'occasion d'assister à Bruxelles, pour un résultat décevant en raison d'un son pas du tout à la hauteur. Eh oui, on en revient toujours là! Les compos ont beau être mortelles, si le son est pourri, le concert sera raté. Ce fut encore le cas ici, en pire. Ça commençait de toute façon très mal puisqu'il a fallu plus d'une demi-heure à ce qui sert d'ingé-son au Glazart pour exécuter les réglages demandés par le guitariste frontman T. Kaos, notamment en ce qui concerne la réverbération sur le chant. Alors soit le mec ne comprend rien à l'anglais, soit il s'est trompé de métier. Les deux, à mon avis. Et quand enfin le show peut débuter sur la longue intro "Night Sea Sorcery", ça tombe à plat. Le son de guitare est famélique et le groupe ne semble pas très à l'aise après ce soundcheck bancal interminable. Même le chant de sorcière de la grande goule vêtue d'une toge de moine ermite ne fait pas le même effet sur cette terrible intro, alors que cela avait été un des rares points satisfaisants du set belge. Raté pour être pris dans l'ambiance! La suite ne verra aucune amélioration, les riffs restant inaudibles. Même "Nekvomanteion", plus mid-tempo, ne ressemble à rien. Le death metal puissant, féroce et ténébreux de LVCIFYRE, entre Incantation et Morbid Angel, se classe pourtant parmi les plus intéressants. Quel gâchis! Seule satisfaction, le son de batterie assez net qui permettait de savourer les blast-beats quasi continus de l'impressionnant Menthor (miam cette caisse claire!) dont l'endurance laisse pantois, atteignant des vitesses incroyables sur certains passages ahurissants de brutalité. C'est déjà ça! Au moins, on a pu s'en prendre plein la tronche à défaut d'avoir pu discerner ce que jouaient les guitares. Trop peu néanmoins pour que je m'en satisfasse. Ce qui devait être un des grands moments du Wolf Throne Support a tourné court. Et c'est pas fini comme dirait l'autre...
(K)


CULT OF FIRE (18h40 - 19h25)

C’est donc CULT OF FIRE qui va en faire les frais... Et c’est vraiment dommage car le travail de mise en scène était assez incroyable. Entre les autels disposés de chaque côté de la scène, les multiples bougies dans tous les sens, les crânes, les deux faux croisées sur le pied de micro et les tenues absolument improbables des quatre musiciens (toges personnalisées aux capuches disproportionnées), CULT OF FIRE avait pris soin de soigner l’aspect visuel de cette première célébration française. On passera alors sur l’introduction complètement foirée dont l’énorme "crac" résonne encore dans mes oreilles (a priori la piste se trouvait sur un iPhone branché sur l’ampli…) pour évoquer le plus gros des quelques points noirs de cette prestation. Ainsi, en plus des guitares toujours en retrait dont il sera encore une fois compliqué de percevoir la moindre mélodie (pourtant l’un des points forts de CULT OF FIRE), il va falloir faire face à un putain de larsen persistant qui va venir s’inviter à plusieurs reprises après la première moitié du set sans que les techniciens décident de s’en charger... C’est tant bien que mal que le public va tenter de rentrer dans l’univers tronqué des quatre tchèques. C’est encore plus dommage que la setlist est vraiment intéressante, partagée entre des titres de Triumvirát ("Závěť Světu", "Satan Mentor") et de मृत्यु का तापसी अनुध्यान ("Mrtyu Kā Vībhatsa Nrtya", "Mrtyu Hī Satya Hai", "Astitva Kī Citā", "Khaṇḍa Maṇḍa Yōga" et "Kālī Mā"). Une setlist variée et pourtant homogène qui va faire le pont entre les parties Black Metal intenses et les séquences nettement plus mélodiques, notamment sur le pont de "Závěť Světu" ou encore sur l’excellent "Khaṇḍa Maṇḍa Yōga". Deux titres où l’on retrouve d’ailleurs en arrière-plan les sonorités d’un orgue hammond, subtil mais toujours aussi délicieux en terme de rendu. Malgré les réjouissances liées à cette première rencontre, nombre de personnes dans le public semblent tirer un peu la tronche à commencer par mon voisin véritablement excédé par cette situation pour le moins pénible. Il finira d’ailleurs par sortir prendre l’air quelques instants avant de revenir à mes côtés... Pour continuer de rager. Derrière ses apparats, le groupe ne montre aucun signe d’énervement. Néanmoins, CULT OF FIRE quittera la scène du Glazart après un peu plus de trente-cinq minutes sans dire mot... Le message est clair et l’amertume encore un peu plus grande...
(A)

Malgré bon nombre de déconvenues dues au son, j'avais bon espoir en ce qui concerne CULT OF FIRE. Eux aussi faisaient partie des immanquables, même pour moi qui ne suis pas versé dans le black metal. Mais celui des Tchèques s'avère d'un niveau peu commun. Leur album मृत्यु का तापसी अनुध्यान s'était d'ailleurs imposé comme une des tueries de 2013. Leur prestation au Metal Magic l'année dernière s'était également montrée captivante même si moins prenante que sur album. Qu'en allait-il être à ce Wolf Throne Support? Une fois rentré dans la salle après s'être une énième fois reposé les jambes dans les fauteuils de la terrasse du Glazart, très pratique quoiqu'un peu petite, on remarque le décor occulte planté sur la scène, similaire à ce que les Tchèques avaient dévoilé au Danemark. Une sorte d'autel bardé de bougies à l'encens, de crânes, de statuettes et autres objets en hommage à la déesse indienne Kali à laquelle le groupe voue un culte depuis ce fameux deuxième album. Pas de capirote cette fois par contre. Il faut dire qu'avec le plafond bas de la salle, ces longs chapeaux pointus ne passent pas. C'est donc vêtus de grandes toges aux capuches amples que se présentent les membres de CULT OF FIRE. De belles toges sur lesquelles figurent des symboles occultes (serpents, têtes de mort...). Les Tchèques en font beaucoup dans les artifices mais il faut avouer que ça en jette. Tout est fait pour nous plonger de façon la plus immersive possible dans l'univers des Slaves. Tout sauf... le son encore une fois! La performance de CULT OF FIRE fut en effet complètement gâchée par des guitares maigrelettes et peu audibles ainsi que d'incessants larsens fort désagréables. C'est bien simple, j'ai rarement assisté à pareille déconfiture à ce niveau. Du coup, je ne savoure pas la prestation de ce groupe que pourtant j'adore. Je la subis. Même en tendant l'oreille, il était quasiment impossible de discerner les riffs et les mélodies. Que ce soit sur les parties bourrines ou, plus impardonnable, les séquences mid/down-tempos à la cool. Une honte! Les mecs se font chier pour les préparatifs, beaucoup de spectateurs sont impatients de voir le groupe et voilà le résultat! Je remarque les visages dégoûtés de nombreux fans qui partagent le même sentiment. Bien sûr, il n'est pas possible de retrouver le son d'un album sur scène. Ce n'est pas ce que l'on attend. Mais il y a un minimum à respecter. Et ce soir, les personnes en charge de la sono ont été en-dessous de tout en faisant preuve d'un amateurisme total. Le retard s'étant accumulé malgré un départ à l'heure en début d'après-midi, notamment à cause des longs réglages pendant LVCIFYRE, CULT OF FIRE se voit en plus contraint d'écourter sa représentation. Quand rien ne va...
(K)


ACHERONTAS (19h45 - 20h40)

Du coup, je n’attendais pas forcément grand-chose d’ACHERONTAS dont je ne connais que l’album « Vamachara ». Les Grecs font preuve de nettement plus de sobriété que CULT OF FIRE et vont surtout avoir un son bien meilleur, permettant ainsi au public de se régaler de toutes les subtilités mélodiques issues de leur Black Metal orthodoxe. ACHERONTAS va de son côté profiter de sa venue pour présenter quelques-uns de ses nouveaux morceaux. Le groupe vient en effet de sortir sur World Terror Committee un nouvel album intitulé Ma-IoN (Formulas Of Reptilian Unification). Acherontas V.Priest, en maitre de cérémonie menaçant, va mener la messe d’une main parcourue de gestes ritualistes. Une prestation sobre mais finalement assez redoutable grâce à une setlist partagée entre les derniers morceaux d’ACHERONTAS ("Ma-Ion (Formulas Of Reptilian Unification)", "Nereid Tide Of Neptune's Rudra") et d’autres moins récents ("Amenti - The Lamp Ov The Desert", "Blood Current Illumination", "Legacy Of Tiamat", "Beyond The Mazeways To Ophidian Gnosis", "Drakonian Womb") dont notamment cette fameuse reprise de Stutthof ("Wampyric Metamorphosis"). La boucle est bouclée et nombreux sont les fans à avoir apprécié ce petit clin d’œil. On notera également la participation de RDSX d'HELL MILITIA. Personnage nonchalant, au regard vide et alcoolisé, qui va tenir la scène l'espace de "Set Triumphant". En tout cas, ça fait du bien de retrouver un set efficace qui n’est pas pourri par la qualité médiocre du son. Pour ma part, c’est donc un agréable moment passé en compagnie d’ACHERONTAS et je me dis qu’il serait peut-être temps que je jette enfin une oreille aux successeurs de Vamachara.
(A)

De retour dans la salle après avoir pesté dehors, les Grecs d'ACHERONTAS ont déjà commencé leur show. Je ne connais rien à leur discographie, ne suis pas grand fan de black metal comme déjà expliqué et n'étais de toute façon plus du tout motivé à assister à d'autres concerts. Mais ce qui m'a fait rire jaune, c'est que le son était bon! Son de merde pour les deux groupes que j'attendais et bon son quand je m'en fous! Avouez qu'il y a de quoi rager! C'en est trop pour moi. Je décide donc de quitter cette maudite salle et de rentrer chez moi avec un goût bien amer dans la bouche. J'apprendrais le lendemain que NECROS CHRISTOS (formation qui m'ennuie au plus haut point), headliner du vendredi après ACHERONTAS, aura aussi bénéficié de conditions favorables. Monde de merde!
(K)


NECROS CHRISTOS (21h00 - 22h00)

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et ce sont les Allemands de NECROS CHRISTOS qui auront la tâche de clôturer la soirée et le festival avec au moins quarante-cinq minutes de retard (mais ce n’est pas très grave puisqu’il n’est pas encore tout à fait 22h00). Qui plus est, cela n’est pas un problème pour NECROS CHRISTOS qui prendra très rapidement possession des planches du Glazart. Comme pour ACHERONTAS, le son est très bon et permet ainsi au groupe allemand de très vite convaincre une assistance bien décidée à profiter au maximum de ces derniers moments. C’est pour ma part la quatrième fois que je les vois et même si chaque prestation du groupe tend à se ressembler, je suis à chaque fois surpris de l’efficacité qui en découle. Il faut dire qu’en matière de riffs, NECROS CHRISTOS se situe dans la catégorie des bons élèves. Du coup, je me retrouve très vite à contribuer à l’enthousiasme général au son d’une setlist classique, mais redoutable. On retrouve ainsi "Tormented Flesh On The Mount Of Crucifixion", "Baal Of Ekron", "Black Mass Desecration", "Necromantique Nun", "Red Wine Runs Out Of The White Skull Of Jesus" et les récemment réenregistrés "Va Koram Do Rex Satan" et "Baptized By The Black Urine Of The Deceased". Bref, que des tubes qui seront accueillis avec beaucoup d’enthousiasme par le public parisien. Derrière le micro, Mors Dalos Ra est toujours aussi impérial avec sa tenue hindouiste et son bandeau sur la tête alors que derrière les fûts, le très sympathique Iván Hernández cogne dur et fort. Le Death Metal mid-tempo de NECROS CHRISTOS est décidemment taillé pour la scène et encore une fois je prends un véritable plaisir à assister à un de leurs concerts, headbanguant généreusement au son de ces riffs sinistres servis dans une atmosphère quasi religieuse. NECROS CHRISTOS termine son set après quarante-cinq minutes sur l’excellent "Necromantique Nun". Rien de mieux qu’un titre aux paroles blasphématoires pour clôturer ainsi le festival...
(A)

Place désormais à un week-end de deux jours pour tenter de récupérer de cette fameuse déprime post-festival. Encore une fois, chapeau aux organisateurs du Wolf Throne et à tous les bénévoles travaillant dans l’ombre ou dans la lumière des stands de merch... Bref, merci pour ces deux jours faits de hauts (une superbe affiche, d’excellentes prestations, une organisation au top devant jongler avec les aléas du direct, un état d’esprit relativement positif malgré quelques tough guys pas bien malins...) mais aussi de bas (la qualité du son, la relative faible affluence, le choix restreint en matière de bouffe pour les non-viandards).
Aujourd’hui, j’espère seulement que les organisateurs réussiront à relever la tête de ce qui, financièrement parlant, s’apparente à un échec même si le Wolf Throne continue d’être une franche réussite à bien des niveaux. Mais l’argent, c’est un peu le nerf de la guerre, aussi il serait dommage de se voir priver d’une troisième édition tant la qualité à tout de suite été au rendez-vous (bon, pas au Glazart cette fois). En attendant, l’association Wolf Throne n’est pas morte et nous réserve quand même quelques belles affiches pour cette année 2015 à commencer Portal, Impetuous Ritual, Ritualization et Antediluvian, Svartidaudi et Emptiness.
(A)

Après un premier jour pas parfait mais globalement réussi qui aura vu quelques très bonnes prestations, en tête SADISTIC INTENT et DEMILICH, cette deuxième journée restera comme une grosse déception en ce qui me concerne. Si SKELETHAL et surtout GRAVE MIASMA n'ont pas démérité, les autres combos n'ont pas été aidés par un son abominable, en particulier LVCIFYRE et CULT OF FIRE. Déjà que je ne portais pas vraiment le Glazart dans mon cœur, je suis en train de me demander si je ne vais pas finir par boycotter cette salle tenue par des incompétents. Du coup, ce Wolf Throne Support que j'attendais avec impatience s'est fini en eau de boudin. Heureusement, pas grand chose d'autre à déplorer à part ce son minable si ce n'est le couac du premier jour sur l'attente pour les bracelets (il fallait prévoir et arriver en avance!). Peut-être aussi un manque de distros (Revenge Productions, Me Saco Un Ojo, deux-trois autres dont je connais pas le nom et le merch' des groupes) mais ce n'est pas plus mal pour mon porte-feuille. Pareil pour la nourriture peu variée et pas donnée (hamburgers/frites le jeudi, bagels le vendredi). Que retenir donc au final de ce Wolf Throne Support un peu organisé dans l'urgence? Une belle affiche, quelques claques, un public au rendez-vous quoiqu'un peu mou, mais surtout un son très aléatoire, pour rester poli. Du coup, il a manqué quelque chose à l'événement pour en faire une franche réussite. Je garde donc malheureusement un sentiment mitigé sur ce Wolf Throne Support. J'espère en tout cas que l'affluence, qui m'a paru convenable vu les circonstances, aura été à la hauteur des attentes des organisateurs afin qu'ils puissent nous concocter un beau vrai Wolf Throne l'année prochaine. Mais par pitié, pas au Glazart!
(K)

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