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Hellfest 2015 - 1er Jour

Live report

Hellfest 2015 - 1er Jour Bloodbath + Bölzer + Despise You + Dying Fetus + Slipknot + Twitching Tongues + Vallenfyre + Wolfbrigade
Le 19 Juin 2015 à Clisson, France
10 ans ! 10 ans que le Fury Fest a muté pour devenir le Hellfest, 10 ans que Ben Barbaud et son équipe font en sorte de proposer le meilleur festival de metal généraliste possible à des fans venant de partout à travers le monde. C'est très à la mode de cracher dans la soupe, mais il faut reconnaître que sur de nombreux de points, le Hellfest se pose en exemple pour un festival de cette taille (trop grand ou pas, la question n'est pas-là, rien à taper). Cette année encore on nous proposait une affiche variée, allant du plus mainstream aux petites découvertes pour le grand public, avec des sets spéciaux ou des apparitions uniques, même si l'édition 2014 qui avait placé la barre très haut à ce niveau n'a pas été égalée. Pas mal d'améliorations cependant au niveau organisationnel : fini la passerelle en métal pour rejoindre le camping qui cassait les pattes, pelouse plantée sur le gros du site qui permet d'éviter les volutes de poussière, tentes Altar/Temple séparées pour réduire les problèmes de son... Après un jeudi soir bien chargé en retrouvailles et conneries sur le camping et au Metal Corner devant CHIENS, la dixième du Hellfest était prête à nous ouvrir ses portes (on grille toute la queue par l'entrée VIP bande de plébéiens) !


BÖLZER (Altar)

Et bien je vais donc entamer cette édition 2015 avec un groupe que j’ai déjà eu la chance de voir, comme tout le monde vu l’activité des suisses ces deux dernières années. Cela dit je ne suis pas dérangé de revoir Bölzer et leur death metal si particulier, le concert à Paris en début d’année s’étant plutôt bien déroulé. Le groupe est déjà intéressant sur la forme : un duo guitare/batterie, ce qui n’est pas le plus adapté à une grande scène de festival mais leur musique est assez hypnotique pour faire oublier ce léger désavantage. Le son était correct sans être excellent, en revanche j’ai trouvé la batterie très présente ce qui renforce d’avantage le côté répétitif et hypnotiques des riffs, car les patterns sont très rythmiques et cadencés. « Entranced By The Wolfshook » pour mettre tout le monde d’accord en conclusion, c’est-à-dire LE morceau dans lequel se concentre toute l’essence de Bölzer. Dommage par contre que les techos se branlent sur le côté de la scène, laissant le batteur en galère de cymbale pendant 2/3 minutes. Surpris aussi de voir les caméramen qui sont à la limite de cartonner les musiciens tellement ils filment jusqu’au plus petit poil de cul. C’est cool pour les absents mais le public sur place c’est un peu perturbant de voir les gars se balader partout sur scène.


DESPISE YOU (Warzone)

Le grindcore/powerviolence des californiens tient de celui de Spazz, Charles Bronson, Infest etc, on était donc en droit d’attendre un concert un peu « foufou ». Alors l’effet Warzone était bien là, ça se rentre dedans gentiment, ça slam de temps en temps, mais rien de dingue par rapport à ce que cette scène verra plus tard dans le weekend (cherchez les vidéos du concert de Vitamin X). Le duo de chanteurs est à la fois drôle et bizarre, les backing vocals étant assurés par une punk asiatique folle à la voix suraigüe qui passe plus de temps à danser qu’autre chose. Sinon vous connaissez le style : alternances de passages grind rapides, rythmiques qui se cassent la gueule, ralentissements sans queue-ni-tête, le tout servi dans des morceaux aux structures inexistantes. Rien de bien marquant mais un moment sympa pour se mettre dans l’ambiance « festival ».


TWITCHING TONGUES (Warzone)

Je ne vais pas vous raconter de mensonges, j’adore ce groupe que j’ai déjà vu 2 fois dont une date à Paris 2 jours avant le Hellfest. Content donc pour ce jeune groupe californien qui vient de signer sur Metal Blade et gagne sa place sur l’affiche du festival. Alors certes, le style bâtard entre hardcore (Merauder, Biohazard, Life Of Agony) et metal (Bolt Thrower, Type O Negative, Only Living Witness) peut surprendre voire faire fuir certains, en particulier à cause du chant clair, mais en ce qui concerne le concert du jour… La bonne grosse claque, Twitching Tongues n’ayant probablement jamais eu la chance de jouer avec un aussi gros son (festival US This Is Hardcore mis à part). Même setlist qu’à Paris, qui comprend les tubes « World War V », « Eyes Adjust », « Feed Your Disease » etc, mais la surprise vient avec ce medley de plusieurs morceaux du premier album Sleep Therapy (surprise relative pour moi car ils l’avaient déjà fait à Paris). La bande des frères Young nous gratifie aussi du particulier « Loveless Nightmare » qui prendra bon nombre aux tripes, puis d’un nouveau morceau au passage appelé « Disharmony » (avec du fucking Slayer dedans), qui figurera sur l’album du même nom à paraître à la rentrée. Le set se termine sur « Preacher Man » que tout le monde reprendra en cœur. Tout le concert a été exécuté parfaitement, même si la voix peinait à se faire entendre parfois et manquait de rigueur par rapport à ce qu’exige le chant clair dans Twitching Tongues.


VALLENFYRE (Altar)

Je connaissais le groupe de nom et de réputation mais je n’avais jamais posé une oreille sur la musique des anglais. Première rencontre réussie puisque nous avons affaire-là à un mélange bien mastoc de death metal suédois (ça s’entend dans le son des guitares), de d-beat (encore un style dans lequel excellent les suédois) et de passages doom/death à la Asphyx. Tout le monde joue à fond, servi par un son impeccable cette fois et d’une lourdeur incontestable qui sied parfaitement aux compositions qui savent appuyer sur le frein pour nous enfoncer la tête par terre. Le dreadé chanteur fait le taff et a le bon goût de porter un t-shirt Amebix ! Vallenfyre a mis les petits plats dans les grands (+3 en expressions de merde) et tient à ce moment la palme du plus gros SO)))N pour moi.


WOLFBRIGADE (Warzone)

Il paraît que c’était le premier concert de ces vieux briscards suédois en terre française, raisons de plus de ne pas les louper même si je n’avais pas besoin de cet argument pour aller les voir. Alors oui, le crust à tendance d-beat n’est pas le style le plus original et varié du monde. Qui s’en fout ? Moi, parce qu’en live, c’est toujours un carton (Victims en première partie de Blind To Faith en Belgique m’avait déjà convaincu de la chose). Je ne connais que très peu la discographie (longue comme le bras) des Lycanthropunks mais peu importe, l’important c’est de savoir balancer le poing en l’air furieusement en descendant des bières en plein soleil (je vous raconte pas comment ça tapait sur la Warzone en plein après-midi). Aucun reproche à faire à la prestation de Wolfbrigade, ni rien de très intéressant à ajouter (à part que le chanteur a une dégaine à défoncer des crânes, t-shirt Blitz oblige).


DYING FETUS (Altar)

Je ne me lasserai jamais de ce groupe, ni en studio ni en live, comme beaucoup de personnes que je connais. C’est franchement la patate à chaque concert et les setlists sont toujours excellentes, aucune raison de ne pas aller voir le père Gallagher donc. Il paraît qu’il n’y avait pas assez de guitare, personnellement je connais les morceaux par cœur et j’étais trop dedans pour m’en rendre compte, comme la majorité du public si j’en crois le bordel qui se développe dans le pit. Rien de plus normal quand le groupe envoie « Grotesque Impalement » et son break ultra groovy, ou l’enchaînement « Praise The Lord » suivi de « Kill Your Mother », « Pissing In The Mainstream » et compagnie. Trey Williams nous donne une petite leçon de matraquage de fûts sur « Your Treachery Will Die With You » et tout le monde rigole bien pendant le sample d’intro de « From Womb To Waste ». Quant au nouveau morceau (oui oui !) je n’en ai rien retenu et ne pourrai donc pas vous faire mourir de jalousie. Jusque là c’est un sans faute dans la qualité des concerts auxquels j’ai assisté, sûrement parce que j’ai le nez fin !


BLOODBATH (Altar)

Pour faire simple : même setlist qu’au Neurotic amputée du final « Cry My Name » par faute de temps ; même concert qu’au Neurotic ; mêmes remarques qu’au Neurotic. Bon histoire de ne pas passer pour un fumiste de première, quelques informations supplémentaires… Holmes est de plus en plus à l’aise dans son rôle de frontman (trop classe la combo Rayban Aviator + bure de moine) et gueule toujours comme il faut, même si la comparaison est difficile à tenir avec ses prédécesseurs sur les parties plus graves. Je suis par contre étonné de ne pas voir plus de monde que ça sous l’Altar, réflexion qui vaut aussi pour Dying Fetus et pour les groupes des jours suivants. Tant pis pour tous ces mécréants, ils n’auront pas eu le plaisir de se péter la nuque sur « Mock The Cross » qui est décidément un de mes morceaux favoris du groupe. Le chanteur joue le jeu et tente de communiquer avec le public un peu froid, mais on peut m’expliquer pourquoi il a quitté la scène en disant « Equimanthorn » ?


SLIPKNOT (Main Stage)

Franchement, quand je repense à ce concert, je n’ai pas envie de me fouler pour vous en parler, à l’image de ce que le groupe a proposé. Je suis retombé dans Slipknot à cause de quelques potes inconscients qui n’avaient aucune idée de ce que ça allait provoquer comme violence au concert à Paris début 2015. Cette date avait été tellement bonnarde que j’ai voulu tenter le coup une nouvelle fois au Hellfest, même si on sait tous ce qui s’était passé au Fury Fest 2004. Alors soit le gang des masqués a voulu faire payer Ben Barbaud pour cette séance de lapidation, soit ce n’était pas un bon soir, soit Slipknot en festival ce n’est pas ça… Bref, dans tous les cas le concert fut décevant sur tous les points : le son d’où je me trouvais oscillait entre le moyen et le mauvais, sans parler de l’interprétation des morceaux qui était molle au possible. Pire du pire, la setlist en carton, tellement naze malgré un « The Heretic Anthem » en deuxième position pour mettre le public dans de bonnes dispositions. Mais non, pas de « Custer » la petite tuerie live du dernier album, et surtout PAS DE « People = Shit » MDR. La fin du set a quand même redressé la barre avec un enchaînement de 4 titres du premier disque, mais je n’étais déjà plus très concerné par ce qui se passait sur scène. Pour tout vous dire je trouvais ça bien plus drôle de demander aux gens à côté de moi à quelle heure jouait Slayer pour me délecter de leurs réactions (j’étais relativement fait à cette heure-là).

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