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Motocultor Festival 2015 - 1er jour

Live report

Motocultor Festival 2015 - 1er jour Aborted + Ancient Rites + Belenos + Finntroll + Killers + Madball + Rise of the Northstar + Sick Of It All + Sticky Boys
Le 14 Août 2015 à Saint-Nolff, France (Site de Kerboulard)
Keyser:

Pour être honnête, le Motocultor ne m'avait jamais attiré. Pas que je n'aime pas les festivals, au contraire j'en fais de plus en plus, mais j'ai toujours trouvé les affiches proposées trop classiques. Pas de grosses exclus, pas de raretés et peu de groupes extrême underground et old-school comme j'aime, ce à quoi on ajoutera un état d'esprit supposé certes pas prise de tête mais bien plouc avec ambiance "libérez l'apéro" et "à poil" insupportable. Bref, rien pour pousser un vieux con élitiste comme moi à y faire un tour quand bien même l'événement tombe pendant mes vacances d'été forcées. Alors qu'est-ce qui a changé cette année pour que j'y mette enfin les pieds? Une affiche plus alléchante? Non, on reste dans de l'ultra classique, de qualité, mais vu et revu. Le changement de ton? Non, le Motocultor cultive toujours son côté humour/déconne. Le lieu dans la ville de Saint-Nolff qui se nomme Kerboulard (du porno breton?)? Peut-être un peu! Pas de raison particulière à ma venue en fait si ce n'est que je n'avais rien d'autre à faire et que c'était l'occasion de rencontrer du monde ainsi que de voir cette région du Morbihan en Bretagne que je ne connaissais pas.

Malheureusement, ça commençait bien mal à mon arrivée sur place le vendredi en fin de matinée. Trombes d'eau depuis plusieurs heures. Je regrette déjà ma venue si les conditions météorologiques ne changent pas pendant les 3 jours. Les Dieux m'avaient de toute façon averti dès le trajet puisque même pas 2 minutes après avoir passé un panneau "bienvenue en Bretagne" sur l'autoroute, il s'était mis à pleuvoir! Par chance, la pluie va finir par se calmer pour se tarir vers le milieu de l'après-midi. Cela dit, ce n'était pas le seul problème à affronter. Une queue gigantesque à faire pâlir Rocco Siffredi s'étend en effet devant l'entrée du site, probablement jusqu'à Vannes. Il faut dire qu'avec une mini-entrée de 3m de large pour 7000 personnes avec juste 4 gars pour procéder à la fouille, ça ne pouvait pas bien se passer! En bon gros connard, je m'insère dans le début de la file et n'aurait qu'à attendre une vingtaine de minutes. Mais je plains les pauvres gens bien élevés qui ont dû poireauter 2h et rater des groupes! Et les festivaliers vont en bouffer de la queue aujourd'hui, pire que Katsuni! Pour se procurer les tickets resto et bar d'abord (heureusement qu'entré tôt sur le site, je me suis précipité pour faire le stock sans avoir à attendre!) puis pour manger le peu proposé, le nombre de bénévoles pour servir les festivaliers étant ridicule.

Pluie, queues interminables, manque de bénévoles, nourriture chère et peu variée (pour les végétariens, c'était frites ou croque-monsieur tomate mozzarella vite épuisés), la liste des griefs étaient déjà assez longues. Elle s'allongera avec le retard pris dès le début dû au fait, je l'apprendrai en revenant (n'étant pas connecté sur Internet et la communication de l'organisation sur le site étant aux abonnés absents), que GUTALAX ne pourrait jouer que le dimanche et que du coup PSYKUP qui devait ouvrir les hostilités prenait son créneau. Pas de retard en fait, juste un réaménagement des horaires. Les choses rentreront dans l'ordre dès 13h35 pour continuer sur de bons rails tout au long de la journée. Ouf!


BELENOS (13h35-14h15, Massey Ferguscène)

En ce qui me concerne, le Motocultor cuvée 2015 s'est ouvert avec BELENOS sur la nouvelle scène Massey Ferguscène (quel nom!) inaugurée cette année et disposée sur la gauche dès l'entrée. Les Français, qui fêtaient leurs 20 ans d'existence ont su vite faire oublier les problèmes de gestion des festivaliers grâce à une performance de grande classe. Je ne connaissais que l'album Spicilege (2002) et donc ne savais pas trop où en étaient les Français qui ont depuis sorti quatre albums mais j'ai vite été convaincu par leur black metal d'inspiration nordique aux thématiques celtiques. Que ce soit les tremolos aux mélodies épiques prenantes sur fond de blast-beats, les mid-tempos appuyés, les passages plus posés et dissonants, le chant arraché poignant du maître à penser Loïc Cellier ou même les séquences plus "folkloriques", tout m'a plu chez les Bretons. D'autant que le son fut absolument excellent! Petite pensée pour les malchanceux coincés à l'entrée qui ont raté ce grand nom de la scène black metal française.


KILLERS (14h20-15h00, Massey Ferguscène)

J'ai dû me taper du PSYKUP pour aller chercher à manger mais je me suis vite réfugié devant la nouvelle scène en attendant la prestation d'un autre groupe français culte, KILLERS. Un combo que je connais mal et dont j'avais été déçu de son concert au Hellfest 2014 à cause d'un son brouillon, d'un manque de charisme et d'une trop grande scène. J'espérais être davantage convaincu aujourd'hui. Si la taille moyenne de la Massey Ferguscène (je ne me lasserai jamais de ce nom!) a mieux collé à leur style, les deux autres défauts que j'avais notés l'année dernière restent d'actualité. En premier lieu un son très approximatif qui rendait les mélodies difficilement discernables. Et je trouve que le groupe, malgré son statut et son expérience, ne dégage pas grand chose sur scène à part une certaine bonne humeur. Du coup, sans être déplaisant grâce à certains riffs et rythmiques entraînants, le set des Basques ne fut pas des plus mémorables. Dommage pour le seul groupe de heavy metal du festival...


ANCIENT RITES (15h55-16h40, Dave Mustage)

Encore un nom de scène qui me plie en deux! Il s'agit de la plus grande des trois scènes située au fond du site sur la droite à côté de la Supositor Stage (moyen ce nom par contre!) que je visiterai plus tard dans la journée. Incité par un certain ancien chroniqueur du site à aller voir les Belges d'ANCIENT RITES, j'ai vite déchanté tant j'ai trouvé le groupe pataud et emprunté. Il faut dire que le son brouillon n'aidait pas à l'appréciation des morceaux, surtout quand comme moi on ne les connait pas. Mais même en mettant de côté les conditions sonores, je n'ai pas été ébahi par le black metal pagano-viking des Flamands. J'ai même trouvé que ça saccadait trop!


STICKY BOYS (18h30-19h20, Massey Ferguscène)

Dégoûté par la Coreff ambrée qui a dû être mélangée à de la pisse ou au mieux de l'eau déminéralisée et peu rassasié par un maigre croque-monsieur à 5 euros, je retourne au camping pour boire de la vraie bonne bière et manger de la vraie nourriture. Bon en fait je n'avais que la Kro et des brioches au chocolat. Va falloir faire des courses demain! Le temps d'ingurgiter tout ça et de refaire la queue 20 minutes pour retourner sur le site (dernière fois que j'attendrai si longtemps à l'entrée heureusement), je manque ALL OUT WAR que j'aurais bien aimé voir car dans le genre thrashcore, ça bute quand même des culs par paquets de douze! Pas de bol, je n'entendrai les aboiements et les gros riffs des Américains que de loin. Le prochain groupe sur la liste sera du coup les STICKY BOYS dont je n'arrête pas d'entendre parler en bien. Je comprends maintenant pourquoi! Alors c'est sûr, ce n'est pas du tout original puisque l'on a affaire à du hard rock très classique faisant penser à AC/DC mais qu'est-ce que c'est efficace en live! Et vas-y que je secoue la tête, que je tape du pied, que je lève le poing et que je hurle les refrains à tue-tête! Les trois Parisiens, tous habillés en bermuda noir et chemise avec cravate fine rouge dégagent en plus une sacrée énergie sur scène et savent communiquer avec le public comme des pros. J'ai presque envie de dire que c'était un show à l'américaine! Je pensais le groupe plus orienté glam donc on n'a pas eu le droit à beaucoup de nichons (juste une ou deux paires) mais le public, très réceptif aux appels du pieds du chanteur, s'est tout de même bien donné pendant le concert. On a ainsi eu le droit à une chenille bretonne! Clairement un des meilleurs concerts du Motocultor 2015, entre bonne musique rock 'n roll et ambiance fun.


ABORTED (20h25-21h15, Supositor Stage)

SOLSTAFIR? Non merci! Mon Satan que ça avait l'air chiant rien qu'à entendre de loin la musique de pleureuses des Islandais en attendant le prochain groupe. Prochain groupe qui sera pour ma part ABORTED. Dans le genre groupe qui tourne tout le temps et qu'on voit partout, les mecs se posent là! Je ne compte plus les fois où je les ai vus! À une époque (Goremageddon/The Archaic Abattoir), j'adorais les Belges. Moins maintenant. Il y a eu quelques albums moyens (Slaughter & Apparatus/Strychnine.213) entre-temps et malgré un net regain de forme (Global Flatline/The Necrotic Manifesto), j'avoue ne plus trop m'intéresser à la formation de Sven, notamment parce que ce genre de brutal death ne me fait plus autant d'effets qu'avant. Mais en live, je ne dis pas non! ABORTED a de nouveau prouvé à Saint-Nolff qu'il était encore et toujours un groupe taillé pour le live, entre gros blasts de porc et breakdowns de fou furieux. Si le son a démarré de façon tragique avec beaucoup trop de basse, il a su vite s'améliorer pour devenir très correct. De quoi passer un bon moment en compagnie de Svencho, toujours en forme et parfait communicant, des guitaristes qui savent sortir quelques bons solos quand il faut et d'un batteur en mode concassage de bûches à la chaîne. Ce n'est pas le public déchaîné (pogos, circle pits et slams à tout va, et ce pendant tous les concerts!) qui me dira le contraire!


SICK OF IT ALL (22h20-23h10, Supositor Stage)

Encore un trou dans mon emploi du temps puisque c'est FINNTROLL qui investit la Dave Mustage pour 50 minutes. Et moi ce genre de groupe, ça me file des boutons. Du coup, retour à la voiture pour écouter le foot à la radio puis piquer un somme en attendant de finir cette première journée du Motocultor sur du hardcore made in New-York. J'ai hésité un peu avec PENTAGRAM qui jouait en même temps sur la Massey Ferguscène mais vu mon état de fatigue dû à une nuit quasi blanche la veille et une longue route, je me suis dit que du bon gros NYHC serait plus efficace que du doom pour me tenir éveillé. Eh bien je ne regrette pas mon choix! On peut dire ce qu'on veut sur le hardcore. Que c'est joué par des prisonniers en conditionnelle, toujours la même chose, trop simpliste ou que les fans ont l'air idiot à mouliner des bras dans le vent et donner des coups de pieds à un ennemi invisible. Mais en live, c'est la vie, même quand on n'y connait pas grand chose. Comme moi, qui n'avais d'ailleurs quasiment jamais écouté SICK OF IT ALL, pourtant une des légendes du style. Ne me demandez donc pas la setlist, je ne me rappelle même pas des titres énoncés par le chanteur. Ce que je peux dire par contre c'est que les New-Yorkais ont donné une leçon d'efficacité et d'énergie. Putain quelle pêche! J'étais encore à moitié endormi avant d'arriver devant la Supositor Stage mais les Américains m'ont vite réveillé. Beaucoup de monde amassé devant la scène, je reste donc assez en retrait. Le site étant légèrement en pente, cela permet de bien voir la scène même à 50 mètres. Le son y est moins puissant mais plus clair. Grosse tartine donc, ça bouge tout le temps sur scène, les mecs sont déchaînés et le chanteur Lou Koller harangue la foule comme le vétéran de la scène qu'il est. Et à nouveau un public en feu qui accueille le groupe comme il se doit.


MADBALL (0h20-1h10, Supositor Stage)

Vous ne croyiez pas que j'allais me farcir ELUVEITIE quand même?! Je retourne donc vite fait au parking tout à côté du site pour éviter d'entendre la kermesse suisse et pouvoir faire une nouvelle micro-sieste. Puis il est vite temps d'aller reprendre une bonne tranche de hardcore new-yorkais dans la face. Le Motocultor avait en effet invité ce vendredi une autre légende du NYHC, MADBALL, que j'ai préférée à TRYPTIKON pour les mêmes raisons que le dilemme SICK OF IT ALL/PENTAGRAM. À nouveau pas de regret tant MADBALL a assuré, de façon encore plus pêchue que SICK OF IT ALL. Ça balance la sauce, ça sort les breakdowns de tueur, ça arpente la scène en long, en large et en travers, ça sautille sur place, ça communique avec la foule, c'est la famille, bref un concert de hardcore ultra énergique balancé par des bêtes de scène (quel frontman le Freddy, impressionnant, et pas que grâce à ces grosses chaussettes!) qui ont su mettre le public en transe. Putain que ça fait du bien! Parfait pour clôturer cette 1ère journée du Motocultor 2015!


Car elle est déjà terminée cette 1ère journée! Enfin pour moi car un dernier groupe se produisait sur la Dave Mustage, LITTLE BIG. Des Russes qui font de l'électro festif d'hooligans. Pas du tout mon truc mais j'ai dû subir leur "musique" dans ma tente que j'avais illégalement plantée sur le parking près de ma voiture pour cause de plus de place au camping (et d'allergie aux campings de fest metal de toute façon). J'ai eu des "oh oh oh oh" dans la tête toute la nuit, les enfoirés! Bon 1er jour en tout cas. Les débuts chaotiques laissaient présager d'un calvaire mais finalement tout est à peu près rentré dans l'ordre et on a pu savourer tous les concerts dans des conditions très correctes, avec un son de bonne qualité en général et une ambiance cool grâce à un public motivé et bien moins lourd que ce à quoi je m'attendais. Vivement demain pour la journée thrash/death qui s'annonçait la plus intéressante des trois!

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von_yaourt:

Le Motocultor a beau être un festival déjà bien installé depuis maintenant pas mal d'années, je ne m'y étais jusqu'à présent jamais rendu. La Bretagne c'est un peu loin de chez moi, et les affiches précédentes, bien que parfois sympathiques, ne suffisaient pas à me motiver. En même temps, mon dernier festival sur trois jours remonte au Hellfest 2007, et ce n'est pas une journée en 2012 qui m'aura poussé à refaire l'expérience du camping rempli de gens bourrés et la légendaire propreté des toilettes en préfabriqué. Pourtant le premier concert en France depuis des lustres de Ancient Rites, ainsi que Death DTA et Agalloch, c'est suffisant pour me faire bouger n'importe où. Dommage, les trois groupes étaient répartis sur trois jours différents, et si je n'avais pas grand-chose à faire de l'affiche du vendredi, c'est bien Ancient Rites que je tenais absolument à voir. Tant pis, ce sera l'occasion de voir d'autres groupes intéressants, comme Krisiun, Der Weg Einer Freiheit ou Belenos. Tout du moins je l'espérais, puisque je ne pourrai pas voir les Français jouer, étant bloqué dans la queue malgré mon heure et demi d'avance sur l'horaire de début prévu. L'excuse officielle est que les services d'inspection devaient donner leur feu vert avant l'ouverture aux festivaliers. Dans ce cas, pourquoi ne pas les avoir fait venir la vieille, quand le site était déjà installé et le camping déjà ouvert aux festivaliers ?

Globalement, l'organisation était très bonne pour tout ce qui touchait aux concerts : quasiment pas de retard, aucun problème technique majeur, de très bonnes installations sonores (j'y reviendrai), seules quelques déprogrammations non affichées sur le site ayant noirci le tableau. Hormis la disposition des scènes, qui impliquait qu'on entende les concerts simultanés quand on était sur la Massey Ferguscene, il n'y avait pas grand-chose à redire. J'aurais par contre apprécié un endroit à l'abri du bruit ambiant à l'intérieur même du site, sans qu'il soit besoin de sortir et donc de refaire la queue pour s'entendre parler. Mais la configuration des lieux rendait l'entreprise impossible, sachant que le camping était d'ores et déjà sous-dimensionné. Par contre, côté gestion des festivaliers, le Motocultor a TOUT à revoir. C'est bien simple, le Hellfest 2007 était mieux foutu sur ce plan. Entre une entrée horriblement sous-dimensionnée pour gérer le flux et très mal pensée puisqu'il y avait trois membres de la sécu par ligne alors qu'il y avait rarement trois fouilles en même temps ; et une sortie par le même endroit alors qu'il y avait tout un pan de mur inutile juste à côté (heureusement, les organisateurs penseront à l'ouvrir le samedi soir pour en faire la sortie), c'était du grand n'importe quoi. Côté restauration c'était également la même idiotie, puisque la queue pour obtenir un ticket pouvait s'étendre à plus d'une heure le vendredi, quand l'attente pour obtenir à manger était parfois équivalente. Mais le pire restera la gestion du camping, avec une dizaine de toilettes seulement pour les quoi, 3000 personnes entassées sur place ? Autant vous dire que les bois environnants ont été copieusement fertilisés. La palme revient tout de même aux huit ou dix cabines de douche, parfois sans eau chaude, à un euro par jour, qui n'étaient ouvertes qu'à partir de 9 heures le matin et devant lesquelles il y avait bien deux heures de queue. Soyez propres ou regardez des concerts, vous avez le choix, vous avez payé ! C'est tout le site qui n'était pas pensé pour recevoir autant de public, et à moins de vouloir se retrouver en déficit chronique en mettant moins de places en ventes, ou de doubler le prix du billet pour un festival déjà assez cher, il faut absolument trouver un emplacement beaucoup plus grand. Ou, a minima, allouer trois fois plus de budget à l'aspect sanitaire, parce que ça faisait neuf ans que je n'avais pas été forcé de chier dans les bois, et honnêtement ça ne m'avait pas manqué.

Enfin je pense que ce qui m'aura le plus énervé de tout le week-end, c'est la sécurité qui ne vérifie pas le contenu des sacs au-delà de tâter à la va-vite (ce qui se comprend, sinon la fouille durerait une éternité) mais est suffisamment casse-couilles pour confisquer les bouchons des bouteilles. Quel connard mongoloïde donne encore des directives pareilles dans un festival aujourd'hui, sachant que la fouille n'est pas intégrale et que l'alcool n'est même pas confisqué à l'entrée vu le nombre de mecs présents avec leur propre bouteille lors des concerts ? Et surtout, pour quelle putain de raison confisque-t-on les bouchons, sachant que ma bouteille d'eau n'est remplie que d'eau, qu'il y a suffisamment de sécurité pour vérifier que je ne la balance sur personne et qu'en plus l'eau potable était mise gratuitement à disposition des festivaliers ? Je suis donc venu chaque jour avec un bouchon planqué sur moi pour ne pas à avoir à supporter la connerie des directives de je ne sais quel illuminé qui pensait peut-être qu'interdire les bouchons allait magiquement faire augmenter le nombre de ventes des boissons sur le site (qui semblaient toutes imbuvables, d'après le retour des gens qui contrairement à moi aiment boire de l'alcool en festival). Heureusement, je suis aussi rentré avec ma bouffe, parce que faire la queue pendant une heure pour une pizza à 5 euros en rupture de stock à 14h, ça m'aurait encore un peu plus énervé.

À côté de ça, le choix de ne faire jouer les têtes d'affiche qu'une heure est une bien maigre complainte, et j'arrive même à comprendre ce choix, puisque les premiers groupes de la journée bénéficient d'une quarantaine de minutes sur scène, bien plus que dans les gros festivals. D'un côté je suis bien content d'avoir eu le droit à un concert respectable de Ancient Rites, de l'autre voir Death DTA (ou même Sepultura qui reste un groupe majeur) ne jouer qu'une heure, c'est assez étrange. Mais bon, c'est une spécificité du Motocultor, et après tout ce n'est pas extrêmement dérangeant. Ma proposition pour régler le problème c'est d'enlever les groupes de hardcore de l'affiche. Comme ça tout le monde serait content. Enfin, tout le monde avec un cerveau, au moins.

Vendredi :

Le temps que les 1h30 de queue devant moi pénètrent sur le festival, je rate Belenos, qui avait l'air de faire une aussi bonne prestation que la dernière fois que je les ai vus, en décembre dernier. Merci encore à l'organisation incompétente du Motocultor pour faire débuter les concerts alors que 80% des festivaliers sont en train de piétiner pour pénétrer sur le site.

Heureusement, j'arrive à temps pour voir Killers, un des plus vieux groupes de heavy de l'Hexagone encore en activité, que j'écoutais un peu il y a plus d'une dizaine d'années. Et évidemment, comme je connais un morceau de Killers, je connais tous les morceaux de Killers, mais ça ne suffit pas à me faire rentrer dans ce concert un peu trop mou à mon goût. Visiblement, les deux vieux du Muppet Show au premier rang sont ravis, mais en ce qui me concerne je n'arrive pas à passer outre un son ignoble, en particulier pour le second guitariste, qui est vraisemblablement la résultante d'un choix d'amplis que je qualifierais pudiquement « d'achetés en solde à Leader Price » pour vous donner une idée de leur qualité. Je file donc dix minutes avant la fin pour me placer pour le premier groupe que je tenais absolument à voir du festival.

J'ai beau écouter Ancient Rites depuis la sortie de Fatherland, je n'ai pas souvenir d'un concert des Belges en France depuis la fin des années 90 (sauf peut-être à la frontière, et encore, je crois qu'une interdiction de territoire les a empêchés de se produire chez nous pendant un long moment). Le groupe revient de loin et surtout d'il y a longtemps avec la parution du sympathique Laguz qu'on aura attendu neuf ans, et c'est sans surprise que la set-list est orientée sur ce dernier né, même si 45 minutes de concert ne leur ont pas permis de jouer plus de huit titres. On a donc droit à quatre extraits du dernier album, dont deux pour ouvrir le set alors que le son est encore très brouillon, le mix débordant de basses indéfinies (alors que la basse elle, était jouée sur bande, comme le clavier, le groupe n'étant composé sur scène que de deux guitaristes et un batteur en plus de Gunther). Le son est heureusement allé en s'améliorant et la prestation du groupe était globalement bonne même si l'on peinait parfois à entendre Gunther, mais la set-list manquait sans doute de titres marquants de l'histoire d'Ancient Rites. On a heureusement eu le droit à « Mother Europe », « Victory or Valhalla » et surtout « Fatherland », mais je n'aurais personnellement pas craché sur un « ...And The Horns Called For War » ou « Ode To Ancient Europa », pour rester dans le registre des vieilleries, ainsi qu'un ou deux titres de plus du très bon Rubicon. Mais pour ça il faudra attendre le retour du groupe en France, que je n'hésiterai pas à aller voir s'il a un temps de jeu plus conséquent. Parce que la jovialité d'un Gunther qui entonne « et j'ai crié, crié, Aline ! Pour qu'elle revienne ! » à l'improviste, entre deux titres, ça ne s'oublie pas.

J'aurais pu achever cette journée là, parce que plus grand chose ne m'intéressait avant même 17 heures passées, mais je suis tout de même resté par curiosité et pour discuter un peu avec Keyser qui me confiait n'être venu que par curiosité à ce festival où visiblement encore moins de groupes l'intéressaient que moi. On s'est donc posés en vitesse devant Sticky Boys, qui à l'instar de tous les groupes de hard rock, doit être le pire groupe de hard rock du monde. Ne pouvant résister à l'ignominie stylistique et à d'immondes tentatives de solos, je me suis barré pour aller voir Rise Of The Northstar afin de rigoler un bon coup. En voyant l'éclatante blancheur de leurs baskets, je me suis rendu compte que les mecs se déguisaient de pied en cape pour chaque concert. Un groupe de hardcore/rapcore/beatdown/(choisissez l'étiquette qui vous convient pour décrire cette horreur) qui ne monte sur scène qu'après avoir lavé leurs fringues en machine et qui ont un look étudié jusqu'à la couleur de leurs boutons de manchette, je trouve ça louche. Et puis soudain j'ai compris. Rise Of The Northstar est en fait un groupe parodique de tout ce qu'il y a de plus inepte, clichesque et ridicule dans cette scène habituellement fréquentée par des repris de justice trisomiques. Il n'y a pas d'autre explication pour expliquer leur hilarante prestation. Vraiment. Parce que « musicalement » (notez les guillemets), c'est un des pires trucs de l'histoire de l'humanité. Je vous passe également les détails du show du groupe de rock psychédélique Solstafir, qui ferait paraître les musiciens de Pink Floyd pour des activistes anti-drogue. Putain de musique de hippies dégénérés.

Vint enfin l'heure d'Aborted, qui me laissera exactement la même impression qu'en 2012 au Ferrailleur : c'est incroyablement carré et professionnel, la prestation est en béton armé, mais ce death metal générique m'emmerde au bout de dix secondes. On sent le groupe rôdé à la scène à des kilomètres, de la prestation des musiciens (mentions spéciales au batteur et à Danny Tunker toujours aussi impérial sur ses solos) au son quasi-parfait qui en dit long sur l'intelligence dans leur choix de matériel et la compétence de leur ingé son. Ce sera d'ailleurs le premier vrai test pour les installations du festival, et Aborted prouve que le Motocultor a très bien fait les choses avec du matériel de qualité et des gens compétents à la technique, même si comme d'habitude en open-air on note un surplus de basse et une dégradation très rapide dès qu'un peu de vent fait son apparition. Dès lors, les problèmes de son sont largement plus à imputer aux groupes (Killers, Sodom, Antropomorphia...) qu'au festival, et c'est un excellent point quand on a connu les désastreux débuts du Hellfest à ce niveau. Bref, les gens qui aiment Aborted ont dû adorer leur concert, de mon côté je me contente de noter encore une fois les qualités d'un groupe qui me laisse indifférent.

Il ne me restait plus qu'à regarder distraitement Finntroll, un groupe auquel je ne me suis pas intéressé depuis une bonne dizaine d'années. Je m'attendais donc à du metal extrême débile et joyeux avec quelques riffs black metal pour rehausser le tout, mais le groupe semble avoir pas mal évolué vers un metal plus générique et, à mes yeux, beaucoup plus chiant. Il y a bien eu un morceau de Jaktens Tid pour rehausser l'énergie du set, ainsi que l'incontournable « Trollhammaren » qui est sans doute le seul titre que je connaissais encore par cœur, l'ayant écouté trois fois à sa sortie (ça reste dans la tête cette connerie). Si la prestation manquait parfois un peu de punch, c'était sans doute plus à cause du son assez brouillon et d'une setlist pas franchement énergique. Pas de quoi rendre le concert désagréable, mais je ne garderai pas un souvenir mémorable de mon premier concert de Finntroll. Je décide au passage, devant la pauvreté du reste de l'affiche ce vendredi soir, d'aller commencer une fort difficile nuit au camping afin de me préparer à la très grosse journée du samedi. Trois heures de sommeil et cinq à maudire les abrutis du camping qui beuglent en jetant leurs canettes de bière partout plus tard, j'entamais la journée qui m'avait décidé à venir au Motocultor.

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3 COMMENTAIRE(S)

Neuro citer
Neuro
29/08/2015 14:47
AxGxB a écrit : C'est Katsuni, avec un n comme nibard Clin d'oeil

C'est fin, ça se mange sans faim Sourire
Keyser citer
Keyser
28/08/2015 21:45
AxGxB a écrit : C'est Katsuni, avec un n comme nibard Clin d'oeil

Monsieur est un connaisseur! Corrigé!
AxGxB citer
AxGxB
28/08/2015 21:39
C'est Katsuni, avec un n comme nibard Clin d'oeil

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