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Motocultor Festival 2015 - 2ème jour

Live report

Motocultor Festival 2015 - 2ème jour Angelus Apatrida + Arcania + Avulsed + Bliss Of Flesh + Carcass + Crisix + Death To All + Der Weg einer Freiheit + Kronos + Sodom + Tankard + Ultra Vomit + Bömbers
Le 15 Août 2015 à Saint-Nolff, France (Site de Kerboulard)
Keyser:

En ce jour de l'Assomption de la bienheureuse Vierge-Marie, c'est sous le signe du thrash (et un peu du death) que se déroulait la 2ème journée du Motocultor. Vu les couacs de l'orga niveau stands de nourriture, j'ai commencé ce samedi par une visite à l'Intermarché le plus proche, à l'instar d'autres métalleux qui venaient aussi faire leurs courses. Ce n'est pas aussi métallisé que le célèbre Leclerc de Clisson mais ça fait toujours bizarre de voir autant de métalleux dans un supermarché! Bizarre mais surtout plaisir, tout cela augmentant cette douce sensation de se trouver dans un univers parallèle pendant 3 jours! Après le ravitaillement sans trop d'attente aux caisses, retour rapide sur le site de Kerboulard pour ne pas rater les premiers groupes, français s'il vous plait.


ARCANIA (12h45-13h25, Dave Mustage)

Plus de queue interminable à l'entrée ni aux différents stands, c'est la bonne surprise du jour. Ce samedi s'ouvre sur ARCANIA, groupe de thrash metal originaire d'Angers dont je n'avais jamais entendu parlé. Sans avoir été passionné, j'ai trouvé le groupe plutôt adroit, délivrant un thrash orienté moderne sans oublier ses racines. Rien d'original mais c'est plutôt bien fait et bien joué, avec du groove, des rythmiques entraînantes et efficaces ainsi que des solos mélodiques inspirés, le tout bénéficiant d'un son très correct. Le public, bien sûr moins nombreux en cette heure encore matinale pour beaucoup, est tout de même présent et semble apprécier la prestation du quatuor. Le climat se montre en plus bien plus clément que la veille. On a même le droit à pas mal de soleil! Moi qui croyais qu'il ne brillait jamais dans ces contrées! Bref, ça commence bien et malgré une nuit difficile à cause du bruit et du froid, on sent l'excitation monter pour la suite de la journée.


CRISIX (13h35-14h15, Supositor Stage)

Encore un groupe que je ne connaissais pas du tout. Pas besoin d'être devin toutefois à la vu du logo du groupe pour comprendre qu'il joue lui aussi du thrash. Un thrash plus old-school, plus simple et plus rapide qu'ARCANIA. J'ai donc préféré les Espagnols aux Français malgré un chant un peu casse-couille à la longue et une certaine redondance dans les compositions. L'énergie dégagée, la bonne humeur des musiciens contents d'être de la partie, le groove, les tchouka-tchouka, l'ambiance dans le pit et la qualité du son s'avéreront suffisants pour apprécier le set de CRISIX à sa juste valeur.


BLISS OF FLESH (14h20-15h00, Dave Mustage)

Enfin un peu de Satan! Le nom de BLISS OF FLESH tourne depuis un moment dans les circuits underground puisque le groupe fête cette année ces 15 ans d'existence. Malgré leur longévité, je n'avais encore jamais entendu la musique des Français, que ce soit sur album ou en live. C'était donc une première pour moi. Une première qui s'est plutôt bien passée en dépit d'un son assez brouillon. Le black/death du combo envoie du bois (blast-beats plus tremolos) tout en restant varié (du mid-tempo, du plus lent, du thrashy...) et relativement mélodique (quelques bons solos entre autres). Une bonne surprise qu'il faudrait confirmer en écoutant la discographie du groupe.


AVULSED (15h10-15h50, Supositor Stage)

J'ai le plus grand respect pour Dave Rotten. Pour ses différents labels qui font partie de l'histoire du death metal (Drowned Productions, Repulse Records, Xtreem Music) ainsi que pour ses différents groupes dont le plus important est AVULSED qu'il a formé au début des années 1990 (son projet qui me parle le plus reste Putrevore). Cependant, je n'ai jamais été un grand fan d'AVULSED, trouvant le death metal des Espagnols trop banal malgré l'aspect parfois mélodique, et pas assez inspiré niveau riffs. Bref ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. Pareil quand je les ais vus en live une ou deux fois (on finit par plus savoir avec tous ces fests et autres concerts!). Idem cet après-midi. Dave a beau se démener (slam en growlant s'il vous plait!), balancer son growl ultra guttural et transpirer le death metal, le son être très bon et le public réceptif, je ne suis jamais vraiment rentré dans le show des Ibériques, restant simple spectateur éloigné plutôt que supporter au cœur de l'action. La faute à des compositions trop génériques qui m'empêchent d'apprécier plus que ça le death d'AVULSED. Cela dit, les 35 minutes de concert (le groupe n'a pas utilisé tout son temps de jeu bizarrement) n'avaient rien de déplaisantes, on reste loin du calvaire que d'autres groupes m'ont fait subir!


KRONOS (15h55-16h40, Dave Mustage)

On voit beaucoup KRONOS en ce moment! Et pour cause, les Français sont enfin de retour avec un nouvel album, Arisen New Era, chroniqué par votre serviteur en ces nobles pages. Un album qui m'a un peu déçu par rapport à ce que le combo est capable de réaliser mais qui reste néanmoins une bonne sortie brutal death. De toute façon, je me rappelle encore de la claque reçue au Neurotic en avril dernier! J'espérais bien prendre la même. Malheureusement ce ne fut pas le cas, quand bien même la prestation des Vosgiens fut tout à fait convenable. Mais la scène trop grande pour ce style de musique ainsi qu'un son pas aussi bon qu'au 013 n'ont pas permis de retrouver les mêmes conditions qu'au festival néerlandais, imbattable à beaucoup de niveaux. Pas la tartine attendue donc mais, ne faisons pas la fine bouche, un concert tout de même bien sympathique plein de blasts, de growls, de solos épiques, de pogos et de slams dans un public toujours à fond, qu'il pleuve comme hier ou qu'il fasse grand soleil comme aujourd'hui. La colère du Titan s'est ainsi abattue sur Saint-Nolff pendant trois quarts d'heure pour notre plus grand plaisir au son notamment de "Klymenos Underwrath" et "Zeus Dethroned" du petit nouveau, plus tout un tas d'autres classiques du répertoire bien fourni de KRONOS, sans doute le groupe le plus brutal de ce Motocultor 9ème du nom.


ANGELUS APATRIDA (16h50-17h35, Supositor Stage)

On termine le yoyo entre Dave Mustage et Supositor Stage (rien d'intéressant aujourd'hui en ce qui me concerne à part BÖMBERS) avec les populaires ANGELUS APATRIDA (prononcez "anrrré" comme a insisté Dave Rotten). Oui, encore des Espagnols sur la 2ème scène après CRISIX et AVULSED. Sauf qu'après le death old-school de la bande de Monsieur Pourri, c'est à un retour au thrash metal et aux années 1980 que nous convient les Ibériques formés en 2000 (pas si jeunes que ça!) et signés depuis trois albums chez Century Media. Déjà rencontrés au Hellfest 2014, j'avais passé un bon moment à l'écoute de leur thrash d'inspiration Bay Area. Pas de mauvaise surprise ici, on est resté dans le pas du tout original mais tout à fait appréciable. De toute façon moi le thrash en live, du moment que j'ai ma ration de tchouka-tchouka, ça me va! On saluera à nouveau un groupe impliqué content d'être là, un son très satisfaisant et des fans bien remuants qui ont enchaîné comme d'habitude pogos, circle pits, slams, walls of death et compagnie. Le show d'ANGELUS APATRIDA se terminera en plus à ma plus grande joie par une reprise convaincante de "Domination" de Pantera avec leurs potes de CRISIX en guests!


TANKARD (19h25-20h15, Supositor Stage)

L'enchaînement des six groupes sans temps mort m'a mis sur les rotules et ne connaissant pas ONE LAST SHOT, je décide de m'offrir une pause sur le parking. Je note que l'orga a réagi en créant une sortie à côté de l'entrée ce qui permet d'avoir une allée en plus pour les entrées. Un peu de bouffe et de bière à la voiture en attendant TANKARD histoire de prolonger la journée thrash. C'était aussi l'occasion de voir un groupe que j'ai rarement écouté et que je n'avais encore jamais croisé sur scène. C'est sûr, TANKARD n'est pas le groupe de thrash le plus sexy d'Allemagne (je lui préfère les débuts Destruction et Kreator) mais à mon avis c'est à voir au moins une fois. Voilà c'est fait! Et Gerre a sans doute le plus gros bide de toute la scène metal! Mais il s'en fout, au contraire il semble en être fier puisqu'il n'hésite pas à soulever son t-shirt pour le faire apparaître. Pas besoin de le soulever très haut tellement sa barrique tombe bas! Ce qui ne l'empêche pas de se mouvoir bien plus que la plupart! Et puis, TANKARD ce n'est pas non plus que le bide de Gerre, c'est aussi de la musique sur fond de déconne alcoolisée. Si les Francfortois ne sont pas le groupe teuton le plus bourrin malgré quelques moments de bravoure, le thrash de la formation a quand même quelques qualités. Simple, efficace, joué dans un bon esprit pas prise de tête, j'ai ainsi bien apprécié le set des Allemands, surtout les titres les plus anciens. J'ai eu ma dose de tchouka-tchouka, de riffs punky entraînants, de mid-tempos headbangants, de refrains simplistes et de chant à l'arrache. Nickel!


SODOM (19h25-20h15, Dave Mustage)


Encore du thrash allemand! Mais là ça rigole beaucoup moins puisque c'est SODOM, un des pionniers du metal extrême, qui foule les planches de la Dave Mustage. Tout comme TANKARD, je n'avais jamais vu la bande d'Angelripper en live, tout simplement parce que je ne suis pas son plus grand fan et connaisseur (je me suis arrêté aux débuts que je n'apprécie pas plus que ça). Bah ouais, c'est comme ça! Mais j'étais tout de même intéressé de voir cette légende du thrash. Bonne idée car le trio de Gelsenkirchen n'a pas fait semblant! Ça ne communique quasiment pas, ça ne bouge pas non plus beaucoup sur scène, on a même l'impression que les mecs sont en pilotage automatique, mais ils dégagent une certaine force tranquille, un charisme de vieux baroudeurs. Et puis de toute façon, leur musique parle d'elle-même! En commençant par "Agent Orange", j'étais déjà conquis. Le son est bon en plus, comme souvent depuis le début du festival. Le groupe aligne ses brûlots thrash guerriers bien rentre-dedans, le tchouka-tchouka coule à flots et les riffs incisifs s'enchaînent à tours de bras. J'ai particulièrement aimé l'enchaînement "Sodomy And Lust"/"Stigmatized" ainsi que le final sur la très Motörhead "Ausgebombt" des plus efficaces. De quoi me pousser à approfondir SODOM!

Setlist:

Agent Orange
The Vice Of Killing
Outbreak Of Evil
Surfin' Bird / The Saw Is The Law
Sacred Warpath
Sodomy And Lust
Stigmatized
Blasphemer
City Of God
Remember The Fallen
Ausgebombt


BÖMBERS (20h25-21h15, Massey Ferguscène)

Tiens, il y avait longtemps que je n'avais pas été voir la Massey Ferguscène! Si elle était ma scène préférée le vendredi, je l'ai boudée aujourd'hui pour privilégier les deux plus grandes scènes. Je zappe donc DER WEG EINER FREIHEIT que j'aurais tout de même voulu voir par curiosité pour zieuter BÖMBERS. Un peu de rock 'n roll parmi tout ce thrash et ce death! Oui, parce que BÖMBERS, c'est en fait l'ex-Immortal Abbath qui reprend du Motörhead. Plus que reprendre, il imite la légende anglaise en reproduisant quasiment la même voix et la même gestuelle que Lemmy Kilmister. C'est quand même plus classe que le corpse-paint et la marche du crabe! "We are not Motörhead (obviously) but we are Motörhead maniacs and we play rock and roll", voilà comment se présente BÖMBERS, Bergen, qui reprend le célèbre logo de ses idoles en y ajoutant des lunettes de soleil. On aura donc le droit à 50 minutes de hits rock 'n roll parmi lesquels "I'm So Bad (Baby I Don't Care)", "No Class", "Orgasmatron" (que Sepultura m'avait fait connaître), "Overkill", "Bomber" ou encore "Ace Of Spades". Je ne reste pas jusqu'au bout parce que ça a tendance à vite me lasser mais c'était une bonne idée que d'inclure ce cover band à l'affiche histoire de varier les plaisirs tout en rendant hommage à une légende vivante, surtout qu'on ne sait pas si elle le restera encore longtemps quand on voit combien Lemmy a l'air mal en point...


ULTRA VOMIT (22h20-23h10, Supositor Stage)

Comment ça je ne vais pas voir CARCASS?! Bah, non, j'aime pas! Je préfère retourner picoler, manger et écouter le foot dans ma voiture. J'hésite même à aller voir ULTRA VOMIT. Mais c'est marrant de rigoler alors hop, direction la Supositor Stage pour une bonne tranche d'humour débile dont je ne suis pas forcément friand mais là, j'étais dans le mood alors pourquoi pas! Première chose, je suis impressionné par la foule amassée devant la scène! C'est qu'ils sont encore vachement populaires ces cons, alors qu'ils n'ont rien sorti depuis 2008 et un Objectif: Thunes qui leur avait valu un gros succès dans un genre toujours très con mais plus varié et moins extrême que M. Patate qui les avait fait connaître au public. Les quatre musiciens se présentent sur scène habillés comme des patients d'hôpital sous les acclamations de l'assistance fournie. Et c'est parti pour 50 minutes de déconne. Le frontman Fetus fait des blagues et interagit avec le public, les autres membres ne tiennent pas en place (sauf le batteur bien sûr). Il y a quand même de la musique dans tout ça, quelques vieux machins plus grindy des débuts ("Une Souris Verte", le tube "I Like To Vomit"...) mais surtout des trucs pastiches de plein de styles, du néo au rock 'n roll en passant par le black (la géniale "Mountains Of Maths"), en général assez softs et musicalement très simplistes. Au programme entre autres, "Darry Cowl Chamber", "Mechanical Chiwawa", "Quand j'étais petit", "Boulangerie pâtisserie", "Je possède un cousin" et en final si je ne dis pas de conneries "Je collectionne des canards (vivants)". Grand moment de fou rire quand le groupe fait monter quelqu'un sur scène pour chanter avec lui mais le mec, prénommé Guillaume, ne connaît même pas les paroles. Du coup il reste prostré comme un con sans savoir quoi faire! Le groupe le jarte et lui dédie le prochain morceau, "Pauv' Connard"! Il s'en est pris plein la tronche le pauvre! Autre highlight quand le chanteur explique que l'on reproche à ULTRA VOMIT de ne pas assez s'engager et qu'il va donc nous parler de pipi et de caca. Il va alors demander au public de se séparer en deux entre les adeptes du pipi et ceux du caca pour un "wall of chiasse"! Complètement ridicule mais j'avoue que, pris dans l'ambiance et la bonne humeur, ça m'a fait marrer! Tout le concert m'a fait marrer d'ailleurs et même si l'humour est au ras des pâquerettes et que la musique n'est pas prodigieuse, le groupe a su me faire passer un bon moment auquel je ne regrette pas d'avoir assisté!


DEATH TO ALL (23h15-0h10, Dave Mustage)

Bon, un peu de sérieux maintenant! Après les pitreries d'ULTRA VOMIT, retour à la vraie musique avec DEATH TO ALL, formation tribute à Death qui compte dans ses rangs d'anciens membres du combo légendaire du regretté Chuck Schuldiner, excepté le chanteur/guitariste Max Phelps. Pour le reste de la troupe, c'est Bobby Koelble à la 2ème guitare, Steve DiGiorgio à la basse et Gene Hoglan à la batterie. Du beau monde pour rendre hommage à l'œuvre de Schuldiner. Problème, je ne suis pas un grand fan de Death, n'appréciant que les débuts (Scream Bloody Gore!). Ouais, j'aime rien hein? Si je ne serais donc jamais allé aux concerts de DEATH TO ALL en salle, j'étais tout de même curieux de les voir au Motocultor. Rien que de voir le backdrop Death me donnait envie autant que la sensation me paraissait bizarre. J'aurais regretté de ne pas y être et après avoir observé le set d'un œil et d'une oreille attentifs pendant 55 minutes, temps de jeu bien court en passant, je me dis que j'ai bien fait. Que l'on soit à fond ou pas dans la discographie de Death, voir ces artistes talentueux exécuter des morceaux cultes avec une aisance incroyable faisait vraiment plaisir. Quelle classe le DiGiorgio et quel monstre Gene Hoglan! Impressionnant aussi le jeune Max Phelps qui imite la voix de Chuck mid-era à la perfection (même si je préférais son growl plus arraché des débuts) et qui dégage une grande facilité, notamment dans les solos cristallins. Bobby Koelble se fait un peu plus discret mais il n'est pas plus mauvais pour autant. Bref, ça joue grave! D'autant que le son était à nouveau à la fête. C'est sûr, je préfère les passages qui bourrent que les mid-tempos un peu trop pépères pour moi mais j'ai su apprécier l'ensemble du set et tous les morceaux, même les plus "récents" ("Bite The Pain"). DEATH TO ALL a de toute façon visité tous les albums de Death, même Scream Bloody Gore ("Zombie Ritual" et sa mélodie orientale en intro, "Baptized In Blood") pour mon plus grand plaisir ainsi que Leprosy ("Leprosy", "Left To Die", "Pull The Plug" en final). Franchement un concert impressionnant qui va sans doute me pousser à faire davantage d'efforts quant aux albums de Death. Du moins jusqu'à Human. Faut pas pousser non plus!

Setlist:

The Philosopher
Leprosy / Left To Die
Suicide Machine
Living Monstrosity
Overactive Imagination
Symbolic
Bite The Pain
Zombie Ritual
Baptized In Blood
Crystal Mountain
Pull The Plug


La suite du programme, c'était BRUJERIA ou MY SLEEPING KARMA puis GOD SEED. Autant dire que j'ai préféré retourner dans ma voiture pioncer. J'avais un doute pour GOD SEED en me disant que le couple d'ex-Gorgoroth Gaahl/King Ov Hell aurait pu m'offrir une bonne grosse rasade de blasts avant d'aller dormir mais j'ai bien entendu de loin dans ma caisse qu'ils avaient plutôt l'air de s'adonner à du black mou et dissonant à la mode. Une très bonne journée cela dit avec davantage de groupes qui m'ont plu. Forcément c'était la journée thrash! Moins de problème de files d'attente également même si on notera encore des couacs niveau restauration puisque les stands étaient à cours de stock tôt dans la journée. Pas de quoi gâcher la fête alors on se couche satisfait et on a hâte d'être le lendemain pour le dernier jour.

----------------------------------------------------------------------------------------
von_yaourt:

Cette fois pas de queue pour rentrer sur le site à l'heure, je suis donc là pour voir Arcania, un groupe de thrash/death très convenable sur scène, mais dont les compositions semblent dénuées de tout intérêt. Je vais voir Abysse par curiosité, mais leur djent/metal moderne m'ennuie au plus haut point. Je m'attendais à voir un premier bon groupe avec Bliss Of Flesh, mais l'absence d'énergie des titres qui étaient beaucoup plus brutaux dans mon souvenir ainsi qu'un son de guitare lead dégueulasse me sortiront trop vite du set. La première bonne prestation sera en fait à mettre au crédit des vétérans de Avulsed qui, sans avoir inventé l'eau chaude, pratiquent un grind/death à l'ancienne qui passe bien en live, bien aidés par un excellent beugleur. D'ailleurs, je ne sais pas ce qu'ils ont ces gens-là avec cette actrice, mais j'ai beau vouer un culte à Alison Brie, je ne me sentirais pas obligé de mettre son nom dans mes paroles toutes les trente secondes. Bref, c'était une des bonnes surprises du fest, et le public a bien répondu, bien que ce ne soit jamais un véritable indicateur de qualité, comme j'allais le constater quelques minutes plus tard.

Je gardais un excellent souvenir du seul concert de Kronos que j'ai vu il y a un peu plus de six ans, avec l'ancien line-up. Je m'attendais donc à ce que malgré un très mauvais dernier album, ce qui était sans conteste le meilleur groupe de death metal français délivre une très bonne prestation. Même pas, au-delà du manque d'énergie de la set-list logiquement orientée sur Arisen New Era, la prestation des musiciens était assez moyenne, en particulier de la part du nouveau vocaliste qui n'a ni le coffre ni la profondeur de son prédécesseur et donne d'horribles accents de deathcore aux compositions. Alors oui ça reste carré, Richard se sert toujours aussi bien de sa Vigier et les anciennes compositions sortent du lot (celles de The Hellenic Terror en particulier), mais on est à des années lumières du niveau scénique d'il y a quelques années. Ce concert de Kronos ne fera sans doute illusion qu'auprès de ceux qui n'ont jamais vu le groupe auparavant.

C'était l'heure de l'aparté thrash du festival avec l'enchaînement de Angelus Apatrida, Tankard et Sodom. Je dois avouer que je me suis mis en retrait pour écouter les Espagnols, qui pratiquent un thrash sympathique mais générique, mais sympathique (mais générique). Si vous voulez des développements, lisez donc le report de Keyser. Puis je suis revenu devant la régie pour admirer le bide à bière du vocaliste de Tankard, et à ma grande surprise ce fut de loin le meilleur concert du trio. J'ai beau me moquer des amateurs du groupe en disant qu'ils sont trop bourrés pour se rendre compte qu'ils écoutent le même morceau en boucle, les Allemands assurent malgré tout en live, et leur frontman assure le show en permanence, allant jusqu'à draguer ouvertement certaines demoiselles du public. Je connais assez mal leur discographie, mais au moins je ne me suis pas ennuyé une seconde. Tout l'inverse de la prestation de Sodom, dont j'apprécie fortement les débuts, mais qui n'arrivera pas à m'enthousiasmer en massacrant mes oreilles avec un des pires sons du festival et un Bernemann complètement à l'ouest. Malgré « Ausgebombt » ou « Outbreak of Evil » pour rehausser la qualité d'une setlist trop molle, je n'ai pas réussi à passer outre ce son innommable, où flottait sans que je ne comprenne comment le spectre sonore d'une deuxième guitare pourtant absente sur scène, que j'entendais distinctement à certains moments sans explication logique. Peut-être que mon cerveau a ajouté des fréquences pour compenser le manque d'intérêt du set. Ou peut-être que les autres Allemands en train de faire les balances se sont amusés à jouer par-dessus leurs aïeux, je ne saurais dire.

Car oui, les petits gars de Der Weg Einer Freiheit sont aussi de ce beau pays de la saucisse et du totalitarisme décomplexé, même si leur black metal raffiné n'a pas grand-chose à voir avec le thrash de Sodom. J'avais beaucoup apprécié leur premier album à l'époque, beaucoup moins le suivant Unstille, et je n'ai pas encore jeté une oreille sur leur dernier né, Stellar. Eh bien je devrais, puisque les quelques titres (pour beaucoup de minutes) joués ont tous été excellents, superbement interprétés et sublimés par un très bon son (encore plus lors du dernier titre, où le trigger de la grosse caisse n'a pas été rebranché suite à une défaillance technique, mais ça sonnait mieux comme ça). J'avais peur d'une setlist orientée sur des titres assez lents car plus faciles à jouer, mais c'est en fait un choix de titres très brutaux auquel le public a eu le droit. Avec de très rares errements techniques, les musiciens ont été impressionnants et ont su raviver mon intérêt pour leur black metal onirique ne manquant pas de punch. Un des meilleurs groupes du festival.

Pour continuer dans le registre des groupes m'ayant agréablement surpris, mais quand même beaucoup moins parce qu'il ne faut pas déconner, j'allais vraiment à reculons regarder Carcass, en espérant tout sauf des extraits du minable Surgical Steel. Bonne surprise, même si trop de titres de leur dernier étron ont été interprétés, on a tout de même eu droit à pas mal d'extraits des vrais albums des Anglais, dont certains titres que je voulais absolument voir comme « This Mortal Coil » ou « Heartwork ». Pas grand-chose à redire côté son, hormis celui de Bill Steer qui était dégueulasse, ou côté prestation, hormis celle de Bill Steer qui était dégueulasse. Non vraiment, le bonhomme rappelle désormais plus Dave Mustaine qu'un vrai guitariste : il ne sait plus tenir sa guitare à l'endroit, il n'a plus aucune technique de jeu et jamais il n'aura joué correctement un solo (ce qui est parfaitement raccord avec Surgical Steel, qui est le pire album que j'ai jamais entendu sur ce plan). Pas mal donc, je m'attendais à bien pire venant de Carcass, même si au final ce ne sera évidemment pas le concert de la journée.

Parce que le concert de la journée, c'était évidemment Death DTA, qui était le groupe que j'attendais le plus du festival et qui, sans surprise, aura été le meilleur. Je les avais vus en mars au Trabendo avec le même line up lors du Symbolic Tour, et je suis ravi de les avoir revus malgré le classicisme de la set-list, qui n'était composée certes que de tubes, mais de tubes qu'ils ont l'habitude de jouer. Seul concert que j'aurai fait au premier rang au lieu de ma place habituelle devant la régie, j'aurai tout de même bénéficié d'un excellent son avec la seule sono de la scène (saluons encore une fois les installations de qualité), et j'ai pu profiter de la prestation de Bobby Koelble aux premières loges avec un meilleur son qu'au Trabendo. Comme d'habitude dès qu'on parle de Death j'étais en transe d'un bout à l'autre, et je n'ai pu qu'admirer les fabuleuses performances de ces grands musiciens, avec comme à chaque fois une mention spéciale pour un impressionnant Max Phelps qui réussit tout parfaitement. Pas besoin d'en écrire des tonnes pour vous dire qu'on ne fait de toute façon guère mieux sur scène que le DTA, que je retournerai voir sans l'ombre d'une hésitation dès qu'il repassera en France. Mini coup de gueule, comme déjà dit, sur la durée du concert, bien trop court pour un groupe de ce standing, comme c'était le cas pour beaucoup de têtes d'affiche. Du coup la set-list a été amputée de beaucoup de titres majeurs par rapport au beaucoup plus long concert parisien (« Flattening of Emotions », « Zero Tolerance », « Spiritual Healing » ou « Trapped In A Corner »). Une belle manière de terminer ma journée, même si c'était trop court.

Setlist :

Intro de Out of Touch
The Philosopher
Leprosy/Left To Die
Suicide Machine
Living Monstrosity
Overactive Imagination
Symbolic
Bite The Pain
Zombie Ritual/Baptized In Blood
Crystal Mountain
Pull The Plug

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3 COMMENTAIRE(S)

Keyser citer
Keyser
29/08/2015 18:54
Ça m'apprendra à parler de religion! Merci pour la parenthèse en tout cas, je vais changer ça.
Morgath citer
Morgath
29/08/2015 18:05
Oui alors petite parenthèse dévote et probablement emmerdante :
Citation : En ce jour de l'Ascension de notre cher Jésus

Le 15 août c'est L'Assomption et elle concerne plutôt la Vierge, qui est alors élevé au Ciel. Alors que l'Ascension tombe le quarantième jour après Pâques soit un jeudi et célèbre bien l'élévation de Jésus Christ au Ciel.

Von-Yaourth c'est sûr que la prestation de DTA a dû te paraître très courte. Je suis rempli d'horreur à l'idée qu'ils n'ait pas joué Trapped in a corner, dont les soli jouïssifs étaient bien interprétés au trabendo.
KPM citer
KPM
28/08/2015 23:41
La phrase de conclusion de Keyser sur DTA me remplit d'allégresse !

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