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SYLAK OPEN AIR 2017

Live report

SYLAK OPEN AIR 2017 Aborted + Brujeria + Caliban + Crowbar + Cryptopsy + Heidevolk + Mars Red Sky + Suffocation
Du 04 Août 2017 au 05 Août 2017 à St Maurice de Gourdans, France
7e édition du Sylak Open Air en ce premier WE d’Aout, et 3e édition pour ma part, cela devient désormais une habitude de l’été que d’aller en pèlerinage à Saint Maurice de Gourdans. Quel plaisir de ne pas avoir des centaines de kilomètres à parcourir (je revenais des Metaldays en Slovénie), mais juste une petite vingtaine de minutes de bagnole au départ de Lyon, pour se retrouver de nouveau dans l’ambiance festival, un petit festival qui plus est, avec une seule scène, un seul bar, et une jauge à environ 3000 – 4000 personnes. Franchement, en matière de festival à taille humaine, familial même, le Sylak se pose là. Et pour un petit festival, l’affiche est quand même hyper sexy, rien à dire. Je suis toujours surpris par contre de l’éclectisme des affiches du Sylak, qui affiche sans sourciller du DOG EAT DOG (Fusion / Punk des 90s) à CRYPTOPSY (Brutal Death), aux côtés d’un CALIBAN (Metalcore) qui côtoie ABBATH (Black Metal) et MARS RED SKY (Psychedelic Stoner Rock). Mais bon, au moins on trouve ainsi tous de quoi se sustenter, musicalement parlant.



Le Sylak se déroule comme chaque année sur 3 jours (vendredi / samedi / dimanche), et la fameuse soirée mousse le vendredi soir après les premiers concerts (l’ESPRIT DU CLAN, BLACK BOMB A notamment) que je n’ai malheureusement pas pu voir. J’arrive donc le Samedi en début d’après-midi pour entendre de loin MARS RED SKY, très planant et pas vraiment ma came (le report commence bien). Mais si j’arrive à cette heure ci, c’est surtout pour CRYPTOPSY, que je rêvais de voir enfin, et qui fait sa tournée d’été en Europe en jouant l’intégralité de « None so Vile », excusez du peu. Dire que l’entrée en matière a été brutale est un euphémisme : à peine arrivé, les Québécois attaquent hyper violemment avec « Benedictine Convulsions », le son est plutôt fort et le groupe en grande forme avec un Matt McGachy (pas de jeu de mots, pas de jeu de mots..) qui malgré ses égarements en chant clair sur certains albums, reste crédible sur les parties growlées (grognées ?) de Lord Worm. Sans arriver à la hauteur de son illustre prédécesseur, Matt se débrouille assez bien pour maintenir l’ambiance ultra brutale de l’album du combo, et malgré que ce soit encore l’heure de la digestion, la fosse commence à s’animer au bout du 3e titre. J’en profite pour participer à mon premier mais pas dernier circle pit du Sylak, aux milieux d’innombrables slams. Le fait que Matt parle Français permet d’interagir facilement avec le public du Sylak, qui quitte progressivement le bar attenant pour venir rugir avec les Québécois, et la quarantaine de minutes du set passe aussi brutalement que rapidement. Flo Mounier est une machine de guerre, le jeu à une seule guitare ne dérange pas car les morceaux sont moins techniques que sur les albums ayant suivi, et au final c’est un beau démarrage de festival qui m’est offert sur un plateau. Merci les gars.



J’attrape une bière à la cerise (même pas honte) au bar, et retourne vers la scène pour HEIDEVOLK, les Néerlandais folkisants que j’avais découvert au RAGNARD ROCK l’année dernière, avant le Ragnardrockgate bien entendu. Ma bonne impression de l’époque est confirmée et même bonifiée par cette prestation sur une plus petite scène, le duo de chanteurs ayant autant de talent que de voix, et la sauce prend rapidement avec le public, qui n’a aucun souci à passer d’un extrême à l’autre. Une excellente prestation là aussi, très bon enfant, et le côté dansant des compos a marqué les esprits, il faut que j’approfondisse ce groupe.



Je ne serais pas aussi enthousiaste avec CALIBAN, que je pensais d’ailleurs mort et enterré, ne les ayant plus croisé en festival depuis des années. J’en avais gardé un souvenir médiocre, mon impression se confirme, d’un point de vue musical en tout cas. Scéniquement, ils jouent sur tous les clichés de leur style, le chanteur en fait des tonnes, le guitariste a une coupe improbable et une tête de dépressif assumée, et leurs riffs syncopés ont vite raison de ma patience. Bière. Ceci dit, je garde un œil sur la scène, ce n’est pas mauvais, c’est juste pas ma came DU TOUT.



Retour au 1er rang pour SUFFOCATION, maintenant on ne rigole plus. J’avais pris une bonne claque au KAO il y a quelques années en arrière (report sur Thrasho), et la claque se confirme une nouvelle fois avec un groupe hyper en place, alignant classique sur classique au milieu des nouveaux titres de « … of the Dark Light », aux tempos plutôt rapides de ce que j’en ai perçu. Je ne m’étendrai pas sur le talent connu et reconnu de Terrance Hobbs, figure emblématique du groupe, mais poser une brève bafouille sur la gestuelle de scène hors normes du bassiste Derek Boyer semble légitime, avec un jeu de scène du type « je pose ma basse debout sur scène tellement je suis à l’aise » qui assure le spectacle.



J’ai fait l’impasse sur CHRIS SLADE TIMELINE, du Rock qui n’avais pas vraiment ma faveur ce jour-là, et sur METAL CHURCH (chant trop aigu pour moi). VENOM INC., vu de loin, a assuré un show intemporel campé dans les 80s, et il restait à voir MAX ET IGOR CAVALERA qui avait pris l’engagement de jouer l’intégralité de l’album emblématique de SEPULTURA, « Roots ». Emblématique, mais pas forcément leur meilleur, on est d’accord. Les premiers morceaux sont impactés par un problème de guitare, et le manque d’envie manifeste du groupe qui joue en mode pilote automatique, aura raison de ma motivation pour cette soirée… Je n’attendais pas grand-chose, je n’ai pas été déçu du coup.

Retour au site du Sylak le dimanche en début d’après-midi pour ne surtout pas louper ABORTED, que je n’avais à ma grande honte encore jamais vu. Alors que j’adore ce qu’ils font depuis « Engineering the Dead » quand même (excepté le ventre mou de « Strychnine.213 » et « Slaughter & Apparatus »…). Le backdrop est aux couleurs de « Retrogore », leur dernier album, et la messe est dite au bout de 2 morceaux (« Meticulous Invagination » et « Necrotic Manifesto »: ABORTED en live, c’est d’la balle. Circle pit, wall of death, pogos, slams en pagaille, le public du Sylak est chaud comme la braise en ce début d’après-midi et met autant le feu au festival que le groupe sur scène. Le fait que Sven soit francophone accentue encore la facilité à chauffer le public, qui devient fou furieux quand Julien de BENIGHTED vient faire un featuring sur « Bit by Bit » en fin de concert. Trop court, trop bon, tellement brutal, j’ai adoré. Le second grand moment du Sylak après CRYPTOPSY.



DOG EAT DOG ça vous parle ? Si je vous dis « Billy » ? La grande époque de Roadrunner Records ? Peut-être aux plus anciens, c’est en tout cas le seul morceau que je connaissais des Punks du New Jersey (sisi) qui ont pris la scène d’assaut après ABORTED (quand je vous dis que c’est éclectique, au Sylak…). A peine arrivés sur scène, le chanteur le confesse: "nous ne sommes pas le groupe le plus brutal ou le plus rapide du festival, mais nous sommes heureux d'être là et on espère que vous aussi!". A défaut d'être hyper original, le Punk Rock, dérivant parfois sur les terres du Hip Hop, des Américains a au moins une certaine fraîcheur à apporter en cette après midi, et si le groupe n'a pas des compos très solides ni une énergie à tomber par terre, leur set reste un bon souvenir. Un peu moins de passages Rap, un peu plus de tempos rapides, et j'aurais peut être même adoré.



Retour au METAL maintenant: j’ai été extrêmement surpris par la qualité du set de TROLLFEST, qui prenait la suite. Déjà, attention si vous les invitez à manger ils étaient au moins 6 ou 7 sur scène, tous habillés et maquillés, beaux comme des camions. Ensuite, Norvégiens d’origine mais Britanniques par le style, avec un chanteur barbu très prolixe et au flegme irrésistible, TROLLFEST a déballé 45mn d’un Métal très festif, propice aux danses bras dessus bras dessous, aux circle pits bon enfant et aux chenilles (remember Ultra Vomit et le morceau du même nom ?). Si je vous décris tout cela, c’est que c’est le reflet de ce set, avec une ambiance excellente, des circle pit pour le coup moins rapides que pour ABORTED et une vraie convivialité dans le pit qui faisait plaisir à voir. Le groupe ira même jusqu’à reprendre du BRITNEY SPEARS version Métal, je ne connais fort heureusement pour ma santé mentale pas l’original, mais ça devait s’éloigner pas mal ! Un grand moment de plus, et le groupe rejouant en Octobre à Lyon avec HEIDEVOLK (et ARKONA), il n’est pas impossible que j’y aille pour une seconde session.



Redescendons brutalement question ambiance avec CROWBAR, qui remplaçait au pied levé MORBID ANGEL, ayant dû annuler pour des raisons de visa. Dire qu’on était perdant est un doux euphémisme, j’avais déjà vu CROWBAR en 2015 ici même au Sylak, je ne fuis pas leur musique, mais le style est tellement aux antipodes des sets précédents que j’ai regardé sans y être. Bière.



La nuit tombe, et par curiosité je retourne découvrir BRUJERIA que je ne connais que de réputation. Deux chanteurs chicanos ne s’exprimant qu’en Espagnol, un guitariste dont le visage masqué par un foulard ne trompe personne (Jeff Walker de CARCASS), et la surprise de trouver MONSIEUR NICK BARKER (LOCK UP, DIMMU BORGIR, et bien d’autres) derrières les fûts me dit que ça peut être cool. Certes Brutal et avec une bonne ambiance, je n’ai pas été emballé plus que de raison par ce set, peut-être la fatigue, mais j’étais bien seul car le public du Sylak a de nouveau mis le feu, avec des slams en continu durant tout le set. Finissant sur l’emblématique « Marijuana » sur fond de Macarena modifiée, un bon set mais pas ma came non plus (quel grincheux ce Chris).

Restait ABBATH et CARCASS à voir. Je suis au regret de vous dire que je n’ai pas tenu jusqu’à CARCASS, devant me lever tôt le lendemain pour 1700km de voiture, et qu’ABBATH m’a plu mais qu’après leur set au METALDAYS j’étais déjà rassasié sans avoir besoin d’en reprendre une louche. Et ABBATH n’a même pas glissé sur une peau de banane, donc aucun intérêt pour moi cette fois ci.

L’heure de dresser le bilan est arrivée, le Sylak reste avec cette 7e édition l’incontournable festival Metal de la région Auvergne Rhone Alpes, avec un prix de ticket encore tolérable, une ambiance du feu de Dieu (très famille, et friendly dans le pit), une jauge très tolérable (on est loin des WACKEN et autres HELLFEST surpeuplés), et une prog éclectique mais qui contient sa dose de pépites. J’attends la prog 2018 mais en tout cas si je suis dans les parages, je reviens avec plaisir pour ma 4e édition.

3 COMMENTAIRE(S)

Fabulon citer
Fabulon
25/08/2017 16:35
Je suis dans les Alpes du sud, soit à 3 heures environ de bagnole.

C'est pour ça que l'expérience me tente bien et que je serais prêt à m’accommoder d'une affiche qui ne tape pas à 100 % dans ce que j'aime (en somme heavy/black/thrash).

Honnêtement, après l’annulation du Ragnard cette année, j'étais pas loin d'envisager le déplacement. Puis bon, finalement ça a pas pu se faire.

Mais j'y pense très sérieusement pour l'an prochain! je te ferai signe si je me décide à y aller en 2018 Clin d'oeil
Chri$ citer
Chri$
25/08/2017 14:45
Merci pour ton commentaire Fabulon, je ne sais pas où tu habites ni tes goûts, mais je te conseille vivement de faire le Sylak au moins une année. Vu comme l'affiche est diverse en styles tu trouveras forcément ton bonheur, les groupes sont plutot de bonne notoriété, et il existe des pass 1 jours si tu ne souhaites pas tout faire.
Et côté ambiance, je pense avoir bien transcrit la taille très humaine du festival, tu perds tes potes, hop tu les retrouves quelques minutes plus tard ou dans le pit, rien à voir avec les gros festoches donc.. les consos sont très correctes (verre consigné de bonne facture à 1€, pinte de cidre à 4€ et pinte de bière à 5€ - je n'ai pas mangé là bas par contre), et le cadre très sympa (il y a même une rivière pour se baigner, bon ceci dit c'est pas celle des Metaldays...)
A ta dispo si tu as des questions en particulier
Fabulon citer
Fabulon
25/08/2017 11:28
Chouette report (as usual)!
Si l'affiche me botte, c'est pas dit que j'aille pas y faire un saut l'an prochain.

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