Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark disait ce bon vieux Arnold Schwarzenegger dans l‘excellent Last Action Hero. À moins qu’il ne s’agisse en fait d’une citation de William Shakespeare tirée de Hamlet ? Je ne sais plus… Quoi qu’il en soit, il y a fort à parier que ni l’un ni l’autre n’ont jamais posé leurs oreilles sur tous ces « nouveaux » groupes danois pour oser balancer ce genre d’inepties.
Après l’excellent deuxième album de Sulphurous (
The Black Mouth Of Sepulchre), on va donc aujourd’hui s’intéresser au nouvel album d’Hyperdontia, groupe originaire de Copenhague dans lequel on retrouve également Mathias Friborg et Paweł Tunkiewicz décidément bien occupés en cette fin d’année 2021. Intitulé
Hideous Entity, cette sortie particulièrement attendue par tous ceux ayant déjà posé leurs oreilles sur l’excellent
Nexus Of Teeth, voit la formation solliciter les mains expertes de Wes Benscoter (Autopsy, Broken Hope, Hypocrisy, Incantation, Nile, Sinister, Vader...), vétéran de l’illustration que l’on ne devrait plus avoir à présenter et qui signe ici un artwork qui une fois de plus ne manque pas de dents. Certes, la vision de l’Américain se veut plus graphique et probablement moins infernale mais elle n’en reste pas moins pertinente et sympathique pour autant.
Comme toujours avec Hyperdontia, chaque musicien a ici enregistré dans son coin ses propres parties avant de réunir le tout et de l’envoyer à monsieur Greg Wilkinson (Earhammer Studio) pour un mixage et un mastering effectués une fois de plus dans les règles de l’art. Le résultat de cette opération est ici matérialisé par une production à la fois puissante et compacte témoignant du caractère contemporain de cette nouvelle offrande tout en lui insufflant un naturel et une couleur qui vont rappeler le meilleur des sorties de la fin des années 90 et du début des années 2000. Dans tous les cas, voici encore la preuve qu’il n’est pas forcément si compliqué de faire sonner une batterie correctement et de laisser un peu de place à la basse pour que celle-ci s’exprime correctement...
Album particulièrement efficace et convaincant,
Nexus Of Teeth avait permis de poser des bases extrêmement solides et ainsi créer par la force des choses de véritables attentes à l’égard d’Hyperdontia. Certes, la formation n’a encore jamais déçu, que ce soit à travers
Excreted From The Flesh, court EP aussi sympathique que frustrant,
Excavations, modeste mais sincère hommage à Cannibal Corpse et Darkthrone ou bien lors de cette collaboration remarquée avec les Américains de Mortiferum le temps d’un « Punctured Soul » d’une efficacité indiscutable. Pour autant, le groupe n’en restait pas moins très attendu, notamment sur ce deuxième album (le premier avec Mathias Friborg au chant) qui, sans grande surprise, va reprendre les choses là où les quatre garçons s’étaient arrêtés.
Outre les délicieuses rondeurs de cette basse qui prennent ici davantage de place que dans les souvenirs laissés par
Nexus Of Teeth, on va retrouver tout au long de ces trente neuf minutes tous ces éléments qui ont fait jusque là le charme d’Hyperdontia ainsi que tout ce qui le distingue d’un Sulphurous dont les influences sont pourtant à peu de chose près les mêmes. En effet, si les noms de Dead Congregation, Morbid Angel, Incantation ou Cannibal Corpse sont les premiers qui viennent à l’esprit lorsque l’on évoque le cas des quatre danois, on ne peut pas dire qu’il y ait véritablement de redite entre ces deux projets. Ce coup d’éclat on le doit notamment au riffing particulièrement intense de Mustafa Gürcalioğlu (Decaying Purity, Engulfed, Diabolizer...) qui nous régale une fois de plus de ce jeu tantôt nerveux et technique, tantôt mélodique et bourré de feeling. Ainsi rares sont les moments qui passent sans que l’on en prenne plein les dents de ces riffs bourre-pifs balancés ici à toute berzingue dans une sorte de maelström bouillonnant et insaisissable (de "Snakes Of Innards" à "Trapped In The Void" en passant par "Coils Of Wrath", "Lacerated And Bursting" ou "Wretched Mockery Of Creation", Hyperdontia n’a rien perdu de son attaque, bien au contraire). Définitivement brutale et intense, la formule proposée par Hyperdontia est néanmoins nuancée par quelques passages moins soutenus ("Snakes Of Innards" à 4:04, "Trapped In The Void" à 1:41 et 2:23, "Coils Of Wrath" à 1:20, "Wretched Mockery Of Creation" à 1:07, etc) au groove parfois contagieux ("Snakes Of Innards" à 3:04, "Beast Within" à 0:47 et 2:31, "Lacerated And Bursting" à 3:13...) ainsi que par de nombreuses mélodies sombres et sinistres ("Snake Of Innards" à 3:33 et 4:18, "Trapped In The Void" à 3:23, "Beast Within" à 3:28, "Coils Of Wrath" à 1:51, "Grinding Teeth" à 3:33...) qui tous à leur manière vont amener un petit peu de hauteur et de relief à toutes ces séquences menées tête baissée. Enfin notons également le growl profond et impeccable de Mathias Fribourg qui en remplacement de David Mikkelsen fait ici du très bon boulot et qui surtout arrive à produire des lignes de chants sensiblement différentes de celles proposées chez Sulphurous.
Sans forcément surclasser son prédécesseur (même si la qualité de la production et la place laissée à la basse de Malik Çamlıca (Decaying Purity, Diabolizer, Septage) permettent quand même d’attester de quelques évolutions positives),
Hideous Entity s’impose dès les premières écoutes comme un album particulièrement solide et surtout à la hauteur des attentes que l’on a peu avoir après l’excellent
Nexus Of Teeth. Brutal sans être vain, varié sans pourtant perdre en homogénéité, technique sans être particulièrement démonstratif et enfin mélodique sans pour autant perdre en efficacité, ce deuxième album assoit encore un peu plus Hyperdontia comme l’un des leaders de la scène Death Metal danoise aux côtés des Undergang, Phrenelith et autre Taphos avec qui il se dispute les plus hautes marches du podium. Bref, vous l’aurez compris, c’est ce que l’on appelle un retour gagnant.
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