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Destruction Ritual - Destruction Ritual
Chronique
Destruction Ritual Destruction Ritual (Démo)
Projet international initié en 2020, Destruction Ritual réuni dans ses rangs quelques anciens de la scène française tels MkM (Antaeus, Martröð, ex-Aosoth, ex-Temple Of Baal...) et TerrorReign (Impure Ziggurat, Necroblood, ex-Evynkar) mais également un illustre inconnu (Arafel) résidant aux États-Unis et au sujet duquel Metal Archives ne m’apprend strictement rien si ce n’est qu’il tient ici le rôle de premier guitariste. Si c’est donc sous la forme d’un trio que l’entité opère, celle-ci a néanmoins fait appel "contractuellement" à un autre vétéran pour le moins expérimenté afin d’aligner comme il se doit les différentes parties de batterie nécessaires à la réalisation de leur première sortie officielle. C’est ainsi que l’on retrouve ici derrière les fûts l’infatigable Blastum qui entre Dawohl, Nihïlanth, Ritualization et autres projets actuellement plus discrets, continue de s’imposer comme l’un des plus prolifiques mais également l’un des meilleurs batteurs français de musiques extrêmes.
Fort de ce line-up particulièrement alléchant, Destruction Ritual a sorti en juillet 2021 cette toute première démo éponyme. Éditée sous la forme d’une cassette proposée en tout et pour tout à moins de deux cents exemplaires, celle-ci a vu le jour presque naturellement sur Spikekult Rekords (Antaeus, Aosoth, Arkhon Infaustus, Necroblood...), petite structure hexagonale autrefois menée par ce même MkM. Pour son artwork, le trio a fait appel aux service de l’artiste et tatoueuse franco-suisse Blanka Vrana qui signe pour l’occasion une oeuvre féminine à la fois douce et rassurante mais également curieuse et dérangeante... Enfin, notons que vient de paraître sous les couleurs du label End All Life Productions (sous-division de Norma Evangelium Diaboli) une version vinyle providentielle qui devrait ravir tous ceux qui depuis l’année dernière ronge leur frein en attendant l’arrivée d’un support physique un petit peu plus élégant.
Étant donné les quelques protagonistes embarqués dans cette sombre affaire, vous ne serez probablement pas surpris d’apprendre que Destruction Ritual (dont le nom évoque le deuxième album des Américains de Krieg) s’adonne à la pratique d’une musique particulièrement sournoise et vicieuse. Un Black Metal (quoi d’autre?) qui par le biais de longs formats (entre six et neuf minutes pas titre à l’exception de cette conclusion instrumentale d’un peu plus de quatre minutes) va prendre plaisir à nuancer son propos pour un résultat à la fois agressif et en même temps très atmosphérique.
Pourtant, on a plutôt l’impression de prime abord que le trio n’entend pas spécialement relâcher la pression. En effet, avec ce "Broken Vows & Unspoken Truth" qui ouvre le bal, Destruction Ritual prend le parti de foncer bille en tête au son d’un Black Metal abrasif et malfaisant qui pourrait rappeler d’une certaine manière l’urgence et la haine d’un Antaeus et même d’un Katharsis. Une approche radicale et bouillonnante marquée par la répétition de patterns rapides et implacables mais néanmoins nuancée ici par quelques subtils changements de rythmes (ce passage chaloupé entamé à 2:11) ou par le biais d’une séquence beaucoup plus modérée arrivant à mi-parcours et lors de laquelle le trio va nettement calmer le jeu sans pour autant sacrifier à cette ambiance menaçante qui plane sur ces presque sept minutes... À l’inverse, "A Blade As Pure As A God" va jouer sur un registre beaucoup plus lancinant grâce à une cadence moins soutenue et un riffing Rock’n’Roll taillé pour dodeliner de la carafe. Un titre forcément moins percutant et direct mais tout aussi efficace grâce également à un chouette travail mélodique qui va rappeler ce que l’on peut trouver chez Inquisition (flagrant sur ce break débuté à 3:03 où les guitares ondulent et serpentent à la manière de ce que l’on peut trouver chez les Colombiens). Avec "Chants Of Relentless Violence", Destruction Ritual choisi d’évoluer sur les deux tableaux, faisant ainsi s’alterner moments menés le couteau entre les dents et passages beaucoup plus sournois et insidieux. Des instants très justement sublimés par de nouvelles mélodies sinueuses ainsi que par la voix âpre, possédée et assurément mauvaise d’un MkM toujours aussi menaçant...
Reste cette conclusion instrumentale où sur un sample issu du film Possession (ce moment où Isabelle Adjani ère dans les couloirs du métro allemand en proie à un grand moment de malaise), le groupe y pose des notes et une mélodie qui viennent grandement renforcer la nature perturbante de ces cris de douleurs" À ce titre saluons l’utilisation d’autres samples particulièrement bien choisis et toujours à l’initiative de personnages féminins comme cette voix sifflée en persan (sample tiré du film A Girl Walks Home Alone At Night) sur le début et la fin de "A Blade As Pure As A God" ou bien encore ce rire narquois et mauvais sur "Chants Of Relentless Violence" (issu quant à lui du film australien The Nightingale). Des samples qui là encore participent grandement à cette ambiance vicieuse, sournoise et terriblement menaçante dans laquelle trempe l’intégralité de cette démo sortie de nulle part mais néanmoins incroyablement bien ficelée.
Si pour certains l’artwork pourrait sembler un petit peu trop naïf avec ses faux-airs de mangas, ne commettez pas la terrible erreur de sous-estimer cette nouvelle entité menée pour l’essentiel par des garçons à qui on ne l’a fait pas et qui surtout se sont toujours montrés extrêmement constants dans leurs précédents projets. De fait, Destruction Ritual s’inscrit d’emblée parmi les sorties les plus excitantes de l’année (dernière) en matière de Black Metal et prouve ainsi encore une fois que quoi qu’elles touchent, ces quelques personnes savent manier cet art noir à la perfection. Et si ces quatre titres ne vous suffisent pas (ce qui serait plutôt bon signe), sachez qu’un premier album est d’ores et déjà en préparation et devrait, on l’espère, arriver dans les prochains mois. D’ici là, vous savez ce qu’il vous reste à faire, faire tourner comme il se doit cette première démo et ainsi vous régaler de ces riffs et mélodies malfaisantes, de ces coups de boutoirs intenses et de ces atmosphères inquiétantes et empoisonnées. Bref, c’est tout simple, il n’y a là rien à jeter. Point final.
| AxGxB 18 Juin 2022 - 1321 lectures |
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