Sale Freux - Le corbeau clandestin
Chronique
Sale Freux Le corbeau clandestin
SALE FREUX est sans conteste le groupe préféré d’une certaine frange de la communauté black metal. Effectivement, il est vénéré et considéré comme une légende par ses admirateurs, dont je fais partie, et ce tout en étant profondément ancré dans l’underground. Notre passion pour le groupe est excessif et nous restons transis devant l’œuvre de Dunkel tant ce que l’homme propose à travers ses albums est fort, imbibé de mal-être quotidien, de souffrances profondes, de douleurs incurables… De manière générale, tous ceux qui ont expérimenté la solitude plus ou moins forcée sont sensibles aux compositions de SALE FREUX.
Et cela fait beaucoup d’années que ça dure, et même si c’est depuis 2010 que le nom de SALE FREUX résonne, Dunkel avait déjà trouvé son empreinte personnelle avant, lorsqu’il s’exprimait au sein de SAATKRÄHE, dont la quasi-totalité des compositions sont ressorties récemment. Seulement, il a peaufiné sa manière de s’exprimer et de nous rapporter ses calvaires, et il n’a finalement pas si stagné que ce que certains semblent penser. Et c’est encore plus flagrant sur ce nouvel album : Le corbeau clandestin, qui marque véritablement une nouvelle étape dans la discographie du groupe. Les changements y sont certes minimes, mais déterminants, au point que certains fans pourraient en être déstabilisés… Les 7 nouvelles compositions sont effectivement presque uniquement interprétées en guitare / voix.
Cette approche donne un résultat épuré à l’extrême, et entraîne un côté cru et direct très oppressant, mais surtout ultra-sincère. Le chant de Dunkel ressort alors plus que jamais, présentant des souffrances pures qui ne sont gommées par aucun artifice. L’impression est de boire du lait sorti du pis, de mettre une peau de bête tuée et découpée à l’instant. Il n’y a ainsi plus de garde-fou entre Dunkel et l’auditeur. Durant 40 minutes, l’homme hurle, crache et racle douloureusement, pour partager ses souffrances et déceptions. SALE FREUX n’est pas là pour rassurer et câliner, mais pour raconter la réalité telle qu’elle est. Belle dans sa laideur, magnifique parce qu’insignifiante...
Les guitares sont principalement folk, parfois électriques. Les vocaux ont été enregistrés en extérieur, dans les champs et bois de nos campagnes. Evidemment, cela ne pouvait pas être fait dans un studio, puisqu’il fallait que Dunkel se retrouve dans son élément du quotidien pour en parler avec le maximum de sincérité. Il arrive cependant que d’autres instruments se manifestent. Ce sont des percussions et un accordéon, dus à Wilhelm et Galaad, ou bien encore de légers chœurs en retrait.
Le corbeau clandestin est un album très dur, une nouvelle fois empli de détresse, mais c’est aussi un hymne à la ruralité et à un style de vie très personnel.
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