J’imagine que l’information comme quoi
KYZYL KUM s’était séparé aux alentours de 2015 n’est plus d’actualité puisque le duo batterie – guitare est de retour en cette année 2023 avec un nouvel album éponyme, succédant ainsi au premier LP «
Sable rouge » de 2012 puis au split «
Autoradio » paru en 2014 aux côtés de
THE LAST DROP, dont je serai bien en peine de dire quoi que ce soit, n’en ayant jamais entendu parler.
Généralement, lorsqu’une formation est réduite ainsi à l’essentiel, j’ai remarqué qu’elle tapait soit dans la déglingue « math » quelque chose, soit qu’elle évoluait vers des registres
stoner doom, option que l’on retiendra donc pour les deux gars d’Angoulême : la fuzz (ou l’Octofuzz, ou la Bigg Muff) à outrance en plus du son typique de la Nouvelle-Orléans ne sauraient mentir. Le duo pousse d’ailleurs le dépouillement jusqu’à ne proposer que des compositions purement instrumentales, peut-être afin de renforcer cette imagerie de désert asiatique dont le groupe tire son nom.
Un rapide coup d’œil sur les titres des sept compositions laissent de prime abord penser que les musiciens ne sont pas bien sérieux (« L’ami Ricoré » ; « Tyrannosaurus Reich » ; « D’où me met ta halle ? ») mais cette désinvolture n’est qu’apparente car, musicalement, le voyage de près d’une heure auquel nous sommes conviés n’a rien d’une blague potache. D’abord parce qu’à eux deux ils parviennent à déclencher un sacré bordel avec bien entendu un son de guitare assez monstrueux, qui rend la basse inutile et dont les accords me font parfois penser à du
MONSTER MAGNET, dans « Voiture de course » par exemple, ou encore à des délires très
garage noise rock (« Une bonne messe noire des familles »), ce qui à mon sens rend
KYZYL KUM bien plus intéressant que la moyenne, d’autant que mon seuil de tolérance au
stoner traditionnel est assez bas. Ensuite parce que le batteur a une frappe de mule, privilégiant l’instinct et la puissance à la technique.
Il reste que l’écueil de ce genre de disque est pour moi systématiquement le même : entre la répétition outrancière des riffs, le manque de variations de tempos et l’absence de lignes de chant, le tout me semble un peu long et je n’aurais pas rejeter l’idée de supprimer une ou deux compositions, sans pour autant trop savoir lesquelles tant elles sont homogènes et forment un ensemble indissociable. Et c’est sans doute la force de «
Kyzyl Kum » : être davantage une atmosphère qu’une collection de titres, un long périple plutôt qu’une succession d’étapes.
En définitive, il est pour moi évident que tout amateur de
stoner doom pourrait être séduit par les vents brûlants de
KYZYL KUM, en précisant toutefois que l’approche est ici bien plus brutale que ce que peuvent proposer les ténors du genre,
KYUSS ou
ELDER : la mélodie est ici rejetée au rang d’accessoire, et merci bien.
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