Neuf minutes et cinquante-deux secondes. Neuf titres. Deux groupes. Un disque. A quoi avons-nous affaire ? Oui, c’est un split. Mais encore ? Oui, c’est un split de
grind. Mais pas de la gnognotte imbitable hein !
PROUDHON et
CIVILIAN THROWER montent une association de malfaiteurs, sachant que tous les deux nous ont régalés en 2022 : le premier avec son
death metal furibard (
« Social Tympanum »), le second avec son
grindcore aux saveurs 80’s (
« Trebuchet Showroom »). Donc, de prime abord, ce disque risque de faire l’effet d’une brique prise sur le coin de la gueule, avec sa pochette bien dans l’esprit DIY et son format évidemment cassette.
Les Lyonnais de
CT disposent de la face A et lui font subir les derniers outrages. Bon sang, ces cinq nouvelles compositions sont toutes des bombes sales. Il y a certes toujours les influences de la doublette magique
CARCASS /
NAPALM DEATH, avec, il me semble, un côté plus prononcé pour ce dernier que sur l’album précédent mais je pense que cela est principalement dû au fait que le son s’est légèrement éclairci, il est moins grésillant et cette légère amélioration (du moins c’en est une pour moi) décuple la puissance des morceaux avec d’une part une valorisation de la versatilité du vocaliste
Pibe (aussi dans
WHORESNATION) qui enchaîne sans moufter hurlements
grind, aboiements
hardcore et borborygmes
death, une véritable démonstration de force. D’autre part, les musiciens sont eux aussi mieux servis que le passé : les riffs sont enfin parfaitement compréhensibles, la guitare est plus distincte, faisant un récital féroce de ses gammes extrêmes. Du côté du batteur, c’est l’énergie atomique qui domine, le mec fracasse ses blasts, la messe est dite,
CIVILIAN THROWER vient de poser ses godillots sur la table, personne ne bronchera.
Par conséquent, si vous êtes du côté de Vaulx-en-Velin fin juin, déplacez-vous au
Lixiviat Festival 2023, il y a clairement une affiche d’enculés (
CIVILIAN THROWER donc mais également
YACOPSAE,
THE AFTERNOON GENTLEMEN,
CHIENS,
BLOCKHEADS,
WARFUCK,
LOVGUN ou encore
MASSGRAV et
WHORESNATION), bref, que du très lourd.
Je retourne symboliquement la cassette (change de Bandcamp donc). Il semblerait qu’il n’y ait pas que
CIVILIAN THROWER qui ait bouffé de la hyène enragée. Car si
PROUDHON reste dans des formats de titres courts tels qu’on lui connaissait (grosso merdo, une minute), soit j’ai la berlue, soit les mecs ont clairement décidé de faire exploser leur plafond de violence autorisé. C’est légal ça, de tartiner autant la tronche des auditeurs ? Beaucoup plus
grind death que dans mes souvenirs, les quatre morceaux mettent avoine sur avoine, ce sont de grosses tartines de phalanges chirurgicalement appliquées sur un fessier rebondi. Ici également, la production donne le meilleur d’elle-même pour faire sonner le groupe à la hauteur de ce qu’il est : un concentré de rage sociale, le genre de truc hautement inflammable qui, s’il remplaçait en manifestation la techno et son cortège de slogans à la con, aurait déjà permis de régler le problème depuis longtemps : tribunal populaire pour haute trahison et peloton d’exécution.
Nous pourrons donc remercier le label
Zillion of Meat pour ce split pour le moins belliqueux. Nous sommes là face à deux formations qui viennent d’atteindre un niveau d’accomplissement dantesque où se mêlent intelligence d’écriture, technicité musicale et agression permanente. Evidemment, c’est une rouste absolue.
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