NATTVERD, quatrième album ! Et hop, il gratte encore un demi-point en plus au compteur. Après
Styggdom sorti sur Osmose et auquel j’avais mis 7.5 en 2020, après
Vandring toujours sorti sur Osmose et auquel j’avais mis 8 en 2021, voici
I helvetes forakt, proposé cette fois-ci sur Soulseller Records en 2023, et auquel je mets… 8.5. Normal, le groupe a réussi à atteindre un petit niveau supérieur en gardant et en peaufinant son style, en consolidant ses compétences.
Petit rappel,
NATTVERD n’est pas un one man’s band mais un groupe complet. Et même si certains one man’s band sont très doués, il est rare qu’ils puissent bien maîtriser l’ensemble des instruments. Ici, ça joue bien, ça tabasse, ça fracasse, ça détruit tout de manière implacable. On comprend tout de suite avoir affaire à des musiciens de qualité. Et effectivement, il y a une belle équipe. Avant tout nous retrouvons les deux plus vieux compères du groupe, à leur poste depuis 2010 : Ormr au micro et Atyr à la guitare. Ensuite, Sveinr, arrivé en 2018, est à nouveau à la basse malgré son implication chez les fameux
NORDJEVEL et
NEBULAR MYSTIC. Il y a aussi le deuxième guitariste, qui n’a pas changé non plus en trois ans : Aven de
NOXIUM FERUS. C’est par contre un nouveau batteur qui a été recruté après le départ de Anti-Christian (
DOEDSVANGR), en la personne de Renton, joyeux drille habituellement appelé Trollbank au sein de
TROLLFEST. Un sixième membre vient compléter la formation : Serpentr. Il a été chanteur sur certains passages des albums précédents, mais cette fois-ci il s’est contenté d’écrire des textes.
Avec ce nouvel album, les Norvégiens vont apporter de l’eau au moulin de ceux qui affirment qu’il suffit d’être originaire de Bergen pour faire du bon black metal pur et dur. Qu’est-ce qui a été glissé dans leur biberon pour qu’il y ait autant de talent dans cette ville ? Ici aussi, les 10 compositions sont de très bonne facture, avec toutes les variations possibles et efficaces dans ce genre de black metal féroce. Avant tout la puissance est parfaite, avec des vagues de haine qui mettent des patates en pleine poire, mais au lieu de tout miser sur cette hargne inarrêtable,
NATTVERD apporte des nuances qui enrobent délicieusement ses compositions. Déjà, il ajoute des samples, mais avec parcimonie et aux bons moments. L’album commence ainsi par le bruit du vent et de cloches qui résonnent, et il termine avec la pluie, les vagues et le tonnerre. En cours de route, nous aurons eu d’autres petits ajouts, comme des hurlements de loups. Plus important, les compositions n’oublient pas de ralentir par moments. Pas pour placer des breaks destinés à faire souffler, mais bien en tant que tel, en tant que morceaux plus vicieux et en nuances. Les mélodies s’y font plus marquées, et le résultat lorgne farouchement vers de vieux
GORGOROTH, pour mon plus grand plaisir. Ces passages sont mes préférés et je ne me lasse pas de réécouter en boucle « Oeyne i natten », « Helvete kjenner alt, selv naar attaken har lagt seg » et « I moerke skip innover ». Ils n’hésitent pas à intégrer une pincée de claviers, et ils me retournent encore plus que les morceaux excités.
Avec ses bonne odeurs de
GORGOROTH grande période,
NATTVERD me convainc donc une nouvelle fois. Il m’emmène même un poil plus loin que l’album précédent. C’est implacable sans être buté, c’est maîtrisé sans être trop technique et démonstratif… C’est bien, très bien. Il y a juste encore moyen de faire mieux et de traumatiser encore plus l’esprit, donc je ne vais pas plus haut que 8.5. Bravo !
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