Si j’étais une grosse feignasse (mais tous mes amis vous diront le contraire…si vous les payez cher) j’aurais pu rédiger cette chronique en 5 minutes chrono! Oui, il m’aurait suffi de reprendre la chronique du dernier Obituary, de remplacer les termes « death metal » par « hardcore », « John Tardy » par « Freddy Cricien » et « Floride » par « New York ». Car nous sommes ici un peu dans le même cas de figure : à savoir le retour attendu d’un groupe culte, une référence pour sa scène, après quelques années de break…et dans les deux cas un retour un peu décevant.
En effet, Madball nous revient 2 ans après l’EP « NYHC » et 5 ans après le très bon « Hold It Down » et, comme pour Obituary, Madball était attendu au tournant. Eh oui! Le statut de référence du style est à double tranchant, car on attend forcément plus de vous que de n’importe quel autre groupe, et ce d’autant plus après un break de quelques années. Alors rentrons tout de suite dans le vif du sujet : que vaut ce « Legacy » tant attendu des kings of NYHC (comme le clame fièrement le sticker sur le cd)?
Pour commencer, disons le tout de suite, ce skeud ne surprendra personne (en tout cas aucun fan du groupe). Madball reprend son travail là où il l’avait laissé avec « Hold It Down » et, sans se contenter du strict minimum, se repose quand même grandement sur ses acquis. Vous me direz que c’est une lapalissade de dire que Madball n’a pas évolué…c’est vrai qu’on parle de hardcore (de New York hardcore qui plus est), un style ou l’évolution musicale est assez rare (voire même mal vue). Cet album n’est pas mauvais et on retrouve avec plaisir la bande à Freddy mais on aurait aimé un peu plus d’audace, de prise de risque de la part du groupe. Car cet opus aligne les titres (2 minutes en moyenne) avec tous les éléments classiques du groupe (et du style) : riffs rapides et tranchés, chant hargneux, mosh parts, sing alongs etc…mais il manque un petit je-ne-sais-quoi qui rendrait cet album plus accrocheur. Les chansons ne manquent pourtant pas de punch et s’enchaînent à 100 à l’heure, « Heavenhell » est même une très bonne chanson de même que « Behind these walls » mais passées quelques pistes la vague sensation de déjà-entendu se fait sentir (oui je sais c’est normal c’est du hardcore mais quand même) et on décroche un peu… « 100% » et son chant en espagnol ramène un peu de fraîcheur, « Hardcore pride » et ses 15 secondes au compteur n’est pas sans rappeler « Hardcore still lives » sur
« Demonstrating my style » et le cd se termine sur l’hymne à l’unité de la scène hardcore qu’est « Worldwide ». Les textes font une fois de plus la part belle aux thèmes de famille, respect, intégrité…chers au groupe, et la production de Zeuss est correcte sans pour autant être extraordinaire (par rapport par exemple au dernier Born From Pain produit par Tue Madsen).
Finalement, après l’écoute de ces 16 titres je reste personnellement un peu sur ma faim. Pas que cet album soit mauvais, non, mais il n’est pas aussi bon que ce à quoi je m’attendais et c’est peut-être ça aussi le prix à payer lorsqu’on est une référence, il faut toujours en donner plus pour satisfaire le public. On aurait aimé quelques titres vraiment accrocheurs comme un
« Set it off », « Pride » ou « Hold it down », mais bon il suffit de se dire que ce sera pour le prochain !
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