Blood Red Throne - Nonagon
Chronique
Blood Red Throne Nonagon
Malgré désormais une existence d’un quart de siècle et des sorties publiées de façon régulières le combo mené par l’inusable Daniel Olaisen a encore et toujours ce statut d’outsider au sein de la scène Death norvégienne, et ce bien qu’ayant sorti des disques relativement efficaces mais au rendu assez inégal depuis son premier long-format « Monument Of Death » en 2001. Ayant retrouvé des couleurs depuis l’agréable
« Imperial Congregation » il y’a deux ans et demi il comptait bien confirmer ce retour en forme avec ce onzième album, qui voit cependant un changement majeur au sein de ses membres vu que le chanteur historique Yngve Norvin Christiansen a mis les voiles de façon inattendue. Présent depuis 2011 celui-ci était le vocaliste ayant évolué le plus longtemps au sein de la formation et il n’était donc pas aisé de le remplacer, et pour lui succéder celle-ci a jeté son dévolu sur le quasi-inconnu Sindre Wathne Johnsen... qui hormis son travail au sein de DECEPTION n’a vraiment pas un curriculum vitae des plus impressionnants. Possédant un timbre vocal plus caverneux et guttural que son prédécesseur et y ajoutant quelques passages criards bien sentis sa prestation est à l’image de celle de ces camarades de jeu... à savoir propre et sans fioritures, à défaut de posséder une réelle folie marquante.
Car finalement on retrouve les mêmes points positifs comme négatifs présents depuis longtemps de façon récurrente chez les nordiques, à savoir un opus bien exécuté, sympathique à l’écoute et joué de façon très professionnelle mais qu’on oublie finalement très rapidement une fois qu’on en est arrivé au bout du fait d’un trop grand déséquilibre. Et on va avoir ces deux points antagonistes dès le départ avec l’excellent et remuant « Epitath Inscribed » (qui met en exergue tous les tempos disponibles) suivi dans la foulée par l’ennuyeux et prévisible « Ode To The Obscene », qui se fait beaucoup trop rapidement répétitif et linéaire. Bref on a directement droit à ce qu’on apprécie chez l’entité comme ce qui nous énerve... car si elle a cette faculté de proposer de bonnes compositions simples et entraînantes elle a du mal à garder l’inspiration sur la longueur, et tout cela fini par offrir des passages sans chichis mais répétés en boucle où l’on a du mal à rester attentif jusqu’au bout, malgré que ça ne s’éternise jamais trop longtemps. Si après cette doublette aux deux visages « Seeking To Pierce » ne va clairement pas relever le niveau (tant ça manque franchement de couilles et d’allant) en revanche on va retendre l’oreille sur le très sombre et excellent « Tempest Sculptor », où le dynamisme est de retour de par une grande variété rythmique majoritairement basée sur la rapidité et la puissance.
D’ailleurs ce deuxième tiers va être nettement plus convaincant tant ici c’est parfaitement équilibré, que ce soit sur l’implacable et dense « Every Silent Plea » au grand-écart affirmé ou encore sur le mid-tempo remuant de « Nonagon » qui donne une furieuse envie de secouer la tête. Voyant ici le groove général (présent depuis le début) s’accentuer encore plus la bandde va ensuite terminer les débats un peu en roue-libre sans chercher à se compliquer la vie, preuve en est le sympathique (à défaut de mieux) « Split Tongue Sermon » où la diversité se déroule tranquillement sans folie ni passion communicative. Heureusement une dernière bonne rasade d’attractivité va intervenir sur le très bon et entraînant « Blade Eulogy » porté majoritairement sur la rapidité permanente... avant de terminer tout ça par le trop long et mitigé « Fleshrend » qui aurait gagné en accroche en se faisant plus expéditif, vu qu’il contient quelques bonnes petites choses malgré tout. Du coup même si tout ça ne marquera pas l’histoire du genre à cause d’un manque de passages franchement marquants et de titres qui n’ont rien de classiques en devenir, on a quand même de quoi oublier les tracas du quotidien avec cette réalisation efficace mais qui reste (et restera) anonyme tant il y’a franchement supérieur... vu qu’ici c’est de la pure deuxième division ni plus ni moins. Autant dire que les fans des norvégiens ne seront pas dépaysés et qu’ils y trouveront facilement leur bonheur, ce qui sera moins le cas des autres... tant il y’a nettement supérieur au pays des fjords comme à l’international. Mais à l’heure actuelle où tout n’est que paraître et narcissisme cette authenticité et cette sincérité artistique – même si elle est imparfaite, est toujours agréable à entendre et cela fait plaisir de voir cette sensation perdurer dans le temps... surtout que les gars ont toujours la foi, malgré toutes les galères de personnel et changements permanents de labels qui se sont multipliés avec l’âge... et on ne peut qu’applaudir cela fermement d’avoir réussi à garder les troupes unies contre vents et marées.
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