Blood Red Throne - Imperial Congregation
Chronique
Blood Red Throne Imperial Congregation
Malgré les années qui passent et un intérêt toujours assez limité de la part du public il faut saluer la persévérance de Daniel Olaisen qui a toujours maintenu son bateau à flot contre vents et marées, bien que celui-ci ait enchaîné les galères de label autant que de personnel… ce dernier ayant régulièrement vu nombre de nouvelles têtes jouer à ses côtés. Si la formation a trouvé une relative stabilité dans ce domaine depuis le début de la décennie celle-ci a depuis le pataud
« Fit To Kill » changé d’écurie pour atterrir désormais chez Nuclear Blast, et essayer ainsi de retrouver un second souffle tant elle a à se faire pardonner après cette dernière sortie loin de son meilleur niveau. Car si elle est toujours restée un honnête artisan de la deuxième division du Death international elle a su cependant pondre des disques agréables, où le groove et l’accroche restaient relativement constants mais sans prétendre révolutionner quoi que ce soit vu que ça a toujours été d’un classicisme à toute épreuve. Et une fois encore il ne faut pas s’attendre à une révolution de palais dans la musique des Norvégiens, même si heureusement ce dixième album va être meilleur que son prédécesseur sans pour autant changer la donne au niveau de leur statut, et n’être finalement qu’un long-format de plus dans une désormais longue discographie.
Néanmoins d’entrée on retrouve ce gros côté groovesque propre à l’entité et qui faisait cruellement défaut sur sa précédente livraison, car « Imperial Congregation » montre tout le panel de jeu des nordiques entre tabassage intense, mid-tempo rampant (qui donne une furieuse envie de secouer la tête) et parties lentes écrasantes… le tout étant joué en alternance de façon cohérente et régulière. Porté par un riffing très sombre, une basse massive bien audible et un côté mélodique sur le solo fort agréable ce premier morceau donne le ton de ce que va être la suite de cette galette, et offre un parfait condensé de ce que à quoi on va avoir droit ensuite. Dans la foulée de cette ouverture réussie la doublette « Itika » / « Conquered Malevolence » confirme les bonnes impressions déjà entrevues en renforçant le groove général, tant ces deux titres offrent une envie furieuse de headbanger tout en voyant les rythmiques médium être mises plus en avant au milieu de courtes accélérations et rares ralentissements, où la batterie tout en roulements et au tapis de double omniprésent met l’accent là où ça fait mal. Confirmant que ce début d’opus est d’une accroche sans failles « Transparent Existence » va lui tout écraser sur son passage tant le rythme va s’y alourdir de façon quasi-permanente, amenant une lourdeur suffocante à la noirceur absolue d’où émerge quelques explosions de violence au milieu des ténèbres oppressants. Prouvant que même en levant le pied le quintet arrive à garder son attractivité (via une relative simplicité habituelle et une courte durée générale), celui-ci va confirmer un peu plus loin son savoir-faire et sa maîtrise sur les équilibrés et ultra-efficaces « We All Bleed » et « 6 :7 » (ce dernier montrant un petit côté DEICIDE pas dégueulasse sur les riffs et plans de batterie), qui sans se montrer géniaux restent accrocheurs et bien foutus.
Cependant comme à chaque fois les gars vont perdre en attractivité à cause de compositions linéaires et redondantes, et c’est le cas ici avec l’ennuyeux « Inferior Elegance » trop peu inspiré pour captiver sur la durée et qui se répète trop rapidement… défaut récurrent sur le prévisible « Consumed Illusion » aux plans qui tombent comme un cheveu sur la soupe. D’ailleurs cette fin de galette avec le mitigé et linéaire « Hero-Antics » est laborieuse et prouve une fois encore de la difficulté des nordiques à maintenir un intérêt constant sur chacun de leurs enregistrements qui connaissent tous des hauts et des bas, et ce cru 2021 malgré ses bons points disséminés ici et là ne déroge pas à cette règle même s’il se conclut de façon convaincante avec le surprenant « Zarathustra ». Car outre être le moment le plus long proposé jusqu’ici il va surtout étonner par une accessibilité plus large que tout ce qu’on a pu entendre jusque-là, proposant une facette plus mélodique détonante de prime abord mais qui s’agrège parfaitement au milieu de cette diversité rythmique où l’explosivité n’est pas oubliée, vu qu’elle sait se faire entendre quand il le faut… mais avec parcimonie.
En revanche il est évident que tout cela est trop classique et manque de moments vraiment mémorisables pour devenir incontournable (malgré la qualité d’exécution impeccable de bout en bout), vu que ça donne souvent le sentiment d’être interchangeable et qu’il est probable que ça s’oubliera assez rapidement. Par contre il faut quand même reconnaître que la bande surprend sur ce coup-là, tant on la croyait presque morte et enterrée et qu’on n’espérait plus rien ou presque d’elle. Avec sa production puissante et chaude et sa grande diversité jouée de façon régulière et assez convaincante cette réalisation fort sympathique redonne une certaine crédibilité à ses géniteurs à défaut de pouvoir viser plus haut, même s’il est probable que ça n’est pas qu’ils recherchent et qu’ils préfèrent se faire plaisir dans leur zone de confort habituelle, loin d’une grosse exposition médiatique qui leur sied totalement et où ils se sentent parfaitement à l’aise.
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