J'ai toujours eu un faible pour Blood Red Throne. Le genre de groupe qui ne fera jamais partie des grands mais qui ne se laisse pas faire pour autant. Et qui, mine de rien, a déjà sorti 2-3 très bons trucs (
Affiliated with the Suffering et
Altered Genesis en particulier). Souvenir le plus récent des Norvégiens, un concert bien viril en première partie de Suffocation l'année dernière qui avait encore fait augmenter leur capitale sympathie. Le hic, c'est que le combo de Kristiansand avait du mal à garder une qualité constante sur ses dernières productions, à l'image d'un
Brutalitarian Regime qui s'essoufflait trop vite. Oubliez ces petits travers car avec ce nouvel album éponyme, le deuxième pour Sevared Records, Blood Red Throne revient en très grande forme.
Ce n'était pas gagné pourtant. Car après avoir perdu l'un de leurs guitaristes de toujours, Tchort (Carpathian Forest, Green Carnation, ex-Emperor), les Scandinaves ont ensuite vu filer leur bassiste originel, le monstrueux Erlend Caspersen, ainsi que leur chanteur Vald, remplacés respectivement par Ole Bent Madsen (Horizon Ablaze) et Yngve Bolt Christiansen (ex-Concussion). Sans vouloir manquer de respect aux nouveaux, Blood Red Throne a ainsi perdu beaucoup de son charme en 2-3 ans et ça c'est ressenti sur album.
Unique représentant de la formation originelle, le guitariste Død a décidé qu'il était temps de revenir à la splendeur d'antan. Dans la lignée du disque précédent mais davantage inspiré,
Blood Red Throne reprend les ingrédients qui ont fait le succès du groupe, tout en doublant le coefficient de brutalité. Le death metal des Norvégiens est ainsi toujours orienté old-school, avec beaucoup de groove et des gros bouts de Cannibal Corpse dedans. Il suffit d'écouter ce gros mid-tempo sur-gras à 1'53 sur "In Hell I Roam" (qui passe bizarrement beaucoup mieux que sur le dernier Devourment...), le début groovy du single "Primitive Killing Machine", "Deatholation" à 1'39, "Torturewhore" (la piste la plus old-BRT et la plus marquée par les Américains) ou encore la séance headbanging de "Exoneration Manifesto" à partir de 3'12, pour sentir les bonnes odeurs de cadavres. Mais à côté, Blood Red Throne ne se gêne pas pour blaster. Il y a toujours eu des blast-beats chez les Scandinaves mais l'éponyme se place sans doute comme l'album le plus brutal de leur discographie. Et avec une production ultra musclée et d'excellents riffs bien sauvages, les dégâts sont considérables. Un peu comme si le quintette avait importé du polonais dans sa musique. "In Hell I Roam" à 0'22 après une introduction prometteuse au tchouka-tchouka, la très virile "Hymn Of the Asylum" (si ce n'est un mid-tempo un peu trop facile à 1'32) qui cogne dès le début, la dernière partie de "Primitive Killing Machine" qui clôture le titre en beauté, "Exoneration Manifesto" à 0'40 et son riff bien dark ou encore "March Of The Undying", très bon morceau final qui envoie régulièrement la sauce, voilà quelques passages fameux parmi une flopée de bons moments proposés par ce nouvel opus qu'on ne se lasse pas d'écouter. D'autant que si Blood Red Throne se montre très énervé, il se rappelle que la mélodie reste importante, nous offrant bon nombre de leads mélodiques fort sympathiques ("Soulseller" à 3'02, "In Hell I Roam" à 3'01, "Primitive Killing Machine" à 0'36, "Torturewhore" à 2'17, "Exoneration Manifesto" à 0'16, "Dødens Makt" à 1'30, "March Of The Undying" à 4'10 sur du poutrage en règle, etc.). Inévitablement, quelques passages passent moins bien comme certains riffs plus basiques/génériques mais sinon, on sent un Blood Red Throne inspiré comme il n'avait pas été depuis longtemps. Il n'y a que le morceau "Dødens Makt" qui soit sensiblement inférieur aux autres. Le combo s'adonne sans réussite à des rythmiques modernes syncopées, preuve qu'il ne vaut mieux pas qu'il sorte des sentiers battus .
Car oui,
Blood Red Throne reste un album de death metal très classique. On le sait, ce ne sont pas les Norvégiens qui vont faire souffler un vent d'air frais sur le genre. Mais on n'avait pas vu le groupe à pareille fête depuis
Altered Genesis, album qui m'avait fait découvrir le combo. Et ça, ça fait plaisir! On oubliera alors vite quelques passages en deçà, un "Dødens Makt" dispensable, une basse vrombissante du petit nouveau bien audible mais loin des aptitudes du sieur Caspersen, ou encore les screams pas tops d'un Christiansen bien plus à l'aise dans les growls d'ours mal léché. J'aurais également aimé encore plus de blasts (on n'en a jamais assez!) tant la jouissance atteint son paroxysme pendant les passages les plus rapides. Trois fois rien au regard de la qualité d'ensemble d'un album redonnant ses lettres de noblesse à Blood Red Throne qui peut exposer fièrement sur sa pochette le trône ensanglanté qu'il vient de reconquérir.
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