Pour clôturer cette belle année “death tech” et cela quelques semaines après les sorties monstrueuses de Archspire (oui encore Eliran Kantor aux crayons ici) et First Fragment, place au sixième album des Allemands d’Obscura. Un autre gros calibre du genre mais que j’aurai complètement lâché à partir d’
Akróasis (désolé), rien de mauvais en soit mais une musique qui ne me parlait plus tellement… Jusqu’à ce nouvel opus. La quadrilogie de
Cosmogenesis à
Dilivium se termine pour laisser place à une nouvelle trilogie. Exit V.Santura (qui suit la bande depuis ses débuts) pour la production, direction Göteborg chez maître Fredrik Nordström (enregistrement, mixage et mastering). Exit aussi Relapse Records pour le mastodonte Nuclear Blast. Un faux air de table rase qui marque en fait le retour du guitariste Christian Münzner (de 2008 à 2014) et du bassiste Jeroen Paul Thesseling (de 2007 à 2011), ma période préférée en somme. Pas de Hannes Grossmann (toujours en froid avec Steffen) mais la présence d’un nouveau batteur “tech” David Diepold (Cognizance).
Après le récent “come-back” réussi de
Thulcandra (sorti tout juste un mois avant ce brûlot), Steffen réitère un revirement pour son autre bébé Obscura. Malgré une introduction typique du groupe, l’hommage (encore trop poussé pour certains) à Chuck Schuldiner s’efface pour une musique plus épurée et directe à forte consonance suédoise ! Le choix de la production au studio Fredman n’est pas anodin. Un death thrashy mélodique façon At The Gates modernisé aux forts relents d’un Mors Principium Est (aspect clinique et power/heavy). Confirmation plus qu’explicite lors de l’apparition de Björn "Speed" Strid (Soilwork) sur le hit “When Stars Collide” (ce pur riff death mélo à 1:14), enfin plutôt la case heavy de The Night Flight Orchestra qui rappellera avec nostalgie le premier Nightrage. Un sourire pour certains (“The Neuromancer” et son tremolo black/death sorti de Thulcandra) qui pourra se transformer en moue lorsque Obscura pousse jusqu’au power chord saccadé (à la limite du metalcore sur “In Adversity”).
Méchamment “catchy” donc, les soli de Christian Münzner n’ont clairement rien à envier à ceux de Phil Tougas, clairement l’un des meilleurs guitaristes de la case “tech death”. “Forsaken” (réponse power/heavy à Phil à 5:23), ”Solaris”, “The Neuromancer”, “In Adversity”... Mais le Monsieur apportera aussi sa patte “death metal”. Forcément on pensera à Necrophagist voire à Anata ou The Forsaken sur de nombreux passages plus “alambiqués” et "testostéronés". Pour ce dernier aspect, le groupe allemand fera à un clin d'œil à ses prémices typiquement death metal sur le mid-tempo “Devoured Usurper”. Morceau qui permet de redécouvrir les vocaux gutturaux de Steffen car pour le reste, la dominante reste criarde. Un chant malheureusement manquant de coffre (aboiements d’un Tompa covidé), là où le mixage sur Thulcandra était plus effacé et certainement plus dans les graves. Pour autant les réfractaires au chant clair vocodé seront ravis d’apprendre qu’il a complètement disparu (l’introduction de “Forsaken” en fond est un leurre) !
Accrocheur et “frontal”, l’écoute subira malgré tout quelques moments de flottement, je pense au morceau éponyme, “In Unity”, le final “Heritage” (claviers kitsch attrayant néanmoins) ou “Orbital Elements II”. Suite plutôt quelconque du premier du nom sur
Cosmogenesis et composé par Jeroen. Difficile de passer après le jeu complètement fou de Dominique Lapointe (je viens de voir à l’instant un nouveau “playthrough”, cet homme est inhumain), Jeroen proposera un jeu plus sobre et nettement moins groovy. Une touche ressentie dès les premières secondes de “Forsaken” mais de grande qualité et qui sied au contraste musical plus “froid” de
A Valediction.
A Valediction débute la nouvelle trilogie d’Obscura pour une musique plus “directe” et “catchy” à fortes saveurs scandinaves. Le résultat est plutôt redoutable. Les adeptes pleureront certainement les escapades progressives et plus expérimentales (quoique fortement imprégnées de ses références) pour cette musique nettement plus convenue… Mais tellement redoutable. Steffen prouve quelques semaines après Thulcandra une réelle renaissance d’efficience musicale, il ne reste plus qu’à se ronger les ongles avant la deuxième partie du triptyque.
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