“#Badbuzz”, la taxonomie “à clique” est placée, nous y reviendrons. Le groupe bavarois (enfin international) Obscura revient un peu plus de trois ans après l’adoubé
A Valediction pour la deuxième partie de leur nouvelle trilogie, toujours sous le crayon d’Eliran Kantor et la production de Fredrik Nordström. Un retour sous une douche froide à vrai dire, le line-up est entièrement remodelé par son frontman et compositeur Steffen Kummerer… Fini le clin d’oeil à l’époque bénie
Cosmogenesis, le fameux guitariste virtuose Christian Münzner (Retromorphis) est remplacé par Kevin Olasz (Deadborn), le légendaire bassiste Jeroen Paul Thesseling (ex-Pestilence) par respectivement Alex Weber (Revocation, Malignancy) puis Robin Zielhorst (ex-Cynic, ex-Exivious) quant au frappeur David Diepold (Cognizance), c’est le Britannique James Stewart (Decapitated, ex-Vader) qui récupère les baguettes. Tabula rasa, soit. Sauf que lorsque la bande dévoilera ses premiers extraits, Alex et Christian crieront au vol. Pas simplement un riff ou une mélodie, mais carrément des structures entières de morceaux proposées pour la composition. Évidemment sans l’accord des protagonistes partis. La soufflante des réseaux sociaux ne tardera pas, je vous laisse la lecture des commentaires de chaque post d’Obscura, trolling maximum. Non sans passif, les hommages un peu trop appuyés à Death et évidemment le calque Dissection dans Thulcandra tamponneront les griefs de “duplicata” du père Steffen. Passons et attardons nous plutôt à ce
A Sonication.
Les adorateurs de
A Valediction et même des derniers albums auront peut-être une certaine déconvenue à l’écoute de ce septième opus. Habitués à une longue introduction, “Silver Linings” saute à pieds joints dans nos esgourdes. Obscura met de côté son tricotage pour un death moins technique et moins progressif que d’habitude. Pas non plus un retour à
Retribution mais une musique plus épurée et directe qui garde son socle mélodique imposant (le choix de Nordström n’est pas anodin) et aérien (le superbe instrumental “Beyond the Seventh Sun”). D’ailleurs le son du studio Fredman fera lui aussi débat (Steffen est cette fois crédité comme producteur), une distorsion étonnante et un rendu brut qui s’éloignent de la finesse du précédent album. Pas choquant à mon sens, cela colle à l’aspect frontal. Tout comme l’album précédent Steffen n’utilisera que très peu son vocodeur et on se demandera pourquoi le gaillard ne pousse pas davantage dans le guttural, le coffre y est (le jouissif “The Prolonging”). Son chant criard (façon Tompa) lui semble désormais stable pour une fois. Le batteur James Stewart (batteur live pour Belphegor, certification “blast” validée) coche pas mal de cases mais niveau richesse rythmique l’écart se creusera si l’on compare avec les subtilités de Robin à la basse fretless. Arrivé abruptement j’espère que le gaillard s’exprimera davantage pour la suite.
39 minutes dont un morceau instrumental de 5 minutes, peut-être qu’un titre supplémentaire aurait été apprécié… Album bâclé alors ? En écoutant au casque, les nombreux arrangements (parfois masqués par le son outrancier certes) et le travail de composition sont pourtant bien présents (la vitrine “Beyond the Seventh Sun”). La galette se découvre encore au fil du temps même après plusieurs écoutes quotidiennes depuis sa sortie. Mais surtout aucun remplissage contrairement aux opus antérieurs, ce
A Sonication sera fluide et tiendra notre attention tout du long. Les multiples références suédoises (le refrain d’”Evenfall” aux airs d’un Hypocrisy des bonnes familles ou le break de “The Sun Eater”) capteront efficacement nos tympans. Forcément sans Münzner, moins de soli extraterrestres et de riffs alambiqués, mais Steffen n’est clairement pas manchot (“In Solitude” en haut du panier). On regrettera une fin d’album moins percutante et mémorable qui laissera comme un léger goût d’inachevé.
Certains seront peut-être déçus de ce “rétrogradage” en termes de technicité et de finesse de composition, mais ces choix font de ce
A Sonication certainement l’album le plus fluide et accrocheur de la discographie d’Obscura. Pour ma part je n’aurais clairement pas rechigné pour un morceau (voire deux) supplémentaires pour redynamiser une fin d’album plus “conventionnelle”. Peut-être qu’en trouvant un juste milieu entre
A Valediction et
A Sonication avec des membres de line-up impliqués, l’auditoire y trouvera son compte sur la troisième partie de ce triptyque ? En tous les cas, je l'attends avec impatience (et sans histoire de plagiat si possible).
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