Presque six années ont passé, Thulcandra était quelque peu tombé dans l’oubli après un monotone et prévisible
Ascension Lost. Rappel pour les autres. Retour en 2010 pour un genre en perdition, Thulcandra lancera un véritable hommage à Dissection (plagiat pour certains, je ne referai pas le débat) puis il l’édulcorera en y ajoutant d’autres éléments black/death de feu No Fashion Records (le trio d’ouverture imparable de
Under A Frozen Sun). Mais à l’image d’Obscura de Steffen Kummerer, une musique à la qualité descendante après des débuts glorieux (
Cosmogenesis). Le groupe de Munich au line-up remanié sera d’ailleurs touché par un nouveau deuil, après le suicide de son guitariste fondateur, le bassiste Christian Kratzer décédera dans un accident. Vous l’aurez remarqué de suite (oui vraiment très grossier en comparaison), pas de Necrolord pour l’artwork de ce quatrième album (un dénommé Herbert Lochner)… Un autre nom pour raviver la flamme de Jon Nödtveidt néanmoins, Dan Swanö au mixage et mastering. Producteur d'œuvres nommées
The Somberlain et
Storm Of The Light’s Bane.
Le premier extrait dévoilé en vidéo “Funeral Pyre” (et ouvrant cet album) m’aura clairement fait saliver pour la suite, un nouveau hit dans leur discographie. Condensé d’un Dissection remis au goût du jour tout en évitant de tomber dans la copie du maître, comme un retour au Thulcandra de 2010. Effectivement le groupe renoue explicitement à ses premiers amours de la faucheuse anti cosmique, parfois il est vrai à l’extrême limite du calque (l’introduction de “In Vain” plus que marquée par “The Somberlain”). Steffen a d'ailleurs certainement dû demander à Dan un mixage identique à celui de 1995, car outre la production puissante, c’est une saveur à l’atmosphère glaciale et à cette “candeur” “nineties”.
Une “candeur” qui démontre finalement une grande maîtrise de ses musiciens. On découvre le jeu du batteur Erebor (Secrets Of The Moon, ex-Nargaroth) qui boostera d’un grand coup la dynamique. Frappes en fonte et vélocité de mise, l’introduction dantesque de “The Slivering Silver” ou “A Shining Abyss”. Mais pas que, il suffit d’écouter son jeu de cymbales et les quelques subtilités de frappe dans les intros ou les breaks. On souhaiterait des batteurs de ce calibre pour chaque sortie de black/death suédois (regard insistant sur Joakim Sterner). Les guitaristes pousseront eux d’un bon cran le travail de composition : mélodies, structures, arrangements (même du claviers sur “In Vain”)... Tout est ultra calibré pour capter notre attention. Mais contrairement à son aîné, lui aussi des plus carré, la musique de Thulcandra touchera davantage nos sens. Que ce soient les mélodies de “Funeral Pyre”, “A Shining Abyss” (autre hit), les tremoli de “Devouring Darkness”, du morceau éponyme ou encore le chant de Steffen. Des vocaux écorchés plus puissants (malgré le mixage le plaçant en fond) et touchants.
Thulcandra aurait malgré tout pu rogner ses compositions pour gagner en efficacité. Encore des longueurs sur des couplets ou des breaks légèrement patauds et téléphonés (“Nocturnal Heresy”, “The Slivering Silver”) mais vite rattrapés par une cavalcade mélodique. Une exécution hors pair donc mais en deçà de l’intensité émotionnelle et de ces moments de grâce d’un
Fallen Angel’s Dominion pour pouvoir le placer en haut de la pile.
Thulcandra délivre certainement l’album le plus abouti de sa discographie, tout a été parfaitement millimétré. Peut-être trop ? Il manque encore les émotions de ses débuts. Évidemment si vous aviez hurlé au plagiat de Dissection sur
Fallen Angel’s Dominion vous pouvez passer votre chemin. Un album qui sortira trois semaines avant le nouveau (et prometteur) Obscura et qui confirmera un Steffen Kummerer revigoré. Après la récente découverte
Necrofier puis Unanimated le mois prochain (sans compter Lord Belial début d’année prochaine et Dawn…Ah non je blague), les adeptes du genre seront comblés.
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène