Les groupes de Hardcore australien ayant réussis à s’exporter à l’international ne sont encore aujourd’hui pas très nombreux. Les seuls noms qui me viennent à l’esprit sont ceux de Miles Away, Deez Nuts, Parkway Drive et c’est tout... Un constat plutôt surprenant quand on voit comment la scène Punk a quant elle réussi à transcender les frontières de son pays pour aller s’imposer aussi bien en Europe qu’aux États-Unis (je pense notamment aux récents succès d’Amyl & The Sniffers et C.O.F.F.I.N.). Mais les choses sont petit à petit en train de changer et parmi les récentes formations australiennes dignes d’intérêt, Speed est probablement celle qui a su capter toute l’attention de la planète Hardcore.
Formé en 2019 à Sydney autour des frères Siow (Jem au chant et Aaron à la basse), Speed va rapidement se mettre au travail puisque la même année sortira sa toute première démo. Une cassette parue sur le label australien Last Ride Records (Pain Of Truth, Primitive Blast, Ill Natured, Candy, Regulate, Nerve Damage...) avec qui Speed est aujourd’hui toujours en affaire. Bien décidé à s’imposer chez lui mais aussi dans le reste du monde, le groupe rejoint alors le label américain Flatspot Records sur lequel sortira en collaboration avec Last Ride Records un single deux titres intitulé
2020 FLEX. Il faudra cependant attendre 2022 pour que les choses décollent véritablement avec la sortie de
Gang Called Speed, un court EP de quatorze minutes qui aura effectivement permis de mettre le nom des Australiens sur toutes les lèvres ou presque. Aussi, à quelques jours de la sortie de son premier album intitulé
Only One Mode, retour sur ce premier EP qui mérite bien une petite bafouille…
Cachés derrière une attitude de voyous des grandes villes quelque peu éculée mais qui visuellement fait toujours son petit effet (bandanas vissés sur la tête, de belles paires de Nike Air Max rétro aux pieds (le groupe a d’ailleurs collaboré cette année à une publicité avec la branche australienne de Foot Locker), des muscles saillants pleins de tattoos et la gestuelle chaloupée et brutale qui va avec), les cinq lascars qui jouent les durs sans pourtant l’être véritablement enchainent les bourre-pifs avec une efficacité inouïe. Alors bien entendu, on repassera pour ce qui est de l’originalité puisque clairement ce n’est pas sur ce concept qu’a décidé de miser le groupe australien mais si vous cherchez quelque chose pour vous aider à pousser de la fonte à la salle de sport ou vous mettre (virtuellement) sur la gueule avec la Terre entière, vous êtes clairement au bon endroit.
À la manière d’autres formations telles que Knocked Loose, Sunami, Never Ending Game et autre Three Knee Deep, Speed entretient tout au long de ces six compositions une fibre Beatdown bas de plafond aussi peu subtile que redoutable. Un groove et des breaks de babouins (les premières secondes irrésistibles de "Not That Nice" et puis plus loin à 1:53, "Another Toy" à 0:28 et 0:44, "Move" à 0:17, "Big Bite" à 0:16 et 1:08," Every Man For Themself" à 0:22...) taillés pour mosher et malmener ses voisins de dancefloor qui auront bien raison de se protéger la face s’ils ne veulent pas pendre un coup de pied sauté et autre moulinet sur le coin du crâne... Une formule pas bien compliqué que l’on nous rabâche depuis le milieu des années 90 mais qui s’avère toujours aussi efficace lorsqu’elle en appelle ainsi à nos instincts les plus primitifs sans pour autant oublier l’essentiel.
En effet, on en a vu et entendu des groupes jouer les durs à coups de breaks effectivement bien virils mais cependant vides de toute substance. Speed l’a bien saisi puisque côté riffs la formation australienne n’a pas à rougir de quoi que ce soit offrant à nous autres auditeurs matière à se réjouir sans se sentir lésés. En effet, en dehors de ces ralentissements qui en feront transpirer plus d’un, le groupe nous offre également quelques séquences à la sauce New York Hardcore (on pense pas mal aux regrettés Backtrack) toujours aussi simples mais nettement plus rapides ("Not That Nice" à 1:32, les premières secondes de "Another Toy" et "Big Bite", "Know Your Foe" à 0:51...). Une manière pour les Australiens de varier leur propos et d’offrir finalement un Hardcore dynamique et un tout petit peu plus "subtil" (toutes proportions gardées) qu’il n’y paraît de prime abord.
Bref, sans rien réinventer, Speed vient donc de remettre l’Australie sur la carte du Hardcore mondial. Le groupe qui tourne actuellement en Europe et dont le premier album s’apprête à sortir le mois prochain n’en finit plus de gagner en popularité grâce à des prestations aussi musclées que peut l’être Jem Siow et à un Hardcore peut-être pas bien compliqué, peut-être pas original pour un sou, peut-être pas très fin mais en tout cas suffisamment bien troussé pour faire de chaque écoute un véritable moment de plaisir. Quinze minutes, à peine, pour se défouler et suer à grosses goûtes en jouant les gros balèzes. Que demande le peuple ?
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