Darkness - Blood On Canvas
Chronique
Darkness Blood On Canvas
Depuis son retour aux affaires en 2013 le combo mené par les inoxydables Arnd Klink et Andreas Lakw avait montré une productivité régulière en publiant pratiquement chaque année du nouveau son sur les différents formats possibles, tout cela avant de disparaître un peu de la circulation depuis l’Ep
« Over And Out » en 2020. Cependant 2024 est un moment important pour le binôme puisque cela correspond aux quarante ans de la création de DARKNESS, ce qui en fait l’un des plus vieux noms du Thrash allemand encore en activité... même s’il est loin d’avoir eu la même carrière que SODOM, KREATOR, DESTRUCTION et consorts. Du coup pour compléter cet anniversaire le groupe (qui a vu l’intégration à la seconde guitare de Dominik Rothe en lieu et place de Meik Heitkamp) en a profité pour repasser par le chemin des studios, afin de livrer aujourd’hui son sixième album qui ne va pas détonner par rapport aux précédents vu que ça reste exactement dans le même esprit rétro et typiquement d’outre-Rhin. En effet toujours mené sur des charbons ardents et porté par une production abrasive en total raccord avec le contenu proposé, la formation ne va pas s’embarrasser d’éléments inutiles en restant toujours basée sur la simplicité avec l’envie de servir un parfait défouloir et faire ainsi le boulot avec application et sincérité.
Cela va immédiatement transparaître dès les premiers instants de « Wake Up In A Rage » à l’énergie impressionnante, qui montre que l’âge n’a pas de prise sur les membres de l’entité vu que c’est frontal au possible et joué de manière totalement débridée sans pratiquement ralentir l’allure. Si tout cela est absolument sans surprises la conviction ainsi que la fluidité de l’écriture font mouche instantanément, surtout que ça n’est jamais lassant de par l’apport d’un court passage bien lent idéal pour repartir à fond sur de bonnes bases. D’ailleurs sans s’éloigner de ce premier jet les très bons « A Couple Of Kills » et « Night In Turmoil » vont densifier un peu plus leur propos en y ajoutant des gros ingrédients mid-tempo propices au headbanging qui se mêlent parfaitement aux plans exécutés à toute allure, créant ainsi des variations nombreuses où les montées et descentes rythmiques donnent vraiment envie d’en découdre dans la fosse. Et puis après un furieux et varié « Human Flesh Wasted » mené là-encore sur des charbons ardents, la seconde partie de cet opus va encore grimper en attractivité en se faisant plus remuante et entraînante. Preuve en est ici via l’excellentissime « This And My Heart Beside » aux légers accents Hardcore et où l’on ne peut s’empêcher de taper fermement du pied, tant ici un irrépressible besoin de se dandiner finit de nous convaincre qu’on est en présence d’une super composition qui a tout pour trouver sa placer lors des futurs concerts pour soutenir ce disque.
Et comme on ne va pas s’arrêter en si bon chemin le monstrueux « Truth Is A Whore » va faire mal aux cervicales tant ici le médium est présent de façon plus permanente, misant autant sur l’explosivité radicale que des passages tribaux étouffants qui servent de parfaite relance sur l’accélérateur… sentiment renforcé sur « Defcon Four » qui s’enchaîne juste après et voit l’agressivité y être encore plus marquée que précédemment. Ne débandant pas un instant et voyant les mecs être terriblement énervés le rendu ne reste cependant pas bas de plafond, vu que ça mise encore sur quelques variations bien en place où là-encore on ne peut que s’incliner avec plaisir... avant que « Roots Of Resistance » ne voit un retour à une colère plus intense. Car ici la bande veut définitivement prouver que malgré le statut de presque sexagénaire de ces deux piliers (sans oublier leurs camarades plus jeunes) elle n’a pas encore tout dit, et que l’heure de la retraite n’a pas encore sonné pour eux vu qu’ils ont encore la foi et surtout l’énergie pour transmettre la bonne parole. Si après tout ça la longue conclusion intitulée « Blood On Canvas » va détonner de prime abord elle va finalement trouver aisément sa place, en proposant quelque chose de plus sombre et bridé où la mélodie et la tristesse apparaissent comme rarement chez les teutons. Si ça va finir par se traîner inutilement ces guitares plaintives et cette relative douceur vont convaincre néanmoins les sceptiques, et clôturer ainsi une galette réussie et qu’on appréciera réécouter tranquillement de temps en temps.
Evidemment tout cela restera trop passe-partout pour se démarquer de la concurrence locale comme internationale (vu qu’au final ça reste quand même assez interchangeable et prévisible), mais il y a de quoi satisfaire les fans les plus exigeants tant on y trouve de bonnes idées et une écriture instinctive où les chichis sont exclus afin de privilégier la violence, l’hommage et la persévérance à un style inusable et immortel et qui a toujours la cote dans son pays phare en Europe. Toujours vaillant et fringuant ce leader de la deuxième division ravira sans difficulté avec ce nouveau cru impeccable qui lancera parfaitement les hostilités en concert, que ce soit en festival comme en première partie d’un grand nom du genre. Pas de prise de tête quoi… on déroule et on balance la purée, tel que ça aurait toujours dû rester au lieu de se perdre dans des palabres ou compositions à rallonge… ce qui heureusement est évité brillamment ici, preuve donc de toute l’expérience et du vécu de l’entité. En attendant une suite qui sera sans doute du même tonneau on se satisfera très facilement de tout cela qui suffira largement au bonheur du puriste historique comme du jeune fan en découverte musicale, et c’est bien là l’essentiel finalement... passer un bon moment en dilettante comme de façon attentive, mais toujours avec le sourire et l’envie de mettre les emmerdes du quotidien sur la touche durant un petit moment.
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