Pyriphlegethon - The Devil's Trance
Chronique
Pyriphlegethon The Devil's Trance
Tout le monde connaît le film Split, avec son personnage principal qui souffre d’un trouble dissociatif de l’identité. Si j’ai bonne mémoire, il avait 24 personnalités qui se partageaient son corps. Eh bien, c’est un petit joueur. Une petite bite par rapport à Maurice de Jong. Maurice a été membre de plus de 30 groupes dans toute sa carrière, et il sort des albums à tour de bras pour l’un ou l’autre, plusieurs fois dans l’année ! 2024 n’échappe pas à la règle et il a ainsi proposé un EP de DODENBEZWEERDER, un nouvel album de HAGETISSE, commencé une formation de black metal industriel nommé MASSA/GRAF et est revenu avec le quatrième opus de PYRIPHLEGETHON, qui nous intéresse dans cette chronique.
Alors, quelles sont les particularités de ce projet ? Les thématiques d’abord. Le nom du groupe est tiré du fleuve de feu des Enfers de la mythologie gréco-romaine mais les paroles se veulent plus proches de l’occultisme. Les trois premiers albums, parus en 2015, 2017 et 2021, avaient d’ailleurs des visuels et des labels plus « Sataaaaaan » que jamais, et les noms des compositions montraient tout aussi bien les envies démoniaques de leur géniteur : « Cursed in Moonlight », « An Ancient Spell », « The Burning Throne », « The Serpent’s Tongue »… Le nouvel album garde le concept mais avec une autre approche visuelle, et quelques petites touches de finesse musicales qui étaient moins évidentes auparavant.
La pochette est une œuvre de 1755. Intitulée « Arrivée au Sabat », elle a été réalisée par le Français Jacques Aliamet, graveur et marchand d’estampes mort quelques mois avant la révolution française. Cette illustration est ainsi plus en finesse que les artworks précédents, tout en conservant la thématique des petits êtres démoniaques. Les compositions aussi ont plus de finesse et de détails. Les 6 compositions ont ainsi des ambiances particulièrement sombres et ténébreuses, mais tout en incorporant des éléments clairs, que ce soit dans les riffs ou dans l’emploi de nappes de claviers. Maurice est de toute façon incapable de ne pas compliquer les choses, quel que soit le trait de caractère qu’il mette en avant dans ses divers projets. Ici encore, il ne se gène pas pour tourner plus death ou plus doom selon les pistes ou selon les passages.
Bien construits, ces morceaux ont tout de même beaucoup moins de caractère que ce que fait habituellement notre Néerlandais. L’album est honnête, s’écoute sans encombre, parvient à faire taper du pied ou à faire ressentir par moment un peu de nostalgie, mais sans jamais attendre le niveau supérieur. Valeur sûre, mais pas dingue.
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