Un nouveau Marduk, quoi qu'on en dise, reste un petit événement. Le groupe Suédois a une notoriété certaine, pour nous avoir gâté d'une discographie plus riche chaque année, et être reconnu comme de vrais Stakhanovistes de la scène (que celui qui n'a jamais vu Marduk sur scène lève la main). C'est pourquoi ce « Rom 5 :12 » ne peut passer inaperçu, et ce serait d'autant plus dommage qu'il est quand même sacrément bon.
J'admet de suite n'être pas un grand connaisseur de Marduk. Je connais
« Panzer Division Marduk », quelques titres par ci par là, et c'est tout. Autant dire que je m'attendais un peu à du BPM dans tous les sens, tant qu'à faire. Je n'aurais pas pu mieux me tromper ! En effet, une seule écoute (qui sera aisément suivie de plusieurs autres) permet de vite cerner « Rom 5 :12 » comme un album varié, et loin de la brutalité maladive à laquelle j'aurais pu m'attendre. La rapidité est certes de mise : « Cold Mouth Prayer », « Through the Belly of Damnation », “Limb of Worship”, “Vanity of Vanities” et dans une moindre mesure “Voices from Avignon” représentent fièrement la facette brutale de Marduk, (et près de la moitié de l'album) mais ils ne caractérisent en définitive pas l'album de façon trop voyante, car systématiquement les blasts frénétiques d'Emil (le batteur surdoué qui officie également chez The Legion) sont stoppés au bout d'une minute ou deux par un break, une cassure rythmique, qui amène insidieusement un mid-tempo mené tambour battant par un riff toujours plus malsain. Certains de ces titres, comme « Cold Mouth Prayer », manquent d'ailleurs de ces fameux ralentissements si propices à l'instauration d'une « autre » ambiance, et sont par la même un peu en deçà des autres titres, malgré l'apparition fugace de Joakim Göthberg, ex- brailleur / batteur du groupe et actuel beugleur chez Dimension Zero. Je retiens donc surtout que si les titres rapides sont bien présents, ils me semblent assez anecdotiques en fin de compte, et presque un peu « imposés » par le groupe histoire de ne pas laisser leur passé trop derrière eux. On est donc à des lieues d'une quelconque volonté de faire un
« Panzer Division Marduk » II, et tant mieux.
A l'opposé donc, on trouve sur le reste de l'album des titres prenants, qui à l'aide d'une mise en place rythmique osée pour le groupe (écoutez le départ d' « Imago Mortis »), développent en contrepartie d'hypnotiques mélopées qui entraînent l'auditeur dans la plus glauque des catacombes. Que l'on parle des trois titres épiques (car dépassant allégrement les 7 minutes) que sont « Imago Mortis », « Accuser / Opposer » (et un featuring surprenant d'Alan Nemethanga's de PRIMORDIAL) et « Womb of Perishableness », rien n'est à jeter ou presque sur ces parties là. Le chant de Mortuus (ex-Funeral Mist) se mêle sournoisement aux lignes de guitares malignes, dans un maelström lugubre dont ne ressort aucun espoir ni lumière. La pochette est à ce niveau en adéquation parfaite avec les thèmes musicaux suggérés, car malgré la redite d'un de leurs précédents albums, « La Grande Danse Macabre » est bien de mise ici. « Rom 5 :12 » s'apprivoise petit à petit, sans réelles difficultés, et possède ce cachet des albums « à part » qui marque un coin de notre esprit. Sans pouvoir parler de réussite spectaculaire ou d'album de l'année, je pense que ce nouveau Marduk ne démérite pas dans leur discographie que j'ai hâte de découvrir plus en amont, et saura procurer de réelles sensations à ses futurs auditeurs…
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