The Spirit - Songs Against Humanity
Chronique
The Spirit Songs Against Humanity
S’il n’a toujours pas acquis le statut et la notoriété des géants Suédois du Black/Death mélodique le duo d’outre-Rhin fait néanmoins partie des formations dont la qualité et le professionnalisme ne sont plus à démontrer, vu que chacune de ses sorties a fait preuve d’une vraie attractivité conjuguée à des ambiances cosmiques et philosophiques particulièrement travaillées et plaisantes. Désormais habitué à revenir sur le devant de la scène tous les deux ans le binôme ne semble pas montrer de signe d’essoufflement ou de perte d’inspiration, vu que ce quatrième opus va être dans la droite ligne de ceux qui l’ont précédé... et s’il ne va rien réinventer et dépareiller par rapport à ceux-ci il va en revanche parfaitement y trouver sa place. En effet ces huit nouveaux titres vont une fois encore nous embarquer dans un voyage à la fois violent, planant et rempli d’harmonies apaisantes où la lumière et la technique vont encore gagner en intensité par rapport aux précédentes publications. Car sans se renier les gars continuent à faire évoluer leur musique, comme on va s’en rendre compte au fur et à mesure de l’avancée de cette galette qui va se placer au sommet d’une désormais riche et qualitative discographie, et l’ouverture intitulée « Against Humanity » va tout de suite donner le ton de ce nouveau bébé où la barre va être placée très haut.
On va effectivement retrouver en permanence toute la palette technique du groupe qui agit tel un condensé de son œuvre, en proposant autant de vitesse que de lenteur comme ce qu’il faut de blasts et passages épiques glaciaux où la fluidité reste omniprésente au milieu de passages remuants et harmoniques aux accents Prog’. Si évidemment ça ressemble à ce qu’on a pu entendre sur les précédentes publications tout ici est un cran au-dessus et va permettre à « Room 101 » de continuer sur cette excellente lancée, la preuve ici où le dynamisme et les accents guerriers sont poussés à leur paroxysme sur fond d’écriture plus simple et directe, tant ça joue l’alternance régulière sans jamais trop en faire techniquement afin de montrer que la période
« Sounds From The Vortex » n’est pas absente des débats, et qu’elle est toujours aussi furibarde et endiablée. C’est le cas également de « Cosmic Rain And Human Dust » qui met en avant un côté tribal imposant, qui trouve aisément sa place entre quelques rasades d’explosions furieuses et de mid-tempo implacable où le headbanging est de rigueur sur fond de vision conservatrice et sans fautes de goût, qui continuent à ratisser le premier opus des Allemands.
Cependant avec « Spectres Of Terror » leur penchant actuel va apparaître plus fermement dans le débat, vu qu’on va y trouver un versant hyper mélodique où la nostalgie se fait ressentir au plus profond de l’âme humaine totalement embarquée vers les étoiles comme dans les grandes étendues enneigées, tout cela bien calé entre des déferlantes débridées aux accents guerriers du plus bel effet. Dévoilant donc avec brio ces deux facettes totalement maîtrisées les mecs livrent ici une tuerie incommensurable qui va rester dans la tête pour une bonne période, avant que le long et talentueux « Death Is My Salvation » ne prenne le relais avec la même habileté. Autant éthéré que dense et à la fois sombre comme lumineux ce titre va jouer ici les montagnes russes de manière permanente, tout en montant doucement en pression afin de dévoiler ces multiples visages sans qu’aucune impression de lassitude ne vienne perturber l’ensemble... un constat partagé sur « Nothingness Forever » qui arrive juste après en reprenant ces mêmes ingrédients. Riche en émotions comme en virulence cette composition où tous les éléments météorologiques sont de sortie offrent une grosse densité homogène, où l’on est autant pris par la beauté des lieux que par la solitude et l’angoisse qui s’en dégage. Et comme d’habitude la bande va en terminer par un instrumental (« Orbiting Sol IV ») où la brume se voit légèrement perforée par des coups de boutoir au bridage indécent, permettant ainsi un rendu où l’on se rend compte que rien n’est perdu et qu’après la vie tout reste possible malgré tout... offrant ainsi une vision quasi-religieuse de l’existence et de ce qui se déroule ensuite une fois celle-ci terminée, à l’instar des précédents longs-formats.
Si on savait que THE SPIRIT avait l’étoffe des grands il le confirme une fois encore tout en se bonifiant avec l’âge et sans y perdre au change, tant son écriture affûtée et profonde est suffisamment bien troussée pour ne pas tomber dans l’écueil des excès en tous genres. Car conservant une attractivité sans jamais trop en faire ni tomber à côté les deux compères offrent une fois encore un enregistrement d’une grande richesse à la profondeur incroyable (et pas loin d’être un incontournable de l’année en cours), qui sous ses airs accessibles et directs va demander de la patience et une écoute attentive pour en saisir toutes les richesses, tant la virulence exacerbée va donner du fil de retordre à l’auditeur qui plongera ensuite dans les abîmes sur fond de relative tristesse et de questionnement intellectuel (principalement sur le rôle négatif de l’humanité au sein de notre planète comme ailleurs). On attend désormais que l’esprit soit reconnu à sa juste valeur tant il reste encore aujourd’hui un nom relativement méconnu, la faute sans doute à un manque de visibilité de son label et d’un style pas forcément toujours très porteur... et pourtant il a tout ce qu’il faut pour remplir les grosses salles et plaire au plus grand nombre. A voir désormais ce qu’il en adviendra pour lui à l’avenir mais en tout cas celui-ci désormais stabilisé sous cette forme à deux éléments a encore de belles promesses à dévoiler dans le futur, et on espère le voir enfin exploser sa notoriété à la hauteur du travail accompli tant cela serait mérité... même si pour le moment il se contente volontiers de ce statut d’outsider pas déshonorant en soi mais qui mérite tellement mieux que cela.
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