The Spirit - Sounds From The Vortex
Chronique
The Spirit Sounds From The Vortex
S’il y’a certaines formations qui débutent leur carrière par une longue série de démos ou d’EP, et attendent ainsi très longtemps pour franchir le palier du premier album, il n’en est de rien pour ce jeune quartet de Sarrebruck qui confirme que la scène extrême d’Outre-Rhin retrouve doucement un second souffle depuis quelques temps. Formé en 2015 il sort directement son premier format longue-durée qui nous emmène tout droit dans des contrées froides et humides où le Black Metal et la mélodie se mélangent avec le Death pour le bonheur des oreilles en mal de bon son. Quand on connait le style pratiqué par le groupe et que l’on regarde la pochette de cette galette une chose saute aux yeux, ce ton de bleu rappelle instantanément les œuvres de Necrolord et par conséquent celles de DISSECTION. Bien que le dessinateur Suédois ne soit pas l’auteur de cette couverture, musicalement en revanche on sent que les gars ont bouffé du Jon Nödtveidt et du SACRAMENTUM à haute dose, et visiblement inspirés par leurs compatriotes de THULCANDRA ils ont décidé d’amener leur pierre à un édifice pourtant déjà bien rempli et où tout ou presque a été dit.
Pourtant loin de se laisser impressionner par le risque encouru et la comparaison presque obligée avec les maîtres venus de Suède, la bande va pendant quasiment quarante minutes nous offrir un joli récital des bases du genre à la fois simple et scolaire, sans prise de risques majeure. Car après l’intro où une série de riffs froids se font entendre, ainsi que quelques coups de toms pour faire monter la pression, voici que déboule « Cosmic Fear » qui va aller à l’essentiel en proposant un démarrage ultra-rapide fait de blasts ravageurs et notes glaciales, avant ensuite de s’alourdir via du mid-tempo efficace qui alterne avec des passages épiques plus rapides. Après ce très bon début on remarque également le mimétisme de la production sur celle réalisée à l’époque pour DISSECTION, où l’on retrouve cette réverb’ typique, tout comme le chant qui lorgne sans vergogne sur celui-ci de son regretté et génial leader. Si ce premier morceau était relativement court la suite va montrer des compos plus longues qui tourneront toutes aux alentours des six minutes, ce qui va montrer le talent d’écriture des Allemands mais aussi certaines de ses limites. On va s’apercevoir de cela avec « The Clouds Of Damnation » tout en variations où le batteur se fait plaisir en enchaînant parties blastées et d’autres plus lourdes tout en y intégrant de nombreuses cassures, cependant si l’ensemble tient la route la durée un peu excessive de l’ensemble finit par casser le rythme à cause de certains plans un peu trop répétés. Mais malgré cela la variété proposée et le petit solo très agréable font que ce titre passe tout seul et s’écoute sans déplaisir, à l’instar de « Illuminate The Night Sky » où l’on trouve toute la panoplie technique des mecs et où là-encore la variété des tempos est de mise malgré une certaine longueur.
Si ces compos sont agréables à défaut d’être vraiment marquantes la suite va être supérieure, en particulier le surpuissant et agressif « The Great Mortality » qui s’avère être le moment le plus intense et brutal du disque. Après un riff de départ entraînant (et qui ressemble pas mal à celui du mythique « The Somberlain ») ça ne va pratiquement pas débander tout du long entre vitesse élevée voire très élevée, et de la double rapide et précise, le tout étant juste aéré par un court passage plus posé afin de mieux repartir ensuite afin d’offrir sans doute la meilleure compo de cette galette. Le très bon « Fields Of The Unknown » fait quant à lui le grand écart entre rapidité et lourdeur et mise sur l’alternance des rythmes pour capter l’attention et clôturer les hostilités de la meilleure des manières.
Car même s’il est certain que cet opus passera relativement inaperçu, et ne sera jamais un classique, il n’en reste pas moins qu’on est en présence d’une réalisation agréable qui s’écoute toute seule, vite et bien, et sans baisses de régime majeures. Malgré un manque de solos qui auraient permis d’éviter des légères redondances ici et là, et le fait que la construction des compos est finalement assez similaire de l’une à l’autre, l’ensemble est suffisamment bien joué et composé pour que ces petits défauts soient finalement sans conséquences, car on passe quand même un bon moment qui joue à fond la carte de la nostalgie, ce qui n’est jamais désagréable.
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