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Putridity - Morbid Ataraxia
Chronique
Putridity Morbid Ataraxia
Avec désormais vingt ans d’activité au compteur on peut dire que la formation menée par l’inusable guitariste Andrea Aimone fait partie des vétérans de la scène transalpine, et ce malgré un statut mitigé au sein de celle-ci tant elle a toujours été confinée dans la deuxième division locale sans véritablement pouvoir espérer une promotion à l’étage supérieur. Il faut dire que son Brutal Death typique et ultra balisé n’a jamais procuré d’autres sentiments que celui de l’ennui total, non pas qu’il soit mal fait mais il a toujours manqué de variété comme de moments marquants pour qu’on en retienne quelque chose et qu’on y revienne dessus une fois l’écoute finie. Et s’il n’a jamais été franchement productif le combo a cette fois-ci pris encore plus de temps que d’habitude pour publier ce nouvel opus, qui fait suite au très moyen « Ignominious Atonement » sorti en 2015... une éternité à l’heure actuelle où les sorties se succèdent à vive allure. S’il était sans doute nécessaire pour le groupe de prendre un peu de recul pour publier enfin un disque de qualité tout cela ne pouvait se faire qu’avec du renouveau en interne, histoire de donner un second souffle à PUTRIDITY qui en avait grandement besoin. Du coup autour de son dernier membre d’origine on retrouve désormais une toute nouvelle équipe visiblement prête à en découdre et à la motivation décuplée, dont la plupart des membres ont un vécu musical important car on les retrouve dans nombre d’autres projets bien brutaux... mais néanmoins à la visibilité toute relative.
Malheureusement on ressent de suite que l’éternelle tête pensante est le principal compositeur, car on ne va pas sentir de différence majeure par rapport aux précédentes livraisons vu que le niveau ici proposé va rester tout aussi ennuyeux que ce qu’on a entendu auparavant. On va en effet de suite s’en apercevoir via le rudimentaire et débridé « Prenatal Obituary » où tout le panel propre au genre va être de sortie... blasts débridés, passages lents étouffants à la double pédale, chant porcin asthmatique et riffs minimalistes qui sonnent façon mur du son indissociable et impénétrable. Mais si encore cette batterie mitraillette et ces guitares affûtées permettaient d’obtenir quelque chose de sympathique ça irait... sauf que là ça n’est pas le cas, vu que malgré la durée ce morceau (à l’instar du tout aussi poussif « Overflowing Mortal Smell » construit sur le même modèle) on s’ennuie ferme tant tout cela est prévisible au possible, sans jamais voir quelque chose se dégager de cette production abrasive sans âme. D’ailleurs cela va continuer ensuite sur la doublette « Mors Mater Nostra » / « In Disgust They Shine » qui donnent l’impression de durer une plombe, tant c’est vite répétitif et prévisible sans aucune originalité... mais avec aussi aucun passage mémorable et c’est bien ça le problème, tant on a l’impression permanente d’avoir affaire à un seul et unique titre joué en boucle. Si les sympathiques « Molten Mirrors Of The Subjugated » et « Morbid Ataraxia » vont un peu nous faire sortir de notre somnolence de par l’apport d’une technique plus élevée et de quelques passages légèrement syncopés et remuants qui sortent de l’ordinaire (et amènent ainsi un soupçon de densité à l’ensemble), pour le reste la clôture intitulée « Immersed In The Spell Of Death » va relever du foutage de gueule. En effet si sur le papier ça annonce douze minutes au compteur (!), la musique en elle-même ne va être présente que la moitié du temps... au début et à la fin, vu qu’en son centre il va falloir se farcir des samples et gargouillis d’estomac qui ne servent absolument à rien (comme sur le reste des compositions en amont), hormis faire du remplissage. C’est regrettable car ici on avait droit à quelques parties en mid-tempo agréables et remuantes, qui hélas ne durent pas longtemps et qu’on aurait aimé entendre plus vu qu’il y avait ici de quoi bouger un peu la tête et ainsi sortir l’auditoire de sa léthargie.
Du coup ça n’est pas encore cette fois-ci que l’entité du Piémont va grimper dans la hiérarchie nationale, tant ce quatrième chapitre se montre bourratif et inintéressant la majeure partie de l’écoute... et quand en de rares occasions on se surprend à tendre l’oreille attentivement cela se termine en un claquement de doigts. Tout cela est donc typiquement le genre de réalisation qui ne sert à rien et dessert plus qu’autre chose un registre saturé d’enregistrements de seconde zone, et on se demande de fait encore pourquoi la bande ici présente est toujours signée chez Willowtip Records vu qu’elle n’a rien à y faire. Pourtant en général le label de Pennsylvanie a le nez creux du côté de son catalogue... mais pas ici, car hormis écouter une bouillie monolithique et un chant qui ne varie pas d’un iota on aura au final une unique envie... celle de fuir afin d’épargner nos oreilles qui méritent beaucoup mieux que cela car n’est pas DISGORGE qui veut, et ici on est très loin de cela du côté du talent comme de l’écriture.
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