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Early Graves - Red Horse

Chronique

Early Graves Red Horse
Pas la peine de créer un (faux) débat : oui, il y a bien pour Early Graves un avant et après la mort de Makh Daniels et oui, Red Horse s’affiche d’abord comme une déception. Pouvait-il en être autrement ? Le fatal Goner se suffit à lui-même et n’appelle ni à être égalé, ni copié. Que la formation de San Francisco ait décidé de continuer malgré le drame que l’on sait ne veut pas dire qu’elle se devait de poursuivre la voie tracée par son deuxième album ! L’embauche de John Strachan (chanteur de The Funeral Pyre) ne fait qu’appuyer cette idée, sa voix criarde se situant à l’opposé de celle à qui elle succède : Early Graves souhaite vivre sans profaner. Makh Daniels peut reposer en paix.

Malgré le respect qu’impose ce choix, il est au départ difficile de comprendre pourquoi les tombeurs ont sorti Red Horse. Comment ceux qui ont montré par leur furie l’inutilité de la scène blackened crust/metal peuvent décider de composer un disque… de blackened crust/metal ? Voir la rondelle affublée d’un pentagramme, entendre les guitares sortir leurs riffs tantôt wannabe-bm tantôt à la limite du jumpy (la lead de « Days Grow Cold » bon dieu !), la batterie se caler avec une impression de « savoir-faire » qui n’a pas sa place quand on parle de dérapages devant au moins sembler incontrôlés (du d-beat en break à la relance en blasts, les poncifs poncent et lustrent avec l’application de Martyrdöd et son Paranoia n’ayant « de salon » que l’odeur de nettoyant multi-usage servant à son ménage), ressentir le nombre de prises de son qu’a dû demander un morceau comme « Pure Hell » et ses notes stridentes typées Kurt Ballou circa Axe To Fall, clairement, ça fait mal. Et pas comme on le voudrait.

Appelons les choses par leur nom : Red Horse est l’album Cvlt Nation d’Early Graves, celui où le neocrusteux à écarteurs et T-shirt The Secret s’invite à une cocktail party – au Molotov bien entendu – pour faire le méchant, placer ses « sick », « rad », « apocalyptic » et craquer ses billets de vingt au merch en croix inversées. Sûr que ça fait mauvais genre et que les Ricains perdent beaucoup de leur superbe mais difficile de résister aux tubes ici présents ! Si Goner est une course aux foulées indifférenciées, le cheval rouge enchaine refrains fédérateurs, départs quasiment qu’en mode bourre (à croire qu’il s’agit d’une private joke !) et soli aux deux tiers des morceaux où le sentiment de perte finit par laisser place à la distraction simple de se latter la tronche, pas par rébellion, pas par sauvagerie, juste parce que « c’est marrant » : « Death Obsessed » et ses lignes de chant répétées laissent les neurones en pelote et le sourire en sang ; les glorieuses leads introduisant et concluant le disque ont l’héroïsme bêta du (bon) heavy metal ; le final de « Skinwalker » est un grand moment de crust avec lunettes Ray-Ban (DON’T CROSS THAT LINE/SPARE YOURSELF !) ; « Apocalyptic Nights » a la raideur bestiale et définitive de l’essai-que-vous-savez… Tout cela laisse penser qu’on n’est pas prêt de mettre le quintet au même rang que les seconds couteaux qu’il peut paraître côtoyer ici de près.

Bien qu’il soit moins présent, Early Graves arrive tout de même à conserver ce fond hostile faisant sa rareté. La production signée Tom Green arrache un peu trop la gueule pour se dire que les Ricains sont venus uniquement faire ami-ami, de même qu’un John Strachan à la voix black écorchant chaque syllabe à s’en arracher la tête. Red Horse utilise des armes plus communes que ses prédécesseurs mais tire comme peu et la note n’est abaissée qu’à cause d’un chroniqueur fatigué du genre (coucou) ainsi qu’une envie d’accalmie à mi-parcours dispensable sur ces trente minutes acceptant mal le temps mort (la fin acoustique de « Days Grow Cold » rappelant la faute de goût « Rest » sur We, The Guillotine). À la vue de ce qu’ils ont traversé, je me vois mal leur reprocher de vouloir s’amuser et espère que ce longue-durée davantage dans les normes leur fera gagner en France la popularité qu’ils ont de l’autre côté de l’Atlantique afin qu’ils se décident enfin à nous rendre visite. Qui est prêt à lancer une bouteille à la mer ?

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Early Graves
Blackened Crust/Metal
2012 - No Sleep Records
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (5)  6/10
Webzines : (9)  7.03/10

plus d'infos sur
Early Graves
Early Graves
Blackened Crust/Metal - Etats-Unis
  

vidéos
Red Horse
Red Horse
Early Graves

Extrait de "Red Horse"
  

tracklist
01.   Skinwalker
02.   Misery
03.   Days Grow Cold
04.   Red Horse
05.   Apocalyptic Nights
06.   Death Obsessed
07.   Pure Hell
08.   Quietus

Durée : 32 Mns

line up
parution
30 Octobre 2012

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