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Panzerchrist - Maleficium - Part 2
Chronique
Panzerchrist Maleficium - Part 2
Quand un capitaine finit par quitter son navire c’est que la situation est vraiment désespérée... c’est exactement ce à quoi on peut penser après l’annonce du départ de Michael Enevoldsen, trente ans après avoir fondé le groupe et continué à le maintenir à flot malgré les tempêtes et un équipage qui n’a cessé d’évoluer au gré de disques plus ou moins inspirés. En effet si on n’a pas cessé de vanter sa persévérance comme sa motivation celles-ci ont désormais disparu, et c’est sans doute à regret qu’il a laissé son bateau ivre aux mains d’un line-up recruté par ses soins depuis deux ans... mais dont probablement les divergences artistiques comme un manque de compétence ont eu raison de sa bonne volonté. Livré donc à lui-même le quintet formé de musiciens de seconde zone (ça avait quand même une autre gueule avec Bo Sommer et Reno Kiilerich) nous avait déjà prouvé avec
« Last Of A Kind » et
« Maleficium - Part 1 » qu’on était très loin en termes de qualité de cette époque bénie pour le combo, où rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Depuis entre les mouvements en interne et choix artistiques hasardeux tout cela continue de prendre l’eau de toutes parts, et ça ne semble pas prêt de s’arrêter malgré la volonté de continuer sans son dernier membre originel... ce qui ne va rien changer au final, vu que la catastrophe annoncée et prévisible va bel et bien avoir lieu... même si un regain d’intérêt semble pointer le bout de son nez.
Attention néanmoins à ne pas crier victoire trop vite... même si avec « Witchfinder General » on va être directement en présence du morceau le plus radical de cette galette qui va envoyer du sale et du crade, vu que ça ne va être qu’un déluge de bombes sous la forme de blasts déchaînés et de parties rapides jouées à toute allure et en continu. C’est simple, furieux et sans concessions et ça ne s’embarrasse pas de futilités... même s’il faut bien reconnaître que c’est rapidement répétitif, cependant avec une telle énergie déployée on ne peut que saluer ce retour (certes inconstant) à une certaine forme de brutalité que l’on avait un peu perdu chez la formation. Sans donc sauter au plafond on tend donc l’oreille plus attentivement pour la suite à venir et tout d’abord avec « Harm Bidder », qui propose un certain équilibre entre explosivité et plans plus rampants bien faits mais donc l’intérêt décline doucement à cause de longueurs évitables... et ce malgré sa durée relativement courte. Néanmoins on est loin de certaines erreurs passées et il faut le souligner et ce début d’opus a quand même quelques éléments intéressants à dévoiler, même si évidemment tout cela reste assez faiblard par rapport à ce que la bande a su produire durant les années 2000. Pourtant via « Catalyst Of Chaos » on est encore en présence de quelque chose de sympathique où la virulence et l’explosivité se mêlent en équilibre à des passages plus lourds et bridés, afin d’offrir un rendu classique mais qui défile tranquillement à défaut d’être encore marquant... à l’instar de « Suffer My Fury » à la construction assez semblable, et qui mise sur un grand-écart simple et efficace qui passe tranquillement... même si ça l’est surtout en dilettante.
D’ailleurs il faut bien reconnaître que progressivement on va doucement décrocher de l’écoute, la faute notamment à « Hex Maleficium Pex » au train de sénateur constant et qui donne l’impression de ne jamais vouloir se terminer tant ça s’étire à n’en plus finir... complété en cela par un tempo pépère qui n’évolue jamais, et qui malgré quelques accents guerriers se montre trop monotone pour qu’on en retienne une idée précise. Ce mauvais ressenti va malheureusement se retrouver de façon marquée sur le dernier tiers de cette galette, que ce soit via l’interminable « On Walpurgis Night » - qui malgré la sortie de toute la panoplie rythmique n’arrive pas à captiver au-delà d’un certain seuil temporel – ou encore « Black Mirror » certes expéditif et varié mais dont la prévisibilité immédiate va lasser rapidement même les plus motivés. Pourtant alors qu’on n’attendait rien de « The Descent » on va être agréablement happés par ce titre différent des autres, de par sa froideur plus marquée et une certaine mélancolie qui en ressort tant le long solo triste et plaintif est une sorte d’hommage au défunt qui s’en va loin de ceux qui l’ont aimé. Proposant en prime un rendu plus aérien voire même presque atmosphérique sur certains aspects cette conclusion n’en oublie pas d’accélérer quand il le faut, vu que ça joue principalement sur une lenteur rampante et presque Doom par endroits... et ça fait parfaitement le job même si abrégé de quelques plans répétés inutilement le résultat aurait été encore meilleur.
Du coup tout cela offre un rendu hétérogène et légèrement frustrant vu qu’on sent qu’amputée de son fondateur l’entité a l’air finalement d’être en meilleure santé, même si elle est loin d’être guérie et qu’il va lui falloir encore de gros efforts pour relever la tête. Cependant si ça reste franchement moyen et qu’on n’aura rien retenu ou presque une fois terminée l’écoute on doit bien reconnaître que ça possède quelques soubresauts et idées intéressantes, à défaut de mieux... mais ça part de tellement loin qu’on peut même le souligner et saluer le travail fourni. Après il faut être lucide ça n’est pas encore là que ça va captiver un grand nombre de personnes et que les Danois vont retrouver les joies des grandes tournées comme par le passé, même si on a retrouvé un petit espoir... léger certes mais c’est déjà ça de pris et il faut savoir se contenter de peu. Rendez-vous donc au prochain épisode pour savoir si ces frétillements continuent d’aller dans le bon sens ou si au contraire cela n’était que quelques ultimes convulsions d’un ancien grand nom perdu corps et biens, qui a décliné vers une mort lente et pathétique mais peut-être pas si irrémédiable finalement.
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