Panzerchrist - Last Of A Kind
Chronique
Panzerchrist Last Of A Kind
Plus le temps passe et plus l’aura de la formation d’Aarhus n’a cessé de décliner, au point d’être devenue aujourd’hui une vaste caricature inclassable musicalement à la qualité déclinante et aux mouvements internes tellement fréquents qu’on ne sait plus qui est présent en son sein ni chez qui il est signé. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Michael Enevoldsen a décidé de revenir au bercail, vu qu’il est de retour dans le giron de ses compatriotes de Mighty Music (et accompagné pour l’occasion par le revenant Frederik O’Carroll - qui a participé aux plus grandes heures de l’entité), car c’est sur ce label que sont sortis
« Soul Collector » et
« Room Service » considérés aujourd’hui comme étant la quintessence du combo. Depuis il s’en est passé des choses et pas les meilleures... vu qu’on les Danois nous ont offert les calamiteux
« Regiment Ragnarok » et surtout
« 7th Offensive » - rapidement disparus dans les abysses de la médiocrité, et qu’ils ont sans doute compris qu’une pause était salutaire pour repartir sur de bonnes bases. Résultat une décennie complète d’inactivité et un total renouvellement des troupes au début de cette année (où la jeunesse est privilégiée à la place des mercenaires et noms ronflants), histoire de montrer que cette mauvaise passe est désormais terminée et que la bande revient plus motivée que jamais afin de fêter ses trente ans, et de montrer surtout qu’elle est encore capable de pondre des disques intéressants.
Hélas il ne va pas falloir attendre longtemps pour s’apercevoir de la piètre qualité de ce « Last Of A Kind » qui est sans doute la pire réalisation jamais sortie par ses auteurs, un comble après une attente aussi longue mais pas une surprise finalement. Car si depuis longtemps on savait que le groupe était en état en mort de cérébrale il a ici définitivement rendu l’âme... car rien ici ne va être épargné à l’auditeur, et même les plus tolérants ne trouveront absolument rien à sauver tout en s’énervant de cela. Il faut dire que les premières secondes de l’ouverture « Turn The Rack » on va être pris de nausées instantanées de par cette production ultra-synthétique et sans âme, d’où émerge du riff minimaliste à outrance et une batterie plastique qui se contente du minimum syndical joué en boucle (alors que son frappeur a quand même un sacré pedigree - même si on est loin de Simon Schilling et Reno Kiilerich). Et si tout ça ne suffisait pas il faut se farcir également le chant forcé et fatiguant de la nouvelle venue au micro, et des longueurs inutiles sur une écriture générale plate et monotone... ce qui va être une constante sur les plages à venir (« My Name Is Lucifer », « The Devils Whore », « Sabbath Of The Rat », « Baptized In Piss » - étrangement similaires). En effet outre être interchangeables celles-ci vont garder les mêmes bases portées sur un tempo enlevé constant, un mur du son où la guitare en devient inaudible et absolument rien qui n’émerge de cet océan de synthétisme qui atteint son apogée sur l’interminable et dégueulasse morceau-titre. Celui-ci basé sur une science-fiction froide, riche en claviers industriels et à l’hermétisme absolu a le mérite d’essayer de se démarquer du reste... mais sans réussite, malgré une certaine mélodie intéressante mais noyée dans le vide sidéral et où globalement on a plus envie de fuir qu’autre chose tant c’est indigeste.
Et même quand ça se raccourcit à son maximum (moins de deux minutes pour « The Fires On Gallows Hill ») ça trouve encore le moyen de traîner sur la durée, tant c’est d’une platitude affligeante et donne le sentiment que ça joue dans le vide sans réflexion ni envie de faire les choses comme il faut. C’est le ressenti qui se dégage de ce line-up vu qu’autour de l’inamovible bassiste on a le sentiment que ça n’est venu que pour jouer les mercenaires et prendre le cachet, et il y’a fort à parier que ça prendra bientôt la poudre d’escampette devant un résultat pareil. Car c’est bien beau de vouloir jouer vite et fort de manière régulière (le tempo ne ralentit que trop peu l’allure) encore faut-il que la conviction et l’inspiration soient au rendez-vous, mais ça n’est clairement pas le cas ici et il serait sûrement de bon aloi de rendre définitivement les armes au lieu de tenter une énième contre-attaque suicidaire pour le moral des troupes, comme pour la réputation d’un nom qui a désormais perdu tout intérêt et n’intéresse franchement plus personne. D’ailleurs comme si cela ne suffisait pas cette galette nous fait bien piquer les yeux de par sa pochette atroce et ce nouveau logo ridicule et enfantin... bien loin de ce à quoi on nous avait habitué par le passé. Si on dit que parfois la vieillesse est un naufrage cela résume totalement le ressenti d’un vaisseau totalement perdu et sans ligne directrice claire, faute d’un capitaine lucide qui pourra s’entourer de qui il veut n’arrivera sans doute plus jamais à redresser la barre de ce navire-fantôme errant dans les limbes de l’underground, mais ne trouvant nulle part où se poser ni comment retrouver le chemin du succès et de l’inspiration à jamais évaporée. Autant dire que tout cela passera totalement inaperçu et que si ça n’avait pas l’appellation de PANZERCHRIST il n’y aurait eu ni publicité ni chronique vu l’attractivité anecdotique, et qu’à n’en pas douter ça serait sorti chez les nullissimes Buil2Kill et Noisehead Records... un signe qui ne trompe pas, preuve que l’acte de décès des Nordiques est désormais entériné.
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