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Chapitre XIII »
Nephasto - Deformed Deviation
Chronique
Nephasto Deformed Deviation (EP)
Né de la rencontre entre Erika Osterhout (Acephalix, Chthonic Deity, Mortuous, Scolex...) et Luana Dametto (Crypta, ex-Nervosa...), Nephasto est un tout jeune projet dont la première contribution intitulée Deformed Deviation vient tout juste de paraître chez Extremely Rotten Productions. Alors ne vous emballez pas outre-mesure puisque ce modeste EP ne compte effectivement que deux titres (dont une reprise des Finlandais de Demigod) pour un petit peu plus de neuf minutes. Certes, cela est généralement suffisant pour faire connaissance mais on aurait tout de même aimé en avoir davantage à se mettre sous la dent. Tant pis, on s’en contentera...
Illustré par un certain Hidris dont le curriculum-vitae fait état de collaborations précédentes avec des groupes tels qu’Acherontas, Atavistic Decay, Defenestration, Degraved, Grave Miasma ou bien encore Phalanx Inferno, Deformed Deviation a pour lui une illustration capable d’attirer le regard et de pousser n’importe quel auditeur un tant soit peu à l’affût à une écoute même succincte afin de confirmer si cette histoire de ramage se rapportant au plumage faisait une fois encore loi... N’ayant pas trop le temps ni forcément l’envie pour les disques tièdes voire mauvais, si j’en suis aujourd’hui à rédiger cette chronique c’est évidement que j’y ai trouvé mon compte et qu’à mon avis je risque de ne pas être le seul.
Disponible sous la forme d’un 7" proposé dans quatre couleurs différentes, Deformed Deviation est également passé entre les mains expertes d’Arthur Rizk qui signe ici l’enregistrement, le mixage et le mastering de ces deux compositions. Épaisse, dynamique et abrasive avec ce qu’il faut de réverb’ sur le chant d’Erika pour un rendu à mi-chemin entre modernité et profond respect des us et coutumes en matière de Death Metal dit "vieille école", la production de ce premier EP remplit parfaitement son office et sert comme il se doit ces titres d’un autre temps. Mais trêves de blabla, passons à ce qui nous intéresse vraiment ici.
Sur la face A on va retrouver "Deformed Deviation", premier et unique titre composé par Nephasto présent sur ce maigre EP. Si la mise en place se faisant d’abord au son d’un riff seul très vite soutenu par les autres instruments s’avère relativement tranquille, le duo féminin va rapidement mettre les pieds dans le plat grâce à un nouveau riff hyper simple mais ultra-bonnard (ça chaloupe bien comme il faut) accompagné pour l’occasion par une batterie galopante qui entre cavalcades haletantes et quelques frappes de cymbales particulièrement bien senties (grosso modo de 1:39 à 1:46) va à son tour dynamiser l’ensemble. Une seconde partie aux influences scandinaves évidentes (quelque part entre la Suède et la Finlande) qui après une courte baisse d’intensité consentie par les deux femmes va tranquillement glisser vers une dernière trame un poil plus brutale (bien qu’assez variée) grâce notamment à ces blasts plutôt rapides et ce tapis de double tout en nerfs que l’on va entendre au moins à deux reprises. Oui variée car d’autres ralentissements surviennent sur cette dernière partie, amorçant notamment la fin de ce titre qui sans rien révolutionner offre tout de même à entendre un groupe d’ores et déjà hyper efficace, non sans idées et faisant preuve en l’espace de moins de cinq minutes de suffisamment de nuances et de contrastes pour que l’on ait envie de découvrir la suite de leurs aventures dès que possible.
Face B, Erika et Luana vont rendre hommage au grand Demigod et à son album Slumber Of Sullen Eyes avec une reprise de "As I Behold I Despise" dont le riff lent et chaloupé entamé à 0:29 s’incruste toujours aussi durablement dans le cortex. Sans trop de surprise, cette relecture s’avère fidèle à la version originale (la durée est même tout à fait identique) même si par le jeu d’une production évidemment plus moderne et plus musclée celle-ci semble pourtant avoir gagné en force et en brutalité. Quoi qu’il en soit, même si on aurait naturellement apprécié entendre une autre composition originale signée Nephasto, cette reprise n’en reste pas moins particulièrement sympathique et atteste au passage de l’influence même subtile des Finlandais sur nos protagonistes du jour.
Court EP bouclé en moins de dix minutes, Deformed Deviation compense la légèreté de son contenu et le sentiment de frustration qui en résulte par une interprétation absolument sans faille, une efficacité à toute épreuve, un respect des traditions associé à un sens de la composition pas forcément original mais en tout cas soucieux d’offrir suffisamment de relief, la promesse de belles choses à venir et une illustration particulièrement chouette qui justifierait presque à elle seule le prix de ces neuf minutes. Bref, retour gagnant pour Erika qui, on l’espère, sera en mesure de mener ce projet au moins jusqu’à la sortie d’un premier album.
| | AxGxB 17 Novembre 2025 - 265 lectures |
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