Le nouvel album des Portugais d’
IRAE n’a pas de défaut majeur et pourtant il se voit attribuer une note relativement moyenne. Cela peut sembler paradoxal, mais il y a deux raisons à cela. La première, c’est qu’il ne présente pas non plus de qualités vraiment marquantes. Pas de défaut flagrant, mais pas non plus de fulgurances capables de le hisser au-dessus de la moyenne, et dans ces conditions, il devient difficile de justifier un 8/10. Cette prudence se comprend d’autant plus lorsque l’on se souvient que Sakrifiss a déjà été sévère avec les albums précédents, eux qui étaient pourtant plus percutants que celui-ci. Je rappelle que j’avais attribué de timides 7/10 à
Lurking in the Depths en 2020 et à
Assim na Terra como no Inferno en 2022. Il faut rester cohérent et faire preuve de logique dans l’évaluation.
IRAE demeure un groupe culte du Portugal. Formé en 2002 par Vulturius, il n’a jamais cessé ses activités au cours de plus de vingt ans de carrière. Il fait partie d’un collectif comparable aux Légions Noires, baptisé Black Circle, qui comprend notamment
VETALA et
MONS VENENIS, et il est depuis longtemps signé sur le label spécialisé dans l’underground Signal Rex. Sa discographie peut paraître complexe à suivre car, comme beaucoup de formations souterraines enfouies dans les recoins obscurs du black metal, le groupe aime multiplier les splits et les EP, tout en continuant de publier certains titres sous forme de demos. Quant aux albums officiels, "In the Key of Twilight" constitue le septième volet. Il se compose d’une introduction et de sept morceaux, totalisant quarante et une minutes. L’album accueille également deux musiciens de session : Ûr, membre de
ENLIGHTEN et
PRAYERS OF SANITY, à la batterie, qui assure aussi les concerts depuis 2021, et J. Goat, qui intervient cette fois pour des vocaux additionnels, alors qu’il s’était occupé de la basse sur les précédentes sorties.
Le groupe a toujours été une figure de proue du black pur, et il continue évidemment à évoluer dans ce registre. Le nouvel album se révèle cependant à la fois plus incisif et plus direct, tout en semblant avoir perdu un peu de sa rugosité initiale. Alors que j’appréciais qu’
IRAE mette en avant les parties les plus douloureuses de sa personnalité et partage son mal-être avec l’auditeur, il donne désormais l’impression d’être passé à l’offensive. Quelques passages sur les premières pistes conservent tout de même cette tension et cette douleur, et l’on retrouve les anciennes ambiances sur "Key to the Darkest Path" et "Apex Predator", mais il est difficile de ressentir quoi que ce soit face à "There Will be Wrath" ou "The End of Light". L’agressivité y est pure, frontale, mais elle manque de nuances et de profondeur.
Le problème principal réside donc dans le dosage. Il y a trop peu de passages capables de surprendre, de captiver ou de titiller l’oreille de l’auditeur. La violence est présente, mais elle est mal calibrée, et l’ensemble peine à créer un véritable impact. Résultat : il est difficile de pleinement accrocher à l’album et de justifier une note supérieure à 6/10...
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