The Silent Agony - Silence Of Insanity
Chronique
The Silent Agony Silence Of Insanity
Avant de commencer cette chronique, présentons un peu nos amis parisiens (qui a dit " têtes de chiens " ?!) de The Silent Agony… Automne 2000 : Synoptia est mort… Pierre, le guitariste chanteur décide alors de fonder The Silent Agony qui se fait, dans un premier temps, remarquer par ses prestations scéniques et son appartenance au collectif Epsilon qui regroupe ,entre autres, des groupes comme Dying Tears, Anthemon ou The Old Dead Tree. Puis, dès 2001, ils composent et enregistrent ce " Silence of Insanity ". Reste alors à décrocher un contrat et c'est Thundering qui aura le privilège de signer le groupe et de mettre, enfin, cet album sur le marché au courant de l'année 2003.
J'ignore si l'idée est venue du groupe ou du label, mais le qualificatif de " neogoth " ne m'a pas encouragé à découvrir leur musique ! Il faut bien dire que ce terme est bien peu attirant pour un auditeur de mon espèce, allergique à toutes formes de neo, emo, nu et autres spécialités d'outre-atlantique ! C'est donc après plusieurs semaines d'indifférence que je me suis enfin décidé à introduire la galette dans ma chaîne hi-fi pour découvrir ce que cachait leur silence. Et force est de reconnaître alors que The Silent Agony pratique bien autre chose que ce à quoi je m'attendais ! C'est dans un sentiment mêlé de bonheur, d'incrédulité voire même d'incompréhension face au choix de ce " neogoth " que s'effectue ma première (qui ne sera pas la dernière !) rencontre avec la musique du groupe.
La chose qui frappe l'oreille en premier (et le plus fort) est la profondeur et la justesse du chant clair, pilier sur lequel reposent des atmosphères tristes, sombres et torturées et principal vecteur de l'émotion au sein de la musique du combo parisien. Une musique psychotique, par moments froide, quelquefois glaciale, mais qui reste malgré tout point trop complexe sans pour autant sombrer dans la facilité d'un Type O Negative. Elle sait aussi préserver quelques instants de chaleur et de pur pathos, notamment lorsque le groupe calme son jeu. Ces nombreux passages calmes (du moins par rapport à la tonalité générale qui anime le reste de l'album), plus rock que metal, sont d'ailleurs le point fort de cette œuvre. Car il faut bien avouer que les moments où les musiciens s'énervent sont plus insipides et éculés… Non que la face violente de ce disque soit de mauvaise facture mais, tout de même, on tombe alors dans des plans foncièrement moins originaux qui viennent justifier l'expression " neogoth ", enfin du moins le préfixe " neo ". Non, vous ne tomberez pas à genoux devant la complexité et l'originalité des riffs ou du chant crié mais, comme je l'ai dit plus tôt, The Silent Agony possède bien d'autres atouts pour satisfaire vos oreilles sensibles…
Au final, ce que proposent nos parisiens est un voyage à travers des paysages désolés, un aller simple vers les antres de la dépression, des introspections maladives d'un inconscient névrosé, des évocations d'une souffrance impalpable, une ambiance sèche, aride comme cette amertume que laisse dans la gorge ce curieux mélange de colère, de mépris, de déception et de désespoir suivant la trahison de l'un de vos proches. C'est tout cela que l'on retrouve dans leur obsession du s(S?)ilence, de la folie des hurlements de " Depressed " à la tristesse, belle et sincère, régnant sur d'autres titres. Si aucun des titres de ce " Silence of Insanity " ne peut prétendre au rang de chef d'œuvre, c'est malgré tout une grande et constante qualité qui est de mise sur chacun de ses morceaux dont on se surprend, quelques heures ou quelques jours après l'écoute de l'album, à en fredonner les mélodies vocales (claires) les plus significatives.
Un bien beau début, donc, qui laisse présager de bien bonnes surprises… Espérons que le groupe saura faire évoluer sa musique pour encore nous surprendre.
| Darkanar 18 Février 2004 - 1336 lectures |
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