Kylesa - Time Will Fuse Its Worth
Chronique
Kylesa Time Will Fuse Its Worth
Un an à peine après leur deuxième album (de même qu’un Split et un EP)
To Walk A Middle Course acclamé par les critiques (et qui fit connaître le groupe au grand public), le groupe américain indéfinissable Kylesa est déjà de retour avec
Time Will Fuse Its Worth. Pas évident d’ailleurs de chroniquer un tel album, surtout lorsque le groupe en impose et se classe parmi les meilleurs du style. Toujours emmené par le pilier et fondateur Phillip Cope (qui a oeuvré huit ans dans le fameux Damad, bien connu des adeptes), Kylesa offre une nouvelle fois une musique d’une richesse assez bluffante combinant avec une facilité rageante doom, punk, crust, metal et hardcore. N’étant que peu familier au style (pas taper les fans…) c’est avec certaine appréhension que j’insère l’album dans ma platine et là…Grosse claque dès la première écoute !
A peine le premier titre lancé « What Becomes An End » que l’auditeur comprendra l’énergie hallucinante dégagée par Kylesa. Une production d’une part extrêmement puissante (signée Cope) mais surtout un groupe déchaîné présentant deux particularités forte intéressantes, signature des musicos. Effectivement Kylesa se compose de deux batteries (oui vous avez bien lu) et autant vous dire que la rythmique ainsi que la musique en elle-même en prennent un sacré coup ! Pas de figuration ou de technique inutile, symbiose parfaite à ce niveau là ! (l’interlude « Intermission » ou l’ « Outro » exposent assez bien la chose) Imaginez juste un batteur pieuvre à quatre bras (ou deux frères siamois) : un jeu donc extrêmement varié et intense (le cul collé au siège lors des passages énervés) ! L’autre particularité, beaucoup moins originale certes, c’est l’absence d’un chanteur unique. Ici les deux guitaristes (dont la nana fondatrice, Laura Pleasants) et le bassiste, qui possèdent des chants distincts typés hardcore (très hybride) et old-school (lors des passages punk/crust), hurlent soit à tour de rôle, soit en même temps (comme à la bonne époque), ajoutant ainsi une autre couche à ces côtés massif et varié.
A l’instar de leurs deux particularités, Kylesa joue dans deux tons différents mais liés entre eux : un côté atmosphérique planant glauque (aux allures sludge psychédélique) et un côté direct jouissif (crustcore) qui sent bon la transpiration. Avec pourtant un nombre d’écoutes assez conséquent de ma part, il m’est impossible de ne pas découvrir un riff (aux moults effets) ou un arrangement (des sons bien zarbs) à chaque nouvelle écoute. La barre, niveau composition, est donc placée extrêmement haute, soutenue par les deux batteurs mais surtout par une basse vrombissante bien cradingue qui devrait faire mouiller le pantalon de pas mal de monde. Hormis des riffs excellentissimes placés sur l’album entier et malgré une certaine complexité des morceaux, une simple écoute de titres comme « Where The Horizon Unfolds » (premier clip qui expose très bien la musique de Kylesa), « Between Silence And Sound » à l’intro ahurissante (du Sludge hippie) ou « The Warning » (avec cette mélodie directrice qui vous hante) devraient vous toucher assez rapidement que ce soit par l’ambiance unique ainsi crée ou le talent des musiciens à trouver le riff (ou le son) qui tue.
Le plus simple c’est que vous écoutiez et expérimentiez
Time Will Fuse Its Worth par vous-même. Ni trop pompeux, ni trop direct, Kylesa offre encore une fois avec ce troisième album une musique (inclassable) rafraîchissante et totalement hypnotisante. Ne connaissant pas les albums précédents, le groupe de Géorgie doit certainement confirmer son statut de maître incontesté car ce dernier album se place indiscutablement dans les « must-listen » de cette année 2006.
| Mitch 1 Novembre 2006 - 2811 lectures |
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