KYLESA. S’il y a un groupe à la croisée des chemins, c’est bien la bande à Philip Cope et Laura Pleasants. Car si le combo de Savannah avait frappé les esprits en 2009 avec un
Static Tensions qui marquait l’aboutissement de leur style, ni l’agréable
Spiral Shadow qui lui a mollement succédé, ni des prestations live parfois brouillonnes (le rendez-vous manqué au Hellfest 2011, cf. report) n’ont permis aux Américains d’enfoncer le clou de leur stoner/sludge transcendantal. Aussi, c’est avec un brin de méfiance que l’on accueille leur semblant de retour discographique, avec un
From The Vaults Vol.1 qui se contente de racler les fonds de tiroirs : B-Sides et chutes de studio au menu donc, pour une banale compilation de raretés dont l’intérêt reste encore à prouver. Car de mémoire de chroniqueur et dans des registres différents, seuls NIRVANA et son
Incesticide, puis CARCASS avec
Wake Up And Smell … The Carcass, ont tiré leur épingle d'un jeu à l'intérêt souvent limité.
Et ce n’est pas KYLESA qui deviendra une autre exception à la règle bien que la formation ait été à raison surnommée « la briseuse de malédiction » par le passé (réussir à étendre son style vers les sphères du rock sans perdre en saveur n’est pas donné à tout le monde – n’est-ce pas BARONESS ?). Si cette compilation a le mérite de vouloir créer une cohérence entre morceaux inédits et versions alternatives de certains de ses titres (loin de contenir ce qu’on peut attendre de plus-value, cf. une « Bottom Line II », pourtant à l’origine tube-phare des Géorgiens, à la limite de la reprise par un THERAPY? en mode automatique), les douze compositions constituant l’essai offrent trop de clins d’œil à une discographie hétéroclite pour qu’une mine interrogatrice n’apparaisse pas lors de l’enchainement entre le hachoir façon premier album de « Inverse » et la plus suave « 111 Degree Heat Index » par exemple. Un choix qui peut être vu comme bon si ce listener’s digest se destine aux nouveaux-venus souhaitant connaître les différentes formes d’amour qu’a pu offrir KYLESA, de celles sans préambules ni artifices (qu’on retrouve sur « Drained », reprise de BUZZOV-EN tirée de l’album
To A Frown, nécessairement plus présentable à ses parents que l’originale mais montrant que les parvenus n’ont rien oublié de leurs racines sludge) aux folâtreries ajoutant ce que les romances demandent d’habits et courtoisies aux séances de jambes en l’air (« Set The Controls For The Heart Of The Sun », belle appropriation de PINK FLOYD qui se place judicieusement ici malgré qu’elle soit bien connue des amateurs), mais qui peine à faire autre chose que donner envie aux connaisseurs de ressortir leur
Static Tensions ou
To Walk A Middle Course, nettement meilleurs sur le plan de la qualité. Pas grand chose à mettre au niveau des morceaux présents dans les longues durée de la troupe en somme, l’ensemble flirtant avec l’auto parodie (« Drum Jam » : on a compris que vous avez deux batteurs, pas la peine de le faire savoir à tout bout de champ…) malgré un « Paranoid Tempo » à inscrire parmi ce que les Ricains ont fait de mieux dans la mouvance pop/punk/metal leur allant si bien.
Vous l’aurez compris, ce
From The Vaults Vol. 1 agréable mais aux allures de plan B ric-rac concentre à la fois critique du contenu et d’un mode de diffusion frappé d’obsolescence ; si l’exercice de la compil fourre-tout pouvait se justifier avant l’émergence de la toile, on compte désormais trop de sorties au quotidien pour n’accorder qu’une importance très relative au flash-back album de KYLESA. Ce type de produits étant avant tout réservé aux inconditionnels, pourquoi ne pas se contenter de coupler la chose à l’édition limitée d’un nouvel album, comme le font de nombreux groupes ? Quant à la seule nouveauté présente dans le tracklisting, « End Truth », on ne peut pas dire qu’elle incite à faire le pied de grue devant le studio d’enregistrement pour avoir la primeur du prochain matériel (on reste dans la mouvance psyché-rock évolutive de
Spiral Shadow, en plus poussif). Devant les faiblesses affichées par ce tracklisting disparate, on se contentera donc de noter la présence de deux ou trois sympathiques alternatifs (« 111 Degree Heat Index », « Inverse ») avant de s’en retourner sagement vers leur back catalogue.
For die hard fans only.
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