Rotting Christ - Theogonia
Chronique
Rotting Christ Theogonia
Exactement 3000 ans, 56 jours, 32 heures et 89 secondes avant notre ère, Zeus convoqua tout les habitants du Mont Olympe à le rejoindre à sa table. Un grand banquet était organisé, avec ambroisie à volonté, et où l'hydromel coulerait à flot. Ce qu'ils fêtèrent ? Personne ne le sait. Certains supposent que ce n'était qu'une des innombrables orgies des dieux pour tromper leur ennuie. Mais cette fois-ci, une aventure singulière se déroula. Ce secret, ma famille se le transmet de génération en génération : ainsi, je le tiens de mon père, qui le tient de son père avant lui, qui le tient de son père avant lui, qui le tient de son père avant lui, qui le…QUELQUES HEURES PLUS TARD… et qui lui aussi, le tient du cousin de sa tante Cunégonde, fille de l'archiduchesse d'Hérodote de Scythie. Bref, soyez attentifs, cette histoire comporte les clés de la compréhension de la recette du Gloubiboulga, recette millénaire.
Avec les cartons d'invitation que Zeus envoya à ses femmes, frères, sœurs, pères, mères, amies et autres protagonistes, se trouvait l'ordre de venir au banquet accompagné d'un présent symbolisant leur attribut. C'est ainsi qu'Athéna arriva avec sa célèbre armure, arborant fièrement l'inscription « Si vis Panem, para Avoinum ». Héra arriva avec un paquet des toutes dernières couches Pampers, Aphrodite avec le nouveau porte-jarretelles de J'enpôle Goth-Yé. Poséidon apporta une fourchette révolutionnaire avec seulement trois dents, Arès un composé chimique permettant d'améliorer le napalm, et Héphaïstos des allumettes se consumant une minute de plus. Chaque invité arrivait à leur tour avec leur cadeau pour Zeus, lorsque Apollon arriva, avec, comme à son habitude, un retard de quelques demi-lunes.
Zeus, se fâcha tout rouge, car en pleine mastication d'un sanglier rôti, devant cet être insolent arrivant comme un cheveu sur de la cervoise.
« Gniifouf ?! Gkrnid przzztbrounch dprèkillamhhppfff ? » hurla-t-il alors.
C'est alors que sa femme bien aimée et cocue, Héra, lui fit remarquer qu'il serait peut-être plus pratique d'avaler sa bouchée avant de parler. Zeus s'exécuta (et pensa que c'était bien une réplique de femme, ça), et lui offrit un petit cube de fromage de sa conception pour la remercier. L'apéricube était né. Il reprit la parole et dit alors :
« Je disais donc : comment ?! C'est à cette heure-là que t'arrives ? »
Apollon, répondit effrontément : « Oui, c'est à cette heure-là que j'arrive. »
Un long silence se fit alors sur le banquet. Toute discussion fut interrompue. Tous les dieux, déesses, anges et suppôts de Sitoire (le nom grec de Satan) fixèrent leur regard sur les deux divinités.
Zeus : « Qu'as-tu à dire pour ta défense, jeune éphèbe ? »
Apollon : « Il se trouve que si j'ai autant tardé, ce n'était que pour t'apporter un cadeau qui te ressemblerait tant par la beauté, la puissance, et l'émotion qui s'en dégagent. J'ai arpenté les montagnes de Scythie, la Thrace, la Mésopotamie. Je me suis rendu chez les Mèdes et les Hittites (ils sont fous ceux-là). Mais au final, c'est sous nos pieds, en plein pays hellène que j'ai découvert ce présent. Ce sont quatre poètes et musiciens grecs, qui viennent de composer leur dixième histoire. Celle-ci saura te plaire, ô Zeus, tant par son côté épique et guerrier, digne de ta foudre, mais par le fait qu'elle est entièrement dédiée à ta puissance. »
Zeus : « Si ce que tu dis est vrai, Apollon, alors tu seras recouvert d'or, sinon, tu seras recouvert de merde. Héraclès, fiston, vient donc nous interpréter ce recueil musical, en attendant que j'invente la chaîne Hi-Fi. »
Héraclès : « Euh, d'accord papa. »
Zeus : « Bon garçon. Tiens, voilà un os pour te récompenser. »
Une heure passa. Un grand silence suivit. Apollon prit alors la parole.
Apollon : « Ô grand Zeus, ressens-tu toutes les merveilles qui se distillent lors de cette écoute ? Ne ressens-tu point l'incroyable sentiment de puissance développé par les leads mélodiques des guitares, par le croisement d'un chant rageur et de chœurs incantatoires ? N'as-tu pas l'impression de revivre la genèse de notre Panthéon ? Lorsque j'écoute ces mélodies, j'ai l'impression que c'est toi, ô Dieu parmi les dieux, qui leur a insufflé ton esprit créateur ? »
Zeus : « Je te suis sur tous ces questionnements, Apollon, mais tu oublies quelque chose : c'est toi qui est le Dieu de la musique parmi nous. Je me trompe ? Oseras-tu dire que je me trompe ? »
Apollon : « Non Zeus, tu ne trompes pas. J'avais seulement oublié à quel point j'étais surpuissant, et que je pouvais inspirer des idées si grandioses. »
Zeus : « Petit garnement va. J'apprécie particulièrement certaines compositions, notamment l'enchaînement des deux premiers titres, The Sign of Prime Creation et Keravnos Kivernitos. On croirait entendre ma Foudre Divine résonner dans l'air. Ce souffle épique me fait vibrer l'échine et m'hérisse la pine ! Ce style musical que pratiquent ces troubadours, l'acier noir, ne ressemble pas aux autres productions du style. Les mélodies sont bien plus présentes que dans bon nombre de groupes de ce style : ils semblent avoir diluer leur vin avec de l'hydromel ! Les soli font montre d'un sens musical qui sait me toucher, et il n'est pas rare que leur musique drague d'autres genres, comme le Heavy ou, de manière moins marquée, le Gothic. Ils ne sont pas d'ailleurs sans me rappeler deux groupes mésopotamiens : Melechesch et Orphaned Land. La voix féminine sur Enuma Elish me renvoie au second, tandis que la mélodie jouée au mélodica sur Nemecic me renvoie au premier ! Ah, cela me fait me remémorer les batailles de la guerre de Troie ! Héra, n'était ce pas un épisode de notre histoire des plus jouissifs ? »
Héra : « Oh oui, Zeus, quelle marade ! »
Zeus : « La ferme, femme, personne ne t'a demandé ton avis. Quant à toi Apollon, je suis plus que satisfait de ton présent, bien que certains passages soient plus faiblards que d'autres, notamment sur He, The Aethyr ou Helios Hyperion, où les riffs semblent dénués d'inspiration, et le break plagié sur Fuel for Hatred des Scandinaves de Satyricon. J'en parlerai d'ailleurs avec Thor, il se peut qu'il soit néanmoins intéressé. La voix aussi manque parfois de puissance et de hargne, comme si le combat affaiblissait ce guerrier. Mais je suis clément, et je saurai leur pardonner ces talons d'Achille. Tu mérites l'or que je t'ai promis, Apollon ! Cependant, une question me taraude : le nom du groupe, Rotting Christ, que peut-il bien signifier ? Qui est ce Christ ? Et ai-je donner mon accord pour un barbecue d'un être inconnu ? Parle, Apollon ! »
Apollon : « Je ne sais pas, Zeus. Peut-être un personnage dont la renommée ne nous a pas encore atteint, ou le webmaster d'un journal sur papyrus gaulois, Thrashocore, je ne saurai te dire. Dans tous les cas, je peux t'affirmer une seule chose : j'ai faim ! »
Zeus : « Alors, à table ! Que tout le monde se goinfre, se baffre, s'enivre ! Que tout le monde partouze et copule ! »
Les dieux : « Aaaaah ! Voilà qui est bien parlé ! »
Apollon : « Zeus ? »
Zeus : « Oui ? »
Apollon : « Tu as un bout d'ambroisie sur la joue ! »
| Krow 8 Février 2007 - 3833 lectures |
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