Sonata Arctica - Unia
Chronique
Sonata Arctica Unia
Cinquième saison parmi l'élite pour les sympathiques finlandais, sortis de nulle part au début du nouveau millénaire avec deux albums de heavy speed aussi verts que la pelouse du IFK Göteborg. Avec à leur tête un chanteur exceptionnel, les jeunes loups se sont rapidement fait un nom par le biais de compos imparables, alliant le meilleur de SCORPION, STRATOVARIUS et YNGWIE MALMSTEEN. Première déroute en 2003 avec le très moyen "Winterheart's Guild", qui voit le groupe ralentir la cadence et donner des premiers signes d'essoufflement artistique. Retour en coupe de l'UEFA deux ans plus tard avec un "Reckoning Night" inégal mais plaisant, qui remise au vestiaire la vitesse d'exécution pour orienter le groupe vers un mid tempo familial à faire passer DREAM THEATER pour du BRUJERIA. "Unia" confirme cette orientation easy listening et la main mise de Tony Kakko sur un groupe à la composition de plus en plus déséquilibrée.
Les deux premiers morceaux (In Black and White, Paid in Full) sont ainsi dans la droite lignée d'un "Misplaced" ou d'un "Blinded no More", impression renforcée par la prod, en tous points identique à celle de l'album précédent. On est en terrain connu, celui d'un heavy catchy s'appuyant principalement sur le clavier et les lignes de chant, le tout sur fond d'amour déçu, leur fond de commerce thématique habituel. On prend les mêmes et on recommence donc, sans modifier quoi que ce soit à un système de jeu qui a fait ses preuves. On ne change pas une équipe qui gagne !Malheureusement, sitôt le premier quart d'heure écoulé, tous ces braves gens se recroquevillent en défense pour laisser libre cours aux gris-gris techniques de leur chanteur. Débute alors le Tony Kakko show et l'effroi de l'amateur de heavy burné devant la pauvreté des riffs proposés, la raréfaction des solis et l'uniformité des compositions ; absence quasi totale de changements de rythme, passages rapides en voie d'extinction et le sentiment d'écouter un seul et unique morceau, à la manière d'un "Yeah, yeah, die, die !" (WALTARI) ou d'un génialissime "Crimson" (EDGE OF SANITY). Sauf qu'ici on baille aux corneilles (les volatiles, pas le chanteur), et qu'il n'y a pas un titre mais douze !
Une sensation de subir un opéra rock foireux renforcée par la présence de forts accents queeniens, comme on pouvait en trouver précédemment sur "Wild Fire" ou encore "Champagne Bath". Exit les guitares donc, les claviers se taillant la part du lion au niveau des mélodies. Seul le très bon "Caleb" surnage au milieu de ce triste spectacle, le groupe retrouvant du liant collectif et un semblant d'agressivité bien vite réprimé dans la seconde partie de l'album, un festival d'anti- jeu et de passes en retrait indigne de professionnels. Même la ballade de service (d'ordinaire un point fort chez SONATA ARCTICA), "Good Enough is Good Enough", n'attendrira pas le supporter en colère, atterré par tant d'apathie et de renoncement. Reste l'artwork, étonnamment sobre, seul changement notable au cours d'une partie interminable dont le score restera désespérément nul et vierge.
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