chargement...
Remontez pour accéder au menu
174 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer
BonnieD0 »

Behemoth - The Apostasy

Chronique

Behemoth The Apostasy
Au fil des années, Behemoth n'a cessé d'évoluer, de progresser, à grand coup de prestations scéniques remarquées et d'albums de plus en plus ciselés. Mais le résultat est là : auparavant simple outsider, il est aujourd'hui devenu une tête de série de la scène Death-Metal internationale. « Demigod », sa précédente livraison, encensée à sa sortie, a d'ailleurs grandement contribué à asseoir cette notoriété. Comme souvent en de pareils cas, les polonais étaient donc très attendus avec ce nouvel album (pour lequel 3 années de gestation auront été nécessaires) avec une question qui brûlent les lèvres de tous les fans : auront-ils su donné une suite digne de ce nom à « Demigod » ? La réponse dans cette chronique ?! Je l'espère ... Car j'avoue qu'elle n'a pas été évidente à rédiger.

Tout d'abord, je ne suis pas un de ceux qui ont crié au géni quand « Demigod » est paru, certains aspects de ce disque m'ayant déçu : la perte de spontanéité des compos notamment mais, surtout, ces couches de chants superposées qui, selon moi, gâchent en grande partie les morceaux. A ce niveau, dès les premières écoutes de « The Apostasy », j'ai été rassuré : les problèmes de voix survenus durant l'enregistrement de « Demigod » (dixit Nergal lui-même) étant désormais un lointain souvenir, le leader de Behemoth a pu revenir à un chant un peu plus « humain » sans pour autant y perdre en férocité. Voila déjà un premier bon point.

Autre point positif qui transparaît dès les premières notes : la qualité de la production, faite maison en Pologne au studio Radio Gdansk. Moins surproduit que son prédécesseur, « The Apostasy » bénéficie ainsi d'un son beaucoup plus naturel ce qui est, selon moi, un gros avantage, notamment du point de vue de la batterie d'Inferno qui, auparavant, sonnait trop triggée et synthétique à mon goût. D'ailleurs, pour rester dans le domaine de la batterie, le travail réalisé par Inferno est ici vraiment impressionnant. D'un avis personnel, jamais ses plans de batterie n'avaient paru aussi rapides et précis que sur ce disque. J'en suis même arrivé à me demander si certains des morceaux n'avaient pas été composés et articulés autour de ses plans de batterie car, en comparaison - et même s'ils restent à la fois typiques du style bien identifiable de Behemoth et aussi très puissants - les riffs semblent moins travaillés qu'à l'accoutumé (là, c'est le guitariste du dimanche qui parle). Néanmoins, certaines parties de guitare restent tout de même bien marquantes à l'image des interventions en tapping de Nergal (l'intro de Libertheme par exemple), de certains riffs bien lourds (le break de At the left hand ov god, l'intro de Be without fear, le début de Libertheme) ou encore les quelques (trop rares) passages à la guitare acoustique/hispanique (le break de Inner sanctum par exemple) qui apportent un peu de fraîcheur.

Mais, de manière générale, j'avoue que les parties de guitare ne sont pas, d'après moi, la pièce maîtresse de ce disque, à tel point qu'une forme de monotonie commencerait presque à pointer son nez au moment où Arcana Hereticae déboule dans la platine. Sans remettre en cause ses qualités évoquées un peu plus haut, je crois qu'Inferno a tout de même un petit rôle à jouer dans l'établissement d'une certaine redondance dans ce disque : même s'il maîtrise magistralement cette technique, il a un peu tendance à tomber dans le piège du blast systématique. Vous me direz, un album de Death-Metal sans blasts n'est pas un album de Death-Metal. Je vous l'accorde. Mais je suis d'avis que la technique n'est utile que lorsqu'elle est utilisée au service des compos. Or, dans le cas présent, je trouve que certaines de ses interventions en blasts ne se justifient pas toujours et finissent par être trop convenues.

J'en arrive enfin à ce qui constitue la vraie nouveauté de cet album : l'incursion d'instrumentations et de chœurs traditionnels. Certes, ce n'est pas une innovation dans le milieu du Metal, certains groupes ayant déjà pratiqué ce style d'expérimentations (le premier groupe me venant à l'esprit étant Soulfly). Mais j'avoue que de la part d'un groupe extrême tel que Behemoth, ceci est plutôt surprenant. D'autant plus que, comme je le disais en préambule de cette chronique, « The Apostasy » était un album attendu au tournant. Nergal aime visiblement prendre des risques et c'est tout à son honneur. Néanmoins, je me permettrai d'être là aussi partagé en ce qui concerne l'apport véritable de ces sonorités traditionnelles. Je trouve en effet que les interventions des choeurs gâchent certains passages (sur la fin de Slaying the prophets ov isa ou les premières minutes de Prometherion, le mélange choeurs/chant death ne fonctionne pas). Quant aux instrumentations traditionnelles (tubas, trompettes, etc.), elles donnent parfois un aspect fanfare du village qui ne convient pas du tout à l'image du groupe et desserve sa musique (Rome 64 C.E., l'intro de At the left hand ov god, le break de Arcana Hereticae). Mais, à côté de cela, d'autres interventions apportent une réelle plus-value aux compos comme, par exemple, l'ensemble des choeurs sur At the left hand ov god ou Slaying the prophets ov isa (le passage vers 1'50). L'ennui, c'est qu'elles ont aussi pour conséquence de trop rapprocher Behemoth de Nile (notamment sur les passages atmosphériques), étiquette qui collait déjà aux polonais depuis « Demigod » et l'invention de Karl Sanders sur le morceau Xul (cette fois, c'est Warrel Dane de Nevermore qui joue les guests sur Inner Sanctum).

En conclusion, malgré quelques indéniables qualités (une bonne production, un Inferno en grande forme, des compos qui restent rapides et puissantes), « The Apostasy » possèdent certains aspects plus mitigés (expérimentations pas toujours appropriées, redondance de certains passages) qui l'élève au même rang que « Demigod » sans pour autant le dépasser. D'un avis personnel, revenir à des compos plus spontanées leur permettrait de se libérer du fardeau de « suiveur » de Nile sans pour autant perdre en efficacité. Après tout, si des morceaux tels que Antichristian phenomenom, Christians to the lions, Decade of therion ou encore Chant for eschaton 2000 restent des incontournables des setlits des polonais, c'est avant tout car ce sont des compos directes, d'une efficacité redoutable et ne s'entourant pas d'artifices, à l'opposé de certains titres de « The Apostasy ».

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Behemoth
Death-Metal
2007 - Regain Records
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (40)  7.25/10
Webzines : (31)  8.33/10

plus d'infos sur
Behemoth
Behemoth
Black Death - 1991 - Pologne
  

tracklist
01.   Rome 64 C.E.
02.   Slaying The Prophets Ov Isa
03.   Prometherion
04.   At The Left Hand Ov God
05.   Kriegsphilosophie
06.   Be Without Fear
07.   Arcana Hereticae
08.   Libertheme
09.   Inner Sanctum
10.   Pazuzu
11.   Christgrinding Avenue

line up
parution
17 Juillet 2007

voir aussi
Behemoth
Behemoth
Evangelia Heretika (DVD)

2010 - Nuclear Blast Records
  
Behemoth
Behemoth
Opvs Contra Natvram

2022 - Nuclear Blast Records
  
Behemoth
Behemoth
I Loved You at Your Darkest

2018 - Mystic Production
  
Behemoth
Behemoth
Pandemonic Incantations

1998 - Solistitium Records
  
Behemoth
Behemoth
Crush.Fukk.Create (DVD)
(Requiem for Generation Armageddon)

2004 - Regain Records
  

Déception de l'année
Vader
Iron Times (EP)
Lire la chronique
Frightful
What Lies Ahead
Lire la chronique
Doomsday
Doomsday (EP)
Lire la chronique
Hirax
Faster Than Death
Lire la chronique
Sarcator
Swarming Angels & Flies
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec Brokenheads
Lire le podcast
Entretien avec Repurgator
Lire le podcast
Burning Dead
Into the Abyss
Lire la chronique
Radiation
Reactor Collapse
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Gozer
This Is Gore
Lire la chronique
Surgical Invasion
Death Before Dishonor
Lire la chronique
High On Fire
Cometh the Storm
Lire la chronique
Necrodeath
Arimortis
Lire la chronique
Under Assault
Deadly Experiments
Lire la chronique
High On Fire
Death Is This Communion
Lire la chronique
La photo mystère du 2 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Destabilizer
Monopoly on Violence
Lire la chronique
Herakleion
Necroverse (EP)
Lire la chronique
Synaptic
Enter the Void
Lire la chronique
Obscura Tour 2025
Gorod + Obscura + Skeletal ...
Lire le live report
Colisevm European Tour 2025
Iceland + Light of Dark + P...
Lire le live report
Pandemic
Phantoms
Lire la chronique
High On Fire
Blessed Black Wings
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Février 2025
Jouer à la Photo mystère
Hazzerd
The 3rd Dimension
Lire la chronique
Bomber
Cages and Windows
Lire la chronique
Violent Definition
Progressive Obsoletion
Lire la chronique
Cattle Decapitation + Revocation + Vulvodynia + Shadow of Intent
Lire le live report
Bilan 2024
Lire le bilan