Swallow The Sun - Hope
Chronique
Swallow The Sun Hope
Voici le 3ème album de ce groupe finlandais dont les premiers enregistrements datent de 2003. Je n'ai pas de quoi comparer ce Hope avec les deux précédents opus mais ce qui est certain c'est que Swallow the Sun a acquis une maîtrise parfaite de son style, s'est forgé une identité qu'il décline avec ses propres couleurs. Avec ce Hope, le groupe qui voulait avaler le soleil nous livre un paysage d'automne frissonnant aux premières gelées de l'hiver, où l'espoir lui-même disparaît sous les feuilles mortes.
L'automne est une saison capricieuse dont les jours évoluent au fil des humeurs du temps tantôt froides et pluvieuses, tantôt lumineuses et colorées. La musique de Swallow the Sun semble suivre les mêmes variations et oscille sans se décider entre une agressivité pesante et des accalmies célestes.
Leur son est rond, puissant, chaleureux, les riffs se font lourds, la double pédale écrasante, la voix grasse ou bien plus écorchée et l'on sent que les beaux jours sont déjà loin, si loin… Ces moments d'obscurité apparaissent soudainement telle une éclipse qui menaçait de son ombre l'étendue frémissante d'une prairie baignée d'une lumière matinale. Swallow the Sun nous dévoile un monde sans soleil, où les couleurs sont malsaines et oppressantes, par ses riffs alourdis, ses violons gémissant, ses chœurs épiques (These Hours of Despair, sublime !) et cette voix unique aux teintes multiples aussi bien dans ses grognements menaçants que dans ses cris torturés.
Et puis malgré la pesanteur, les rayons percent. Comme si l'espoir était au fond plus fort que tout, un arpège brillant vient briser la glace et réchauffer l'ambiance. Tout se radoucit, la batterie effleure les notes cristallines d'un piano discret, caresse les nappes de violons alanguies et la voix se fait murmure, soupir ou phrasé parlé empli d'un soulagement encore trop marqué par les ombres. Après les tumultes, vient un état de plénitude intime, aux mots susurrés par cette voix si personnelle et où la basse a enfin sa place pour elle.
Swallow the Sun manie avec doigté et élégance ses émotions contradictoires, elles s'alternent avec structure et richesse. Si les morceaux sont assez longs, tous sont bien travaillés, très aboutis et malgré les riffs leitmotiv, l'alternance des humeurs, les accélérations de tempo et les variations d'ampleur sonore ne laissent aucune place à la monotonie. Si je devais comparer cet album à d'autres, je dirai qu'il emprunte des humeurs au The Pale Haunt Departure de Novembers'Doom et au Inherit the Eden de Hanging Garden.
Puisque c'est d'espoir dont Swallow the Sun parle, cet album en est la fresque tourmentée, les états d'âmes d'un être qui subit les aléas de cette illusion vitale, rageant quand il s'en va, soupirant quand il revient.
Un album de doom puissant et accessible.
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