chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Death - Spiritual Healing

Chronique

Death Spiritual Healing
Sacré Ed Repka. Après les goules rigolardes de "Scream Bloody Gore" et les sclérosés de "Leprosy", il ne fait définitivement pas bon figurer en couverture d'un album de DEATH ! J'en veux pour preuve ce malheureux en chaise roulante, cerné par une horde de fanatiques armés de leur bêtise et de la sainte Bible. Et une cartouche pour la religion, une ! Un artwork fameux à tirer en 666 exemplaires et à distribuer aux culs bénis du quartier au sortir de la messe, un poste sur l'épaule crachant "Send Me Your Money" de ce bon vieux Cyco Mike. Et si ça ne suffit pas à convertir à l'euro et au early days death metal tous ces cerveaux infectés par Clo Clo et Michel "vivement le caveau" Drucker, faîtes donc tourner "Spiritual Healing", troisième offrande de la bande à Chuck Schuldiner (ou plutôt devrait-on dire Chuck Schuldiner's Band ?) après un "Leprosy" définitif et sauvage, désigné d'office comme nouvelle référence d'un genre en pleine expansion.

En effet si quelqu'un a bien tous les atouts pour ramener des brebis égarées - scouts d'Europe acnéiques ou vieilles chouettes anti-avortements non déflorées -, vers la Sainte Chapelle Death Metal, c'est bien le Padre Schuldiner. Il y a d'ailleurs mis les moyens sur ce nouvel Epitre de St Chuck aux Thrashistins. Par exemple, prenez les messes rugueuses données jadis dans l'aspérité sonore de chapelles oubliées au milieu des catacombes: elles ont été avantageusement remplacées par de fiers offices, bien plus aérés, célébrés dans la nef majestueuse d'un édifice aux dimensions impressionnantes. On y respire bien mieux, et on n'a plus peur de tomber sur une face de raie en décomposition en disant bonjour à son voisin de travée. Et côté missels, c'est le grand nettoyage de printemps: afin de mieux interpeller le paroissien, les sujets traitant du savoir-vivre en société zombie, ou les recettes de viscères au jus de lépreux mort-né ont été abandonnées. L'heure est aux choses graves, on parle maintenant avortement, drogues, autant de sujets qui parlent aux ouailles en quête de rédemption. Pour continuer dans la rénovation, exit les enfants de cœur qui pouffent pendant l'eucharistie: Rick Rozz retourne perpétrer des massacres dans l'au-delà. Enter James Murphy, mercenaire du prêche soliste qui répandra par la suite la bonne parole en la paroisse de St OBITUARY et qui participera à l'écriture du nouveau TESTAMENT. Tricoteur de soli divins, James épaule le père Chuck dans ses homélies, entremêlant ses fabuleux hosannas aux divins alléluias de son patron. Enfin, là où la différence avec le prédicateur myspacien de base est la plus flagrante, c'est qu'au cours des 8 psaumes immortalisés sur ce 3e album, Chuck se fait véritablement l'intermédiaire terrestre de la parole divine: c'est le doigt de Dieu qui nous chatouille les tripes sur la superbe décélération à 1:44 sur « Altering The Future », ainsi que sur le 2e solo, à 2:27. On s'assied à la droite du grand barbu sur l'accélération libératrice, à 1:11, dans « Defensive Personalities ». C'est touché par la grâce que l'on accueille le lead débutant « Spiritual Healing », et on prend alors conscience de la toute puissance divine, à 3:30, sur le tricotage guitaristique amenant le refrain du même morceau. Sans cesse, encore et encore - à 0:44 sur « Low Life », quand s'abat le glaive céleste, ou sur la décélération dantesque à 1:50, dans « Killing Spree » -, écrasés sous la déferlante, on comprend que Chuck prend directement ses ordres de là-haut. Et y a pas à tortiller, ce genre d'évangélisation rendrait la foi au plus désabusé des chroniqueurs préparant un dossier sur les bootlegs biélorusses de LIMP BIZKIT.

Confessons toutefois quelques failles dans l'édifice qui, s'il figure en bonne place dans le reliquaire du old school, n'en reste pas moins bâti sur une base rythmique ayant subi les ravages du temps. Comme le Palais des Doges, le drumming de Bill Andrews menace d'être englouti par la marée montante de la modernité death métallique. Et au risque d'être excommunié de la mission Thrashocore, "Spiritual Healing" est même l'album de DEATH qui a le plus mal vieilli, ce dernier n'ayant ni la spontanéité de "Scream Bloody Gore", ni la férocité barbare de "Leprosy". Si les velléités techniques du duo Schuldiner/Murphy permettent aux compositions de franchir un cap, c'est souvent au détriment de la puissance pure qui animait les "Zombie Ritual", "Born Dead" et autres "Pull the Plug". Evidemment, les duels incessants que se livrent les deux génies de la six cordes sont du pain béni pour les amateurs de solis, et le port de la soutane n'a pas tout à fait permis à DEATH d'enfouir sa part de bestialité ; le riff sentencieux de "Living Monstruosity" (réminiscence de "Back From the Dead" et la démo du même nom - 1985), le riff défouloir à 3:18 sur "Altering the Future" et la reprise en main très sèche du monstrueux final "Killing Spree" sont autant de pulsions prédatrices à l'encontre des petits chanteurs en bois de cagette. Chacun sa croix, et DEATH fera le bon choix en renvoyant six pieds sous terre la paire Butler/Andrews, vraiment à la ramasse sur un "Defensive Personalities" qui aurait mérité meilleur traitement.

Album de la transition donc (oui, « album de la transsubstantiation », ça aurait pu le faire pour continuer à filer la métaphore musico-cléricale, mais je sais pas vous, je trouvais que ça pesait un peu sur l'estomac), « Spiritual Healing » n'en reste pas moins, malgré ses quelques imperfections, un album majeur (comme la quasi-totalité des encycliques émanant de Sa Sainteté Chucky d'ailleurs). La question bassement matérielle de la notation devant malgré tout être prise en considération, nous choisirons de marquer le coup en amputant cette offrande de quelques menus points, ceci non pas pour dé-légendariser (ou dé-cultiser si vous préférez, ou dé-c'tebombej'vousjure-iser) l'album et le ramener au niveau du bon dernier album de metalcore sorti le mois dernier, mais pour marquer la différence avec ses consoeurs Schuldineriennes. Maintenant, la messe est dite. Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, Titine, Tonton Henri, pauvres pêcheurs: allez dans la paix du riff, et que le Dieu du metal vous accorde sa miséri-6cordes.

DOSSIERS LIES

Illustrateurs de metal (partie 1)
Illustrateurs de metal (partie 1)
Février 2008
  

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Death
Death metal
1990 - Combat Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (48)  8.89/10
Webzines : (19)  8.88/10

plus d'infos sur
Death
Death
Sommet de l'évolution - 1984 † 2001 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Living Monstrosity
02.   Altering the Future
03.   Defensive Personalities
04.   Within the Mind
05.   Spiritual Healing
06.   Low Life
07.   Genetic Reconstruction
08.   Killing Spree

Durée : 43:23

line up
parution
16 Février 1990

voir aussi
Death
Death
Scream Bloody Gore

1987 - Combat Records
  
Death
Death
The Sound Of Perseverance

1998 - Nuclear Blast Records
  
Death
Death
Human

1991 - Relativity Records
  
Death
Death
Individual Thought Patterns

1993 - Relativity Records
  
Death
Death
Human (Rééd.)

2011 - Relapse Records
  

Essayez aussi
Insision
Insision
Revealed And Worshipped

2004 - Wicked World Records
  
The Crown
The Crown
Royal Destroyer

2021 - Metal Blade Records
  
Dire Omen
Dire Omen
Wresting The Revelation Of Futility

2014 - Dark Descent Records
  
Spectral Voice / Phrenelith
Spectral Voice / Phrenelith
Spectral Voice / Phrenelith (Split 7")

2016 - Dark Descent Records / Iron Bonehead Productions
  
Kommand
Kommand
Death Age

2023 - 20 Buck Spin Records
  

S.D.I.
80s Metal Band
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique