A l’heure où Slipknot en a déjà terminé avec l’enregistrement de son nouvel album prévu pour l’été si tout va bien, je me rends compte que son prédécesseur n’a même pas été chroniqué en ces pages (pour un webzine qui a débuté sous le nom de « Slipknot’s Homepage », avouez que ça fait tache ! Comment ça tout le monde s’en tape ? Mince...). Bon autant être honnête ça n’intéresse pas moult chroniqueurs ici, j’ai donc décidé de m’y coller !
Qu’on le veuille ou non, Slipknot a toujours été un groupe un peu à part (comme quelques autres ‘’gros groupes’’), attisant les passions tout autant qu’il déchainait les ires. Entre ceux qui vénèrent le groupe, ceux qui l’exècrent, ceux qui sont entrés dans le metal grâce à lui (qu’ils l’aient ou pas lâché aujourd’hui), le combo de Des Moines ne laisse personne indifférent et chaque nouvelle sortie suscite dès lors engouement ou agacement. Pour que les choses soient claires, puisqu’il s’agit de ma première bafouille concernant les Américains et qu’il semble bien souvent falloir justifier sa position par rapport au groupe, voici (brièvement) la mienne : je n’ai pas découvert le metal avec Slipknot puisque j’écoutais déjà des musiques saturées depuis presque dix ans lorsque l’album éponyme vit le jour et pour ma part j’avoue l’avoir plutôt reçu comme une vraie bouffée d’oxygène dans un monde du metal qui commençait parfois à tourner un peu en rond. Je n’ai donc aucun problème à vous dire que les deux premiers opus ont sacrément tourné par chez moi et que même si, comme beaucoup, le nonet (oui c’est moche hein ? M’enfin c’est bien utile pour éviter les répétitions) m’a par la suite perdu avec deux opus bien décevants (essentiellement un
« All Hope Is Gone » mièvre au possible à part deux ou trois pistes…) j’ai toujours gardé une certaine sympathie pour Slipknot et chaque nouvelle sortie éveille en moi un minimum de curiosité. J’avais plutôt apprécié
« .5: The Gray Chapter » qui tout en gardant l’aspect mélodique revenait à un son plus brut même si le tout sonnait parfois un peu forcé à mes oreilles, c’est donc curieux mais sans attente spécifique que j’ai posé mes oreilles sur « We Are Not Your Kind » et finalement j’avoue avoir passé un assez bon moment.
Comme pour un nombre incalculable de chroniques, je pourrais rentrer dans le vif du sujet en vous disant que si vous avez aimé le précédent il n’y a aucune raison que vous n’aimiez pas celui-ci (et inversement). Phrase bateau s’il en est mais qui a au moins le mérite de planter le décor sommairement en plus d’être factuellement vraie ici. En effet si vous aviez kiffé votre race sur
« .5: The Gray Chapter », il est assez probable que « We Are Not Your Kind » vous fasse sensiblement le même effet tant la recette reste ici totalement inchangée. Aucun revirement notable donc mais toutefois deux ou trois petites choses qui me feront préférer ce petit dernier à son grand frère. Inutiles de passer trois plombes à vous décrire le style du gang de Des Moines, vous savez évidemment de quoi il retourne ici, un ‘’néo-métal’’ à la fois burné, accrocheur et porté par des refrains entêtants faisant la part belle au chant clair d’un Corey Taylor qui avait plutôt été pris en défaut sur son chant énervé depuis quelques années mais semblait petit à petit retrouver sa hargne d’antan. Point positif confirmé sur ce sixième album, le chant énervé du frontman semble bel et bien avoir retrouvé son meilleur niveau (on est même à la limite du growl sur « Solway Firth »). Les refrains en chant clair sont évidemment toujours de la partie, avec plus ou moins de réussite. Autant certains passent très bien (« Unsainted », « Orphan »), autant je peux totalement comprendre que celui assez aigu de « Nero Forte » par exemple puisse agacer (alors que celui de « Critical Darling », tout aussi haut perché, reste assez accrocheur à mes oreilles, question de goût).
Malgré une basse un peu aux oubliettes, le son est bien puissant grâce à des guitares abrasives et punchy, sans trop en faire non plus, une batterie impeccablement mixée, le tout conférant à l’album un son presqu’organique servant des compos assez solides dans l’ensemble sorti des quelques bizarreries habituelles (« Death Because Of Death », « Spiders »). Et si la recette reste inchangée, il faut reconnaitre que certains titres se révèleront encore une fois sacrément efficaces et certains passages bien pêchus vous feront inévitablement secouer la tête : les couplets de « Unsainted », de « Nero Forte », « Red Flag » et son côté plus old-school, « Orphan » et évidemment « Solway Firth ». Impossible de ne pas évoquer ce titre de clôture ultra efficace (et sans chant clair !!). Outre la bonne idée de terminer l’album sur une note bien brutale, ce dernier titre à tiroir et ses riffs ultra accrocheurs limite thrashy pour l’un d’entre eux, est ni plus ni moins pour moi le meilleur titre composé par le knot depuis
« Iowa », de ceux qui justifient à eux-seuls l’écoute d’un album. Grand !
Bon, inutile de s’éterniser, vous avez de toute façon déjà écouté et réécouté cet album si le gang de Des Moines vous parle toujours. Même s’il aurait comme d’habitude mérité quelques coupes franches afin de gagner en homogénéité et en efficacité (out « Death Because Of Death », out « Birth Of The Cruel », out « A Liar’s Funeral », out « My Pain », out « Not Long For This World » et ses mauvais airs de « Vermillion »... allez je te laisse la vie sauve « Spiders » parce qu’au final tu me fais marrer), ce qui aurait accessoirement permis de faire une vraie place à une « All Out Life » qui l’aurait bien plus méritée, ce sixième album de Slipknot demeure un album plus que correct dans la discographie du groupe. Pas parfait loin de là (les réécoutes se feront en zappant quatre ou cinq pistes) mais probablement celui que je ressortirai le plus après les deux premiers intouchables, c’est déjà pas si mal.
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