Simple adepte ou fan absolu de Windir brûlant des cierges en la mémoire de Valfar (et n'oubliant pas de mettre sa cagoule ainsi que sa doudoune lors des escapades en forêt l'hiver), la résurrection de ce génie n'aura malheureusement pas vu le jour avec Vreid et comblé ton manque car bien trop différent du black metal viking/folk passé. Mais Vreid n'est pas seul, les cendres de Windir ont aussi fait naître un autre groupe, un dénommé Cor Scorpii (« cœur du scorpion »). Formé en 2005 par le lead guitariste, le claviériste et le batteur de Windir, les Norvégiens ont sorti une démo
Attergangar (chroniqué par mon collègue Mikaël), véritable bombe à retardement et dans la pure lignée d'un Windir. Séparé plus tard de son batteur (trop occupé par Vreid), Cor Scorpii signe chez Descent Productions afin de dévoiler son premier album,
Monument.
Windir par ci, Windir par là… La comparaison avec un tel mastodonte a-t-elle vraiment lieu d'être ? Inutile de vous faire languir inutilement (et vous l'aurez vu par la note attribuée), Cor Scorpii est le digne successeur de Windir. Basé sur les mêmes influences musicales, Cor Scorpii reprend point à point ce black metal aux relents viking et folk. Les mélodies épiques en tremolo sont une nouvelle fois l'artère principale du groupe et il vaut mieux d'ailleurs apprécier cela car l'incroyable lead guitariste, Stian Bakketeig (Strom pour les intimes), ne lésine pas vraiment sur la quantité. A se demander même la présence de riffs simples sur ce
Monument ! Possédé par l'esprit de Valfar, le guitariste va proposer des leads magnifiques (et interminables) à littéralement vous prendre les tripes (et l'expression est faible), dans la pure lignée du monolithique
Artnor ! Impossible de ne pas avoir un léger frisson face au break de « Endesong » ou celui de « Our Fate, Our Curse » (mon dieu ce final… les larmes m'en tombent !) ! Pourquoi ne pas citer aussi le sublimissime instrumental « Helvetesfossen » (arf cette mélodie vers 2 minutes 20) ou cette conclusion fatale lors de «Oske Og Innsikt » ?
Cor Scorpii n'en oublie pas la mélodie directe et indécrottable (à vous hanter des jours) grâce au titre d'ouverture imparable « Ei Fane Svart » ou au très dark metal « I, The Damned ». Au-delà de toutes ces mélodies annihilatrices, se cache un énorme de travail de composition (une moyenne de 6 minutes) prônant breaks, nappes de claviers et riffs en tout genre (les 10 minutes « Oske Og Innsikt » restent le plus bel exemple). Pas de claviers légèrement kitsch (malgré cette fin affreuse sur « Helvetesfossen « ) et trop mis en avant contrairement à Windir, les nappes se font très discrètes et viennent renforcer des passages qui n'en avaient pas particulièrement besoin aux premiers abords. La production au studio 1184 (Vreid) offre un son propre et puissant qui permet de se délecter de tous ces arrangements.
Le chant de Thomas S. Øvstedal n'a par contre rien de la prestance de celui de Valfar, manquant cruellement de puissance et d'émotions. Ceci dit sa prestation reste tout à fait honorable (chant en anglais et en norvégien) et se voit épauler du chant clair (très folklorique à l'instar de Windir) timide de l'invité Mats Lerberg (guitariste de Funeral) , rappelant une fois de plus le groupe défunt. Les passages thrashy que l'on pouvait retrouver sur les deux derniers opus de Windir demeurent quant à eux anecdotiques, laissant la part belle aux leads, malgré une tentative pas des plus fameuses sur « Kjettar » (vilain petit canard de ce
Monument avec tout de même un break et un final assez redoutables !). Tout ceci est encerclé d'un tempo relativement soutenu (avec un batteur plutôt éloigné du niveau de Steingrim) dans le but d'attiser les oreilles et de tenir l'écoute dès les premières secondes.
Monument n'aurait pas eu de titre plus adéquat. Cor Scorpii prend le meilleur de Windir et aurait certainement pu placer cet album dans la discographie du groupe. Certes le groupe ne se mouille pas trop en utilisant les bases de Windir, mais le travail de composition et l'émotion dégagés ne sauront faire qu'une bouchée du fan ou de l'adepte de metal extrême (ultra) mélodique et épique. Valfar peut continuer son sommeil éternel tranquille,
Monument ne pouvait pas lui rendre meilleur hommage.
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