Tard - Disgorging Guttural Regurgitations...

Tard doit détenir haut la main le record du titre d'album le plus long. Jugez plutôt: Disgorging Guttural Regurgitations Of Dismembered Disembowelment And Effluvious Visceral Entrail Secretions With A Side Of Emaciated Malignant Lymphatic Putrescence, A Glass Of Ensanguined Malodorous Discharge To Drink, And Coagulated Pustular Rectal Seepage For Dessert (With A Cherry On Top) (louée soit la fonction copier/coller!)! Malheureusement, c'est à peu près le seul prix dont Tard peut s'enorgueillir, si ce n'est peut-être celui du plus mauvais album de l'année. En effet, ce 1er opus de Tard, groupe canadien formé en 2002 et vierge de toute discographie jusqu'ici, n'a pas grand chose pour lui. Une déception quand on sait que c'est Comatose Music qui a signé la formation de Vancouver et que le label de Steeve Green m'avait habitué à plus de discernement, notamment cette année où la maison de disque a bien su se "diversifier" (tout est relatif!).

Bon alors pourquoi c'est tout pourri? Laissez-moi, non pas danser chanter en liberté tout l'été, mais vous décrire la chose. Déjà vous l'aurez compris par le titre de l'opus et le nom du groupe, Tard aime l'humour. L'intro soul/R'nB sur "Vegabond" ou l'outro de "Bonus Track" (oui c'est le vrai titre) sur laquelle un mec balance l'album aux chiottes en disant que c'est de la merde (ce qui résume assez bien mon avis celà dit) n'en sont que quelques preuves. Alors c'est bien de ne pas se prendre au sérieux mais il faut que la musique suive, ce qui n'est pas le cas ici.

Tard, c'est quoi? C'est le contraîre de tôt. Mais c'est aussi une sorte de brutal death/grind relativement original avec quelques influences mathcore, donc assez chaotique et dissonant, et des morceaux d'1'40 en moyenne, successions stériles de riffs tordus sans intérêt et sans structure cohérente. Bref ça part dans tous les sens mais ça n'arrive jamais nul part. Remarquez, c'est peut-être intentionel mais chez moi, ça ne passe pas. C'est comme les 5 minutes de bruits parasites sur "Bonus Track" avant le vrai morceau, ça sert à quoi? Et puis proposer un album de 20 minutes réelles de musique, ce ne serait pas un peu du foutage de gueule? C'est finalement pas plus mal vu la médiocrité du machin mais quand même! Je pourrais faire une liste sans fin des défauts de Tard mais je n'ai pas vraiment le temps, il va y avoir 30 Millions d'Amis dans pas longtemps. Ajoutons seulement un autre gros couac: le son de la caisse claire qui ferait passer celui de St. Anger pour un modèle du genre. Surtout que le batteur cogne tout le temps dessus à essayer de blaster. Croyez-moi, ça tape vite sur le système!

Rien à sauver à part Willy? Hé bien si, quand même! On ne peut nier au groupe un certain groove, notamment grâce à de bons ralentissements typés slam, on s'étonne à l'écoute de quelques sweeps bien sentis et surtout, on approuve les excellentes ligne de basse, l'instrument le plus intéressant de l'opus. Et bien sûr, ce serait passer à côté de l'album que de ne pas mentionner le chant car celui-ci s'avère la véritable attraction du groupe. Les vocaux sont en effet assurés par une femme (c'est indiqué dans son nom, Hilary Muff), plutôt pas mal d'ailleurs. Et là je dois dire que je n'avais jamais entendu pareille performance de la part d'un membre du sexe faible. A côté, Caroline de Psychobolia ou Mel Mongeon (Fuck The Facts) c'est de la gnognotte! La miss assure tous les parties (sauf sur "Bonus Track" où Derek Engemann d'Unmerciful vient l'épauler) et alterne entre intonations gutturales, gargouillis intestinaux et cris perçants de malade mental. Les hurlements aigüs deviennent rapidement une plaie mais il faut avouer que la performance schizophrénique de la donzelle s'avère proprement hallucinante!

Dommage que la chanteuse soit à peu de choses près le seul intérêt de Tard. Pour le reste, pas grand chose à se mettre sous la dent, ce qui fait de ce i>Disgorging Guttural Regurgitations Of Dismembered Disembowelment And Effluvious Visceral Entrail Secretions With A Side Of Emaciated Malignant Lymphatic Putrescence, A Glass Of Ensanguined Malodorous Discharge To Drink, And Coagulated Pustular Rectal Seepage For Dessert (With A Cherry On Top) une sortie complètement anecdotique qui aurait même mérité plus mauvaise note sans Hilary Muff. On peut voir à la rigueur Tard comme une curiosité à écouter une fois comme ça, en passant, histoire de voir la bête. Sitôt terminé, on s'empressera comme indiqué de jeter le disque aux gogues et de tirer la chasse.

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