Malgré mon profond respect pour le talent de chanteur de Mika Tauriainen, j'ai toujours considéré Entwine comme un groupe de metal gothique de seconde zone. Ok, je n'ai pas épluché l'ensemble de leur discographie mais les 2 albums que j'ai eu l'occasion d'écouter (dont vous trouverez les chroniques dans ces pages) n'ont jamais suscité un grand intérêt auprès de mes petits oreilles. Autant vous dire que j'étais plus ou moins emballé à l'idée de me farcir ce sixième album des finlandais... à juste titre à mon grand désarroi.
Tout comme sa musique, le line-up du groupe a peu varié depuis sa création. Ce nouvel album marque néanmoins le départ de leur claviériste Riitta Heikkonen, laissant désormais à nos cinq gaillards, l'opportunité d'exprimer leur part de féminité. Car oui, chez Entwine, on joue cartes sur table et on assume ses sentiments, pas comme tous ces groupes de texas brutal slammoshing bidule dont l'ami Keyser vous parle à longueur de temps. Mais ça, vous le savez déjà, n'est-ce pas ? En tous cas, moi qui avait loupé la sortie de
"Fatal Design" en 2006, je n'ai pas été franchement surpris par cette cuvée d'hiver 2009 : Entwine continue son chemin sur la route d'un metal/rock gothique ultra formaté, 100% cadré dans les clichés du style aussi bien au niveau de la musique que des paroles. Néanmoins, avec bientôt 15 ans d'expérience, le moins que l'on puisse dire, c'est que les finlandais savent y faire : les compositions sont simples et efficaces avec tout ce qu'il faut de refrains accrocheurs, de rythmiques "catchy", d'arrangements subtils et l'album est parfaitement équilibré entre énergie et émotion. Ajoutez à cela une production dans l'air du temps (sans clipping numérique quand même), claire et puissante à faire vomir n'importe quel von_yaourt et vous obtenez un album de metal gothique qui en jette, sur le papier du moins.
Globalement, le groupe semble s'orienter dans une direction de plus en plus rock et nous offre de bons solos par la même occasion, effort non négligeable par les temps qui courent. Le côté électronique qui émergeait de ce que j'ai pu entendre de
"Fatal Design" a par contre, totalement disparu, tournant regrettable car cela semblait leur réussir : rien que les extraits de leur précédente production disponibles sur leur MySpace enterrent ce nouvel album ! Sur "Painstained", on va rarement au dessus du bon et trop souvent dans le moyen, voir le médiocre malheureusement. Dans ce qui va, on peut citer "Strife" et son imparable refrain, l'atmosphérique conclusion "Say Goodbye" où Mika fait des merveilles et surtout "Hollow" et ses superbes mélodies (limite doomesques par moment), le seul titre qui s'aventure un peu hors du sempiternel schéma couplet / refrain / break. A défaut de manquer d'énergie, le reste pêche principalement par manque d'inspiration et le côté calibré de leur musique rend l'ensemble d'autant plus ennuyeux.
En bref, "Painstained" n'est certes pas un mauvais album, mais il peine à maintenir l'attention sur la longueur. Si les finlandais semblent toujours aussi déterminés à nous ouvrir leurs âmes et à évoquer toute la tristesse de leurs petits coeurs, leur désespoir apparaît moins fort sur CD, à moins qu'il ne soit destiné qu'à un certain public dont je ne fais visiblement pas partie. Personnellement, je passe une nouvelle fois.
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