Agoraphobic Nosebleed - Agorapocalypse
Chronique
Agoraphobic Nosebleed Agorapocalypse
A quoi reconnait-on un groupe de grindcore sur wikipedia ? Comptez un peu le nombre de E.P.'s et de splits pour voir, avec des pointures du calibre de CONVERGE, INSECT WARFARE ou encore le TOTAL FUCKING DESTRUCTION de Rich Hoak. Et n'essayez surtout pas de mettre de l'ordre dans tout ce foutoir, c'est peine perdue, à moins que vous ne soyez une encyclopédie vivante de la scène grind, auquel cas vous aurez sans doute remarqué que « Agorapocalypse », que Relapse a eu le bon goût de sortir le jour de mon anniversaire (avec le « Evolution Through Revolution » de BRUTAL TRUTH, beau doublé), n'est en réalité que le troisème album d'AGORAPHOBIC NOSEBLEED! Après la sortie de « Honky Reduction » (1998), "Frozen Corpse Stuffed With Dope" (2002) et le world BPM record du mini « Altered State Of America » (22 minutes, 100 titres! Qui dit mieux?) en 2003, les américains reviennent (un peu) à la raison en proposant un trackilisting plus conventionnel de treize morceaux mixant allègrement death, thrash et grindcore bruitiste, le tout relevé d'une légère sauce electro rappelant FEAR FACTORY ou NAILBOMB, entre deux accélérations plus typiquement napalmiennes.
Car une fois assimilé le drumming caoutchouteux programmé pour tuer par Scott Hull (pas de batteur à l'horizon chez AGORAPHOBIC et vu l'inhumanité du tempo, on comprend mieux!), il y a ici largement de quoi sustenter les amateurs de sensations fortes. Emmené par Scott Hull donc, également guitariste chez PIG DESTROYER (sans oublier son investissement chez ANAL CUNT ou JAPANESE TORTURE COMEDY HOUR), le combo du Massachusetts se paye le luxe d'héberger trois aboyeurs, conférant aux gueulantes une versatilité rafraichissante, entre vociférations animales lorgnant vers le hardcore, interventions death gutturales (plus rares) et hurlements féminins à la FUCK THE FACTS assurés par Kathrine Katz (SALOME). Un trio schizophrène (n'oublions pas Jay Randall, plus Richard Johnson de ENEMY SOIL et DRUGS OF FAITH) qui assure le spectacle et permet à AGORAPHOBIC NOSEBLEED d'échapper une des ornières traditionnelle du grind, à savoir le caractère souvent monocorde du hurleur de service. En plus d'un soin tout particulier accordé au chant, on relèvera avec plaisir la présence d'excellents solos de guitare, chose particulièrement rare vu le genre pratiqué, qui donne à « Agorapocalypse » un petit grain thrash, limite crossover, qui fait toute la différence. Propulsé par une BAR tout ce qu'il y a de décente et une basse omniprésente qui fait plaisir à entendre, ce second full length est à créditer d'un trackilisting dynamique, le groupe multipliant les variations de tempo, surtout à mi parcours : guitares syncopées limite rap metal sur « Question Of Integrity », laché de leads à l'ancienne dès le démarrage de « Timelord Zero (Chronovore) » à la manière d'un « Captor Of Sin », solo de BAR (très supportable, rassurez vous) sur « First National Stem Cell And Clone », basse ligamentaire et marteau pilon hypnotique sur « Timelord Two (Paradoxical Reaction) » et réminiscences de GODFLESH sur « Trauma Queen », au feeling jazzy et destructuré évoquant immanquablement BRUTAL TRUTH. Contrairement à leurs collègues d'ANTIGAMA, eux aussi couvés par Relapse et dont le récent « Warning » est difficilement défendable, les américains ne baissent jamais la garde et soignent l'intégration des passages les plus audacieux, en se gardant bien de séparer le grind de l'ivraie. En résulte un skeud physiquement exigeant, massif et dense dont le seul défaut apparent est de finir un peu en vrac (la sauvage « Ex-Cop », peut être pas le final rêvé, un mid tempo tétanisant aurait plus fait l'affaire) et l'absence de hit véritable, défaut très relatif pour du grindcore. Ajoutez au programme des choix de titres fendards (« Agorapocalypse », « Loneliness Of The Long Distance Drug Runner ») fleurant bon la perversion (« Dick To Mouth Resuscitation », « Druggernaut Jug Fuck ») et de déjà fort sympathiques, les quatre lascars d'AGORAPHOBIC NOSEBLEED passent illico au statut d'irrésistibles engendrés sans idéaux, dont on se plaira à diffuser les déflagrations sonores à même la rue, des fois que les anonymes du quartier squattent un peu trop longtemps votre perron. Agoraphobes on vous dit ...
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | Ouais bon, en même temps, je vais pas citer l'intégrale de la disco non plus, c'est pas le but. |
citer | Darkmorue 21/05/2009 15:31 | | Y'a aussi Bestial Mchinery, double CD de 136 morceaux pour 80min, qu'il faut pas oublier! |
citer | Ah oui exact, j'avais mal lu. Je corrige de ce pas, merci pour la remarque LostSon. |
citer | Erreur sur la chro: c'est le troisième album, ne surtout pas oublier "Frozen corpse stuffed with dope", sans doute le meilleur du groupe, groupe que j'adore personnellement.
J'ai écouté que l'ecard de cet album,et c'est clairement moins foufou-ultra violent que ce le groupe a fait par le passé, mais ca reste très sympa... |
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4 COMMENTAIRE(S)
21/05/2009 15:33
21/05/2009 15:31
21/05/2009 11:40
20/05/2009 17:27
J'ai écouté que l'ecard de cet album,et c'est clairement moins foufou-ultra violent que ce le groupe a fait par le passé, mais ca reste très sympa...