Nahemah - A New Constellation
Chronique
Nahemah A New Constellation
Après quelques années d'errance au début des années 2000, nos espagnols semblent de nouveaux repartis sur de bons rails. Sorti 2 ans plus tôt,
"The Second Philosophy" marquait un tournant significatif dans leur carrière, le groupe passant d'un black metal symphonique à un metal progressif extrême de grande qualité. Ce quatrième album intitulé "A New Constellation" est donc plus à considérer comme un second album, venant confirmer (ou non) cette évolution musicale et les espoirs qu'avait suscitée leur précédent album. Mais comme vous devez vous en doutez, la déception n'est pas au rendez-vous.
Nahemah a décidément trouvé sa voie et ce nouvel album en témoigne. "A New Constellation" est l'oeuvre d'un groupe mature, de musiciens au feeling inconstestable qui ont su mêler leurs influences pour produire un style et un son unique, à la croisée du rock progressif, du metal extrême et du jazz. A l'instar de
"The Second Philosophy", leur musique joue sur les contrastes et les couleurs, tantôt froide et violente, tantôt plus calme et chaude, penchant même de temps à autre dans les lourdeurs d'un doom aseptisé et hypnotique. Et pour coller à ces différentes ambiances, Pablo Egido nous délivre une nouvelle fois ses deux types de chant, hurlé (assez proche du black metal) et clair. Mais contrairement à son aîné, ce nouvel album se veut plus homogène : à l'exception des instrumentales "Air" et "Outer", tous les morceaux sont à peu près construits de la même manière et contiennent les mêmes ingrédients ; toutefois, l'album n'en devient pas pour autant prévisible (fort heureusement) et le groupe prend visiblement plaisir à renverser brutalement l'atmosphère de ses compositions, de manière assez ingénieuse. L'intégration des claviers l'est d'ailleurs tout autant : placés légèrement en retrait, ces derniers comblent l'espace sonore et renforcent la puissance de leur musique.
Malgré les risques que prend le groupe tout au long de l'album, dans ses choix de sonorités et dans ses arrangements, à aucun moment "A New Constellation" ne tombe dans la faute de goût (même lorsqu'il ose le saxophone, c'est pour dire). Les espagnols possèdent visiblement cette sensibilité instinctive qui les préserve du faux pas. Bien sûr, cet album aurait pu être meilleur avec notamment un chant clair plus expressif car le chant de Pablo offre au final peu de variations. Il se peut également que certains soient déçus par les passages électriques, pourtant puissants et efficaces mais tellement moins prenants que la plupart des breaks atmosphériques ("The Trip", "Absynthe", "Under The Morning Rays", ...). Mais quel serait leur impact s'ils ne faisaient pas partie de ce tout ? En ce qui me concerne, j'ai été une nouvelle fois séduit par cette nouvelle production qui nous propose 50 minutes d'un metal progressif classieux, puissant et envoutant comme on n'en fait pas si souvent de nos jours.
| Dead 28 Juin 2009 - 2278 lectures |
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