Surprenant et prometteur,
"Das Seelenbrechen" était annonciateur d'une délicieuse descente aux enfers pour notre Norvégien. Globalement plus torturé et oppressant, ce cinquième album cassait la routine d'un post-black progressif en intégrant bon nombre de nouveaux éléments tels que du noise, de l'ambient et de l'électronique dans une atmosphère des plus sombres. Seule ombre au tableau pour ma part : une seconde partie d'album peu convaincante qui ne passe toujours pas écoutes après écoutes. La suite, je l'attendais logiquement du même acabit, en mieux évidemment. Mais Ihsahn est un petit malin et se joue de nous une fois encore.
A l'écoute de ce nouvel album, j'en viens à me poser la question du pourquoi de
"Das Seelenbrechen". Notre homme a-t-il traversé une sale épreuve dans sa vie ? Un sona complet un dimanche ? Une pénurie de bière ? Madame qui fait la grève du sexe ? Si noir et si beau malgré ses défauts, il compte pour moi ce qu'Ihsahn a pu produire de meilleur à ce jour. Si vous aviez été séduit par ce délicat cauchemar, le réveil risque d'être un peu difficile car "Arktis." change une nouvelle fois de cap pour revenir à une musique plus ouverte à l'image de l'artwork. Peut-être lui-même étouffé par ce bloc de noirceur, Ihsahn se lance à la découverte des grands espaces immaculés de blanc et nous fait prendre un immense bol d'air pur. Les compositions de montrent étonnamment épiques, voire folkloriques et brassent l'ensemble de la carrière du bonhomme : on entend ici et là du Hardingrock, du Peccatum, du Emperor et bien sûr du Ihsahn, ancienne et nouvelle version... Un joyeux melting-pot qui illustre finalement bien l'hétérogénéité du contenu que propose "Arktis.". Et comme si ça ne suffisait pas, il semblerait que le géniteur ait été piqué par la même mouche qu'Akerfeldt : on retrouve en effet de nombreuses sonorités progressives et d'inspirations du rock des années 70, parfaitement intégrées et diluées dans cette masse difforme qui semble n'appartenir à aucune époque.
Vous l'aurez compris, il y a ici à boire et à manger et chacun pourra piocher ce qui lui plaît. Malgré tout, force est de constater qu'Ihsahn excelle dans chaque exercice, touchant dans les moments les plus calmes, sans pitié lorsqu'il s'agit de durcir le ton, inventif dans ses transitions, ne négligeant pas le feeling des passages rock ou la justesse des sonorités électronique... Si le travail de composition est impressionnant, il va de paire avec une réalisation qui fourmille de détails rendant le tout incroyablement riche et une prestation d'une justesse à la hauteur de la réputation de l'homme. Outre les fantastiques leads qui parsèment l'album, ses capacités vocales me scotchent un peu plus chaque fois, aussi bien en chant clair qu'en hurlements. Et histoire de varier les plaisirs, le beau-frère Einar Solberg viendra également pousser la chansonnette sur l'ultime conclusion "Celestial Violence", de quoi vous inciter à aller écouter le dernier Leprous si ça n'est pas déjà fait.
Difficile de trouver quoique ce soit à reprocher à ce sixième album qui brille par sa quasi-perfection. Aucun remplissage, aucune faute de goût, le voyage que représente "Arktis." est total et devrait combler les amateurs de metal progressif et de musique aussi éclectique que raffinée. Vous serez à coup sûr touchés par sa beauté glacée et par les paysages grandioses qu'il dépeint, tout comme je l'ai été, indubitablement. Reste à savoir ce que vous attendez d'un album d'Ihsahn. En ce qui me concerne, après avoir goûté à
"Das Seelenbrechen", je n'ai pu me résoudre à simplement rêver en regardant la fonte des glaciers et les aurores boréales. Quelque chose m'a manqué. Ce poison. Encore.
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